Grands Lacs: Semaine du 28 mai au 3 juin 2016

Hommage à un homme profondément intègre et à la grande intelligence politique

http://www.radiookapi.net/2016/06/01/actualite/politique/rdc-labbe-malumalu-en-etat-de-mort-cerebrale

RESUME : En RDC, les évêques de la province ecclésiastique du Kivu demandent au président Kabila de s’exprimer sur les violences politiques et l’impasse du processus électoral (RDC_9), tandis que des heurts violents ont eu lieu entre policiers et étudiants qui manifestaient contre le chef de l’Etat sur un campus de la capitale (RDC_7). De son côté, l’opposant Moïse Katumbi, inculpé pour recrutement de mercenaires et qui pourrait bien ne pas être autorisé à rentrer librement eu pays, a quitté l’Afrique du Sud pour se faire soigner en Grande-Bretagne : huit personnes de son entourage ont été entendues par la justice congolaise (RDC_8). Par ailleurs, on signalera qu’un débat à huis-clos sur les tueries de Beni a eu lieu à l’Assemblée nationale désertée jusqu’ici par les députés du Nord Kivu qui protestaient contre cette situation (RDC_10).

C’est d’ailleurs toujours dans cette province que la situation sécuritaire reste la plus précaire et où la MONUSCO est accusée par les ONG de ne pas protéger suffisamment les populations (RDC_4_1). Une attaque contre des positions de l’armée par des FDLR, qui connaissent des divisions internes, s’est produit dans le territoire de Nyiragongo (RDC_1), bien que des offensives conjointes MONUSCO-FARDC, dont se réjouissent les garants de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, devraient désormais être entreprises contre eux, « en cas d’extrême nécessité » toutefois et à l’initiative des FARDC (RDC_13). En coalition avec les Nyatura et d’autres groupes armés, ces mêmes FDLR continuent à occuper des portions du territoire de Masisi (RDC_4). Toujours pour ce qui regarde le Nord Kivu, le gouverneur de la province a décidé de suspendre tout mouvement suspect de population, en particulier dans la région de Beni où des familles tentent de s’approprier des terres agricoles (RDC_2). Par ailleurs, une rencontre qualifiée de détendue a eu lieu entre les autorités congolaises et des ex-combattants du M23 réfugiés en Ouganda qui exigent la libération de trois des leurs détenus à Kinshasa : le gouvernement congolais aurait avalisé la création du M23 en parti politique, ce que ce dernier dément (RDC_12).

Pour ce qui concerne le Sud Kivu, une offensive a eu lieu entre les FARDC et une coalition constituée de Nyatura, de Raïa Mutomboki et de Maï-Maï au nord du territoire de Kalehe (RDC_3). Enfin, dans l’ex-province Orientale, des affrontements ont eu lieu entre les forces armées et un nouveau groupe armé dans le territoire de Mambasa en Ituri (RDC_5), tandis que trois localités du territoire de Djugu sont vidées de leur population suite à des conflits fonciers entre deux clans (RDC_6).

Dans le domaine de la justice, Jean-Pierre Bemba, déjà condamné pour les crimes commis par son armée en Centrafrique, fait face à ses juges de la CPI pour subordination de témoins (RDC_11).

Au Burundi, le président Nkurunziza, dans un discours qualifié de « va-t-en-guerre » par l’opposition, a donné quinze jours à un foyer de rebelles armés opérant au sud du pays pour se rendre : des violences à base ethnique restent à craindre (BUR_1).

En Ouganda, où la justice a condamné à perpétuité ou à 50 ans de prisons cinq shebab somaliens affiliés à Al-Qaïda dans le cadre des attentats de 2010 à Kampala (OUG_1), des manifestations organisées par les supporters de Kizza Besigye, lequel risque la peine de mort, ont eu lieu à Kampala contre la politique du président réélu Yoweri Museveni (OUG_2).

BURUNDI

Sécurité, Armée…

(BUR_1) AFP – 2/6

Le président burundais Pierre Nkurunziza a donné 15 jours aux insurgés de la commune de Mugamba (sud), considérée par le pouvoir comme le dernier foyer de rébellion du pays, pour “se rendre”, en les menaçant d’une répression semblable à celle pratiquée dans la province de Bujumbura rural (ouest) en 2010.

“Téléphonez à vos frères qui ont pris les armes, dites leur que (…) nous leur donnons 15 jours pour qu’ils y renoncent”, a lancé le président à Mugamba, dans un discours en kirundi (langue nationale) retransmis par la télévision nationale mercredi soir. “15 jours pas plus, dites leur cela”, a-t-il insisté.

Selon des sources sécuritaires, une nouvelle rébellion née de la contestation du troisième mandat de M. Nkurunziza s’est installée dans cette commune de la province de Bururi, quelque 80 km au sud de Bujumbura, d’où elle mène des attaques dans les secteurs environnants.

Lire aussi sous :

http://www.rfi.fr/afrique/20160602-ultimatum-president-burundais-discours-va-guerre-opposition

http://www.lalibre.be/actu/international/un-nouvelle-vague-de-violences-est-a-craindre-au-burundi-57505abd35708ea2d617dd6d

OUGANDA

Justice, Droits de l’homme…

(OUG_1) AFP – 27/5

Cinq hommes ont été condamnés vendredi à la réclusion à perpétuité et deux autres à 50 ans de prison pour le double attentat de Kampala en 2010, qui avait fait 76 morts et été revendiqué par les shebab somaliens affiliés à Al-Qaïda.

« Je ne pense pas que la peine de mort apaiserait les victimes et permettrait à la société d’oublier la peine indélébile qu’elle a subie », a justifié le juge Alfonse Owiny-Dollo de la Haute Cour de Kampala, rappelant que l’accusation avait requis la peine capitale vendredi matin. Le juge a toutefois argué que « les actes terroristes visant les non-combattants, les gens innocents (…) sont des plus répugnants et ne peuvent être justifiés par quelque cause que ce soit. »

Les sept condamnés, dont le cerveau du groupe, avaient été jugés coupables jeudi de terrorisme, meurtres et tentatives de meurtre. Cinq autres hommes avaient été acquittés de ces mêmes charges tandis qu’un treizième a été condamné vendredi à des travaux d’intérêt général pour des charges relativement mineures. Vendredi matin, l’accusation avait requis la peine de mort tandis que la défense avait invoqué des circonstances atténuantes pour obtenir des peines plus clémentes, notant la jeunesse des accusés au moment des faits, qui les rendait vulnérables à un lavage de cerveau. Si la peine de mort est bel et bien prévue par le code pénal ougandais, elle n’a plus été appliquée depuis des années.

Le 11 juillet 2010, en pleine retransmission de la finale de la Coupe du monde de football entre les Pays-Bas et l’Espagne, des engins explosifs avaient ravagé un bar et un restaurant de la capitale ougandaise, faisant 76 morts. Le double attentat de Kampala avait constitué la première action d’envergure des shebab en dehors des frontières de la Somalie. Il avait été commis, selon le groupe islamiste somalien, en représailles au déploiement dès 2007 de troupes ougandaises au sein de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) qui combat les islamistes. Après Kampala, les shebab avaient perpétré des attentats de grande envergure au Kenya voisin, dont l’armée a intégré l’Amisom en 2011.

(OUG_2) RFI – 2/6

À Kampala, le principal opposant Kizza Besigye est toujours sous les verrous. Interpellé le 13 mai pour trahison, une inculpation passible de peine de mort, il a d’abord été incarcéré à l’est du pays, pour ensuite être détenu dans une prison de Kampala. Ce mercredi, la cour pour la deuxième fois l’audience de l’opposant, officiellement pour des raisons de sécurité. Une annonce qui n’a pas plu à ses partisans qui s’étaient déplacés pour le soutenir.

Le maire de Kampala, Erias Lukwago, un leader du FDC, le parti de Kizza Besigye, a dénoncé la politique du président Museveni : « On ne peut pas prétendre assurer l’Etat de droit et en même temps faire des choses qui ne rentrent pas dans les paramètres de la Constitution. Vous prenez en otage le tribunal, vous interrompez la procédure judiciaire, vous dites que l’audience ne peut avoir lieu à cause de menaces sécuritaires et bien déclarez l’état d’urgence. C’est ce que vous devriez faire ».

Les supporters de Besigye ont alors décidé de descendre dans la rue. Dans les matatus (sorte de minibus), certains sortent la tête et lèvent les doigts en V signe de ralliement du FDC. Mais au bout de quelques minutes, les forces de police suréquipées sont arrivées en nombre et ont dispersé violemment les manifestants.

« Il n’est donc pas question de défiance en termes de délits parce que personne ne commet de délits. Nous agissons de manière pacifique. Comme vous le savez, nous avons été arrêtés alors que nous manifestions pacifiquement, alors que c’est notre droit en tant que citoyens ougandais. Donc ce que nous essayons de dire, c’est qu’il ne fait pas bon vivre dans notre pays », témoigne Marwin un manifestant.

Ingrid Turinawe, membre important du parti a été embarquée. Le camion antiémeute a tracé sa voie entre les voitures embouteillées pour emmener les opposants arrêtés.

RDC

Sécurité, Armée…

  • Kivu

(RDC_1) Radio Okapi – 29/5

Cinq personnes ont été tuées et une autre blessée la nuit de samedi à dimanche 29 mai dans une attaque des rebelles FDLR contre une position de l’armée à Katwa dans le territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu). L’attaque est survenue aux environs de 22 heures (heure locale). Des sources locales rapportent que les FDLR, lourdement armés, venaient du parc national des Virunga. Ils ont lancé l’assaut contre la position de l’armée au village Katwa.

Les affrontements ont duré près d’une heure. Deux militaires et trois de leurs dépendants ont été tués. Un jeune garçon vivant à proximité du camp militaire a été grièvement blessé. Il est soigné à l’hôpital CBCA Ndosho.

Après l’attaque, les rebelles rwandais FDLR ont pillé plusieurs maisons du village, indiquent des sources de la société civile de Nyiragongo. Ils auraient notamment emporté 10 chèvres et les biens pillés dans cinq habitations. Des sources locales indiquent que les assaillants se sont retirés du village peu avant minuit vers une destination inconnue.

Lire aussi sous :

https://christophvogel.net/2016/06/01/at-the-crossroads-the-scission-of-fdlr/

http://www.rfi.fr/afrique/20160603-rwanda-nouvelle-scission-sein-fdlr-cnrd-victor-byiringiro-wilson-irategeka-mudacumu

(RDC_2) Radio Okapi – 29/5

Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, suspend tout « mouvement suspect » des populations inconnues sur toute l’étendue de la province et dans le territoire de Beni, en particulier.

Dans une note circulaire signée samedi 28 mai à Goma, il motive cette mesure par l’insécurité qui a occasionné des massacres des populations civiles dans la région. Julien Paluku demande dans cette circulaire aux maires des villes, aux administrateurs des territoires, aux bourgmestres des communes et aux chefs des chefferies et secteurs de suspendre les mouvements suspects des populations inconnues dans leurs entités respectives.

Cette décision satisfait Juma Balikwisha, député national élu de Beni. « C’est une piste dans la résolution des problèmes d’insécurité. J’aurais aimé qu’on renforce la mesure », affirme-t-il, plaidant pour un arrêt définitif des mouvements suspects des populations.

Le début des massacres dans le territoire de Beni en octobre 2014 a coïncidé avec l’intensification des mouvements des populations en provenance de certains territoires du Nord-Kivu vers Boga, en Ituri. Ces familles justifient leur déplacement par la recherche des bonnes terres agricoles.

(RDC_3) Radio Okapi – 30/5

Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont intensifié leur offensive sur l’axe Numbi-Ziralo, contre plusieurs positions de trois groupes armés qui se sont coalisés dans la partie Nord du territoire de Kalehe (Sud-Kivu). Dans une déclaration faite lundi 30 mai à Radio Okapi, le commandant des opérations Sokola 2 au Sud-Kivu, le général Espérant Masudi, indique que l’armée congolaise a réussi après des combats à récupérer quatre localités jadis sous occupations de cette coalition des Raïa Mutomboki, les Nyatura et les Maï-Maï.

Les combattants de ces groupes armés délogés de ces localités ont pris fuite. Les FARDC continuent de les pourchasser dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu et des combats se poursuivent actuellement à Masisi, a-t-il précisé.

Sur un autre axe, précisément à Kalonge toujours à Kalehe, les FARDC mènent des opérations de ratissage notamment contre les Raia Mutomboki.

Aucun affrontement n’a été signalé dans cette localité. Les Raïa Mutomboki ont déserté cette position qu’ils occupaient avant l’arrivée des forces loyalistes, renseignent des sources sécuritaires.

La société civile de Kalonge de son côté exhorte le commandement de l’opération Sokolo 2 à veiller au ravitaillement des troupes sur le terrain de peur qu’elles se tournent contre la population autochtone, en cas de manque de provision. Pour sa part, le général Espérant Masudi assure que les troupes au front sont bien approvisionnées et que l’administration logistique veille sans cesse à cela.

C’est depuis jeudi 26 mai que les FARDC ont lancé des opérations de traque contre les trois groupes armés.

(RDC_4) Radio Okapi – 31/5

L’administrateur adjoint du territoire de Masisi (Nord-Kivu), Sukisa Ndayambaje, plaide pour le retour des militaires FARDC dans les localités du groupement Bashali-Mokoto occupées par des combattants armés Nyatura, APCLS et FDLR. « Nous, nous demandons à la population de faire toujours confiance aux FARDC, parce que c’est ça notre armée. Nous en tant qu’autorité locale, nous devons avoir le souci de notre population. C’est pourquoi nous demandons au commandant qui a fait quitter les militaires là-bas de les retourner», a indiqué Sukisa Ndayambaje mardi 31 mai à Radio Okapi, lors de son passage à Goma.

Des sources locales rapportent qu’une coalition de combattants armés Nyatura, APCLS et FDLR occupe presque toutes les positions laissées vacantes depuis environ un mois par l’armée régulière, dans les localités de Kirumbu, Mpati, Kibarizo, Kivuye…

Selon l’administrateur du territoire adjoint de Masisi, certains habitants ont fui la région. Et ceux qui ont eu le courage de rester subissent déjà les exactions de ces combattants. Les villageois sont sommés de payer une taxe de 1000 francs congolais (1 dollar américain) par ménage et ne peuvent plus se rendre dans leurs champs, souligne-t-il.

De son côté, le porte-parole de l’opération Sokola 2, le capitaine Guillaume Djike Kaiko, souligne qu’il n’y a pas retrait des FARDC. Il souligne qu’une partie des militaires positionnés dans le groupement de Bashili-Mokoto, est plutôt allée renforcer une autre position des FARDC à Mwesso et Bukombo. Le capitaine Djike Kaiko assure que ces éléments regagnent déjà leurs anciennes positions.

(RDC_4_1) Radio Okapi – 3/6

En République démocratique du Congo (RDC), depuis deux mois, des ONG se plaignent d’un problème d’accès à la zone de Mpati, au Nord-Kivu, où quelque 50 000 déplacés selon l’ONU ont été touchés par la fermeture des camps ordonnée par le gouvernement dans la région. L’armée congolaise y menait des opérations militaires contre les FDLR, les rebelles hutus rwandais. Mais pour ces ONG, il y a eu violation du caractère civil des camps, la Monusco aurait dû protéger les déplacés et permettre l’accès aux humanitaires. Au lieu de ça, les casques bleus n’ont pas bougé, n’ayant pas été invités par le gouvernement.

Quand les ONG dénoncent depuis des semaines un problème de sécurité après des attaques répétées, le refus des autorités de les voir assister ces déplacés accusés d’être proches des groupes armés, pour un officiel onusien à New York, ce problème d’accès est essentiellement dû « au mauvais état des routes ».

Pas un mot d’une quelconque condamnation à l’égard du « partenaire » congolais, cet officiel onusien préfère évoquer la reprise de la coopération : soutien logistique et tactique aux unités FARDC déployées, des mesures conjointes pour atténuer les risques, tout en avançant que de toute façon, 70% de ces 50 000 déplacés seraient déjà rentrés dans les camps.

Du côté des principaux bailleurs de la mission onusienne, la Grande-Bretagne, « troublée » par le sort des déplacés, dit espérer voir la protection des civils et en particulier de ces déplacés, au cœur des opérations qui reprennent progressivement entre les FARDC et la Monusco.

« Comme la résolution 2277 le clarifie plus qu’aucune autre, le mandat de la Monusco est la protection des civils », rappelle l’envoyée spéciale britannique pour les Grands Lacs. Pour l’Union Européenne, les deux restent des priorités, la protection des civils et obtenir la fin de tous les groupes armés. Du côté du département d’Etat américain, un officiel se dit très inquiet par la fermeture rapide des camps et appelle le gouvernement congolais à permettre un accès total de la communauté humanitaire aux déplacés.

  • Province Orientale

(RDC_5) Radio Okapi – 27/5

Des nouveaux affrontements ont été signalés jeudi 26 mai dans la localité d’Etabe à Mambasa (Ituri) entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et un nouveau groupe armé dénommé « Union des patriotes pour la libération du Congo » (ULPC).

Selon l’administrateur du territoire de Mambasa, Alfred Bongwalanga, l’armée congolaise a répliqué à une attaque surprise de combattants qui, selon lui, étaient lourdement armés. Les affrontements se seraient déroulés pendant toute la journée.

Des sources locales renseignent que les combats ont créé la panique. Les habitants ont arrêté toutes leurs activités pour se mettre à l’abri. Certains ont trouvé refuge à Mayuano et d’autres à Teturi, deux villages proches du lieu où se déroulaient les combats. Seul un petit groupe d’habitants est resté à Etabe sous la protection des FARDC, indiquent les mêmes sources.

Le commandant second de l’armée en Ituri, le colonel Shiko Citambwe, assure que ses hommes contrôlent la localité après avoir repoussé les assaillants. Mais il n’a cependant pas donné le bilan de ces affrontements.

L’attaque des combattants de l’Union des patriotes pour la libération du Congo est la deuxième en moins d’un mois dans la localité d’Etabe, selon des sources sécuritaires locales.

(RDC_6) Radio Okapi – 29/5

Trois localités de l’Ituri sont vidées de leurs habitants et toutes les maisons incendiées suite aux conflits fonciers qui perdurent depuis trois mois entre deux clans Tsoro et Lijoba, en chefferie de Walendu Tasti, dans le territoire de Djugu. Le dernier cas d’incendie de maisons a été déploré vendredi 27 mai à Ndrongo, selon le chef de cette collectivité. Les écoles, les marchés et les structures sanitaires sont déjà fermés dans ces entités.

Les localités de Tsoro et de Lojinga ressemblent à un désert. Les habitants de Lojinga avaient commencé par incendier, il y a quelques semaines, toutes les maisons de leurs voisins de Tsoro. En représailles, ces derniers ont également mis le feu sur les habitations de leurs ennemis qui ont trouvé refuge au village proche de Ndrongo.

Le chef de collectivité de Walendu Tatsi rapporte que les deux clans ne s’accordent pas sur les limites administratives des deux entités. Selon la même source, le vendredi dernier, la population de Tsoro est encore descendue à Ndrongo pour incendier tout le village. Elle accuse les victimes d’héberger leurs ennemis soupçonnés d’avoir tué aussi en début de la semaine un des leurs qui se rendait au marché de la Largu.

Toutes les activités sont paralysées dans ces entités. Les écoles, les marchés et les centres de santé ont fermé leurs portes suite à ce conflit.

Les chefs de collectivité de Bahema Nord et de Walendu Tatsi redoutent l’extension de ce conflit à toute la zone. Ils sollicitent l’intervention des autorités compétentes et des forces de l’ordre pour restaurer l’autorité de l’Etat dans cette région, jadis le théâtre de conflits interethniques qui avaient fait plusieurs victimes.

Les efforts des autorités locales pour le règlement pacifique de ce conflit n’ont pas encore porté de fruit.

Vie politique…

(RDC_7) AFP – 27/5

Une trentaine de personnes au moins ont été blessées vendredi dans des heurts entre étudiants et policiers sur un campus de Kinshasa, au lendemain d’une manifestation d’opposition contre le président congolais Joseph Kabila.

“Nous avons recensé 33 blessés [parmi les étudiants] et d’autres blessés continuent de venir”, a déclaré à l’AFP le Dr Guylain Mboyo, directeur du centre médical de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA) où se sont produits les incidents, précisant que “le pronostic vital” des blessés n’était pas mis en jeu. “Aucun cas de blessure par balle” n’a été enregistrée, a ajouté le Dr Mboyo, tandis qu’un de ses confrères a affirmé à l’AFP qu'”il y a eu des blessures par effleurement des balles”.

Sur le site universitaire, les journalistes de l’AFP ont pu voir six policiers blessés avant leur évacuation vers un centre hospitalier de la ville.

Le porte-parole national de la police, le colonel Pierre Rombaut Mwanamputu, n’a pu fournir le bilan officiel des affrontements.

Vendredi matin, des manifestations pacifiques étaient organisées par des étudiants dans l’enceinte de leur campus afin de réclamer la libération d’un de leurs camarades détenu depuis mercredi par la police, selon des étudiants. Il était reproché à “notre camarade d’être en possession des tracts de l’opposition”, a déclaré Jacques Mundele, président du comité des étudiants de l’ISTA.

Le porte-parole de la police a déclaré que l’étudiant avait été libéré vendredi. Mais, a ajouté M. Mundele, malgré sa libération, les étudiants “n’ont pas apprécié” le déploiement massif des policiers aux abords de leurs bâtiments.

Les alentours de l’ISTA étaient transformés en “un véritable champ de bataille”, a expliqué un étudiant sous couvert d’anonymat, dénonçant la brutalité des policiers, alors que ses camarades brandissaient des douilles de balles létales et des grenades lacrymogènes.

Des pierres, des pneus brûlés et une carcasse de véhicule étaient encore visibles sur la voie publique en début de soirée.

(RDC_8) Belga – 29/5

Le chef d’opposition congolais, Moïse Katumbi, a quitté l’Afrique du Sud samedi pour être soigné en Grande-Bretagne, a indiqué dimanche un de ses conseillers. Une fois rétabli, il devrait rentrer au Congo, a expliqué Olivier Kamitatu à l’agence DPA.

Le député Francis Kalombo, un proche de M. Katumbi, a de son côté déclaré à Radio Okapi que les médecins sud-africains avaient conseillé à l’ancien gouverneur du Katanga d’aller poursuivre ses soins en Europe où il avait été soigné par le passé.

Mi-mai, l’opposant avait été blessé au cours de protestations en marge d’une enquête judiciaire le concernant. M. Katumbi est accusé de recrutement de mercenaires étrangers. Il a été inculpé et placé sous mandat d’arrêt provisoire. Après avoir été un temps pris en charge par l’hôpital de Lubumbashi (sud), il avait été transféré en Afrique du Sud le 20 mai dernier. Il a reçu une autorisation du procureur général de la République de se faire soigner à l’étranger, situe Radio Okapi.

Des membres de l’opposition craignent que le gouvernement du président Joseph Kabila l’empêche de regagner le Congo par la suite.

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2016/05/30/actualite/politique/rdc-lacaj-denonce-la-detention-prolongee-des-proches-de-moise-katumbi

http://www.rfi.fr/afrique/20160531-rdc-katumbi-8-personnes-interpellees-entendues-justice-gardes-corps

(RDC_9) Radio Okapi – 30/5

Le chef de l’Etat devrait exprimer clairement sa position sur les violences qui accablent les populations et l’impasse du processus électoral.

C’est la principale recommandation des évêques de la province ecclésiastique de Bukavu formulée samedi 28 mai, à l’issue de la session ordinaire de l’assemblée épiscopale provinciale tenue à Kindu (Maniema). Ils ont aussi appelé les leaders politiques congolais à renoncer à la culture du mensonge pour éclairer leurs bases sur les véritables enjeux du dialogue national et les échéances électorales qui approchent.

Parmi d’autres recommandations formulées à la clôture de cette session, les évêques ont également plaidé pour une rémunération juste et équitable des employés et fonctionnaires de l’Etat.

Les prélats catholiques demandent par ailleurs à l’Etat congolais de se mettre efficacement au service du peuple en le formant au sens de la citoyenneté et du patriotisme.

La province ecclésiastique de Bukavu comprend les villes de Goma, Butembo, Kasongo, Bukavu et Kindu.

(RDC_10) Radio Okapi – 31/5

Un débat sur l’insécurité au Nord-Kivu a été organisé à huis clos lundi 30 mai à l’Assemblée nationale. Les ministres de la Défense, de l’Intérieur et de l’Environnement ainsi que les responsables de l’armée, de la police et des services de renseignement ont pris part à cette séance que réclamaient les députés du Nord-Kivu.

Le président du Caucus de députés du grand Nord de la province du Nord-Kivu, Jérôme Lusenge, a affirmé être partiellement satisfait que cette question soit finalement abordée au Parlement.

Depuis le début du mois de mai, des députés nationaux du Nord-Kivu boycottent les plénières de l’Assemblée nationale pour protester contre l’insécurité dans cette province, où des massacres des civils sont enregistrés depuis octobre 2014. Ils ont assisté lundi à leur première plénière, deux semaines après le lancement de leur mouvement de boycott. «Notre suspension n’a pas visé autre chose que d’exercer la pression sur le gouvernement et les autres institutions afin que les tueries de Beni soient prises au sérieux», affirme Jérôme Lusenge.

Le député souhaite que la question de la sécurité au Nord-Kivu ne soit pas «tribalisée». «Nous ne voulons pas qu’on voit les ethnies. L’assassin reste assassin», souligne-t-il.

Jérôme Lusenge évoque également la question des mouvements de populations dans la province. «Nous voyons l’entrée massive de beaucoup de Rwandais parce que ceux qui traversent jusqu’en Ituri, plus d’une cinquantaine de milliers de personnes, tout le monde sait qu’ils ne viennent pas de Masisi, ils ne viennent pas de Rutshuru […] jusqu’au point où nous nous posons la question s’il n’y a pas une relation avec ceux qui tuent à Beni et à Miriki», explique le député.

Justice, Droits de l’homme…

(RDC_11) AFP – 31/5

“Les actes présumés de subornation de témoins de l’ex-vice président congolais Jean-Pierre Bemba et ses avocats montrent jusqu’où les accusés étaient disposés à aller pour cacher leur conduite illicite”, a affirmé mardi l’accusation de la CPI lors du premier jour des plaidoiries dans cette affaire.

Jean-Pierre Bemba est de retour devant les juges de la CPI. Avec ses avocats Aimé Kilolo et Jean-Jacques Mangenda, ainsi que Fidèle Babala, un député du parti Mouvement de Libération du Congo (MLC), ils sont accusés d’avoir fabriqué ou présenté à la CPI des faux documents afin d’obtenir l’acquittement de Jean-Pierre Bemba dans son procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Ils auraient également, selon la procureure de la CPI, versé de l’argent à des témoins afin qu’ils donnent de faux témoignages. Un témoin de la défense, Narcisse Arido, est également poursuivi. « Il y a, parmi les accusés, ceux qui ont agi pour essayer de corrompre et d’influencer, ceux qui ont payé et reçu des cadeaux, ceux à qui l’on a promis une réinstallation et une sécurité, ceux à qui l’on a demandé de mentir lors de leur déposition », a déclaré un membre du bureau du procureur, Kweku Vanderpuye. « L’ancien chef militaire Jean-Pierre Bemba avait beaucoup à perdre dans son procès : sa fierté, sa stature, sa réputation, son pouvoir politique, la possibilité d’une victoire lors des élections présidentielles, sa liberté », a ajouté M. Vanderpuye.

Jean-Pierre Bemba a été reconnu coupable le 21 mars des crimes commis par sa milice en Centrafrique en 2002 et 2003, en vertu du principe de la responsabilité du commandant. Ce jugement était également le premier de la Cour à avoir condamné le recours au viol comme crime de guerre. L’accusation a demandé au minimum 25 ans de détention. L’ancien chef rebelle du nord de la République démocratique du Congo (RDC) a déjà passé huit ans en prison.

Selon l’accusation, huit témoins ont admis avoir menti alors que deux d’entre eux ont été payés quelques heures avant d’embarquer à destination de La Haye. Les instructions étaient données par téléphone à l’aide de codes : « faire un whisky », par exemple, signifiait effectuer un transfert d’argent, selon la même source.

Pour la défense, « Jean-Pierre Bemba n’a fait que ce que ceux qui se défendent sont en droit de faire », a affirmé son avocate, Melinda Taylor, assurant que les preuves rassemblées par l’accusation n’étaient pas suffisantes. « Il n’y a rien d’illégal à indemniser les témoins, l’accusation le fait tout le temps », a-t-elle ajouté.

Relations extérieures

(RDC_12) RFI – 28/5

Les autorités de RDC et les ex-rebelles du M23 se sont retrouvés à nouveau autour d’une même table à Kinshasa, vendredi 27 mai 2016. Après des mois d’impasse, de communiqués accusateurs, l’ONU se félicite de la reprise de la mise en œuvre des accords de Nairobi qui avaient officiellement mis fin à la guerre. La réunion a bien failli capoter. Venus de Kampala, les trois représentants du M23 ont réclamé la libération de trois de leurs camarades détenus dans la capitale de RDC, annoncés comme faisant partie de leur délégation.

Le Mouvement du 23-Mars a hésité à venir, puis à entrer dans la salle de réunion. À chaque étape, la facilitation a temporisé, insisté. En face, la partie gouvernementale n’a cessé de crier à la mauvaise foi, arguant que les rebelles n’avaient qu’à rester en Ouganda et qu’après tout, c’était elle qui avait gagné la guerre.

Mais à l’issue de la réunion : atmosphère plutôt détendue, petites plaisanteries, conférence de presse commune. François Mwamba, le coordonnateur du mécanisme congolais de suivi des déclarations de Nairobi, est satisfait de la rencontre : « Nous ne sommes pas seuls dans ce processus. Il y a les garants, mais il y a l’autre partie. Pour la première fois, nos arguments ont pu être, devant témoins, devant des garants, présentés à l’autre partie, qui a développé ses propres arguments. C’est la volonté de tous, de faire en sorte que : un, tout le monde revienne au pays ; deux, nous puissions mettre fin à l’ensemble des engagements convenus à Nairobi. »

Le M23 n’avait cessé de dénoncer le non-respect des engagements de Nairobi et la mauvaise volonté du gouvernement. Désiré Rwigema est le chef de la délégation des ex-rebelles venue de Kampala : « Il y a un début à toute chose, dit-il. Aujourd’hui, c’est la relance du processus. On espère que ça va aller de l’avant et nous y croyons fermement. »

Finalement, pas d’annonce concrète, mais un changement de ton. Et la promesse de faire preuve de bonne volonté pour parvenir à un accord. Les deux parties ont promis de se mettre au travail dès ce samedi pour une réunion technique. L’an dernier, le groupe d’experts des Nations unies s’était inquiété de la disparition des camps de cantonnement en Ouganda et au Rwanda de centaines d’ex-rebelles du M23.

Lire aussi sous :

http://reliefweb.int/report/democratic-republic-congo/rdc-malgr-lamnistie-pas-de-rapatriement-massif-dex-rebelles-du-m23

http://french.china.org.cn/foreign/txt/2016-06/02/content_38583538.htm

http://www.voaafrique.com/a/rdc-le-m23-dement-s-etre-transforme-en-parti-politique/3359044.html

(RDC_13) Radio Okapi – 28/5

Les garants de l’Accord cadre d’Addis-Abeba saluent la reprise, mardi dernier, des opérations contre les FDLR menées par les Forces armées de la RDC avec l’appui de la Monusco. Dans un communiqué publié jeudi 26 mai, ils exhortent ces rebelles rwandais à accepter d’être rapatrié dans leur pays « sans conditions préalables ». Ils ont exhorté les FARDC et la Monusco à renforcer davantage leur coopération contre les FDLR dans le cadre de l’opération Sukola II.

Selon le même document, les représentants des garants de l’Accord-cadre ont visité, jeudi, le camp de désarmement, démobilisation, rapatriement, réinsertion et réintégration (DDRRR) de Munigi au Nord-Kivu. Ils ont rencontré les rebelles rwandais des FDLR démobilisés qui attendent le rapatriement dans leur pays. Ils ont saisi l’occasion pour féliciter les ex-combattants pour leur sage décision et les ont exhortés à sensibiliser leurs pairs encore dans la brousse pour accepter d’être rapatrié, d’après ce document.

Avant la visite à Munigi, les représentants des garants de l’Accord-cadre ont visité le Mécanisme conjoint de vérification élargi (EJVM) à Goma où ils ont été informés sur les activités du Mécanisme, y compris les défis et les contraintes opérationnelles. La veille, les garants de l’Accord-cadre ont aussi visité les camps de Kanyabayonga et Nyamilima dans l’Est de la RDC. Environ 314 ex-combattants FDLR et leurs dépendants sont en attente de rapatriement dans un camp DDRRR de la Monusco, précise le communiqué.

À Kanyabayonga, les garants de l’Accord-cadre ont appelé les combattants des FDLR qui ont volontairement désarmé en décembre 2014 et qui refusent de rentrer au Rwanda, à coopérer pleinement dans le processus de rapatriement dans leur pays.

Concernant les 202 autres ex-FDLR et leurs dépendants désarmés et actuellement dans le camp de Walungu, au Sud-Kivu, et de 806 autres qui se trouvent dans un autre camp à Kisangani, les garants ont déclaré : «Nous assurons tous les FDLR de l’engagement de la communauté internationale pour soutenir le processus de rapatriement en toute sécurité et dans la dignité au Rwanda ».

Le garants de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba sont composés de l’Organisation des Nations Unies représentés par l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, et le Représentant spécial adjoint de la MONUSCO David Gressly; l’UA représentée par le Représentant spécial du Président de la Commission de l’UA pour la région des Grands Lacs et Chef du Bureau de liaison de l’UA au Burundi, le Professeur Ibrahima Fall; la CIRGL représentée par son Secrétaire Général exécutif Prof Ntumba Luaba Alphonse; et la SADC représentée par M. Alfredo Nuvunga, directeur adjoint, Direction de l’intégration régionale et continentale, Ministère des affaires étrangères et de la Coopération de la République du Mozambique.

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2016/06/02/actualite/societe/fardc-monusco-les-casques-bleus-viendront-en-renfort-larmee-de-la-rdc

EURAC

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