Grands Lacs: Semaine du 10 au 16 avril 2016

Ephémérides G.L. – Semaine du 10 au 16 avril 2016

RESUME : En RDC, la tenue du dialogue national, qui divise tant l’opposition qu’une partie de la société civile réticente, a une nouvelle fois été annoncée toujours sans précision de date (RDC_7). Le facilitateur de l’Union africaine, qui a admis que le délai constitutionnel pour les élections pose problème, a de son côté annoncé la mise en place d’un comité préparatoire pour ce dialogue (RDC_8) (RDC_9). Toujours sur le plan politique, la CENI a annoncé que la révision du fichier électoral débuterait en juillet, ce qui incline à penser que les élections législative et présidentielle ne pourraient se tenir à la date fixée par le prescrit constitutionnel : elle a promis qu’elle fournirait en temps utile un chronogramme sur toutes les opérations nécessaires à cette révision (RDC_9_1). De leur côté, des députés de la majorité présidentielle ont saisi la Cour constitutionnelle pour trancher définitivement la question de la fin du mandat présidentiel qui pourrait ainsi être prolongé (RDC_9_2).

Dans le domaine de la sécurité, une vive tension a été observée entre les FARDC et la population dans un groupement du territoire de Rutshuru après l’assassinat du président de la communauté hutu (RDC_1). Dans un autre groupement du même territoire, l’armée a quitté ses positions ce qui inquiète la population qui craint que ce vide ne profite aux groupes armés (RDC_4). Toujours au Nord Kivu, la MONUSCO déplore la fermeture de trois camps de déplacés dans la région de Walikale qui, selon l’armée, abriterait aussi des combattants du FDLR et de deux autres groupes Maï-Maï contre lesquels les FARDC mènent une offensive (RDC_3). Dans le territoire de Beni, ces dernières ont été l’objet d’une offensive par les combattants de l’ADF (RDC_5). Au Sud Kivu, des effectifs de l’armée congolaise et de l’armée burundaise mènent une traque contre des rebelles burundais du FNL dans la plaine de la Ruzizi (RDC_2).

Dans l’ex-Province Orientale, on note une tension entre communautés Hema et Lendu dans le territoire d’Irumu en Ituri et ce dans la foulée de l’enlèvement d’un notable Hema par le FRPI et d’accusations de vols de bétail par des Lendu (RDC_6). Toujours en Ituri, un affrontement a également eu lieu entre les combattants du même FRPI et des éléments de l’armée (RDC_6_1).

Dans le domaine de la justice et des droits humains, le chercheur américain, Jason Stearns, a été expulsé de la RDC pour avoir « trompé » les services d’immigration et avoir été invité par une ONG qui n’était pas « régulièrement enregistrée » : le chercheur avait mentionné dans une agence de presse américaine le nom de la sœur du président Kabila comme étant impliquée dans les « Panama Papers » et avait pointé du doigt le rôle des FARDC dans les meurtres généralement attribués aux ADF à Beni (RDC_10). Par ailleurs, l’ONG Avocats sans frontières s’inquiète des conditions indignes dans les prisons congolaises qui sont des lieux de toutes sortes d’abus (RDC_11), tandis que le bureau des N.U. pour les droits de l’homme relève l’importante augmentation du nombre de violations des droits de l’homme par les agents de l’Etat en RDC (RDC_12). Enfin, plus d’une centaine d’ONG demande au chef de l’Etat de libérer le président d’un mouvement citoyen qui aurait été enlevé par l’agence nationale de renseignement (RDC_13).

Au Burundi, où les analystes mettent en lumière un pouvoir qui se durcit, une opposition divisée et une communauté internationale agissant en ordre dispersé (BUR_3) et où l’armée serait soumise à de fortes tensions internes (BUR_2), on a enregistré cette semaine l’attaque d’un groupe armé non-identifié et provenant de Tanzanie dans le sud-est du pays (BUR_1). Par ailleurs, le procès en appel des présumés putschistes se poursuit à Gitega (BUR_4).

En Ouganda, les festivités autour de la victoire du président Museveni se sont déroulées dans un déploiement militaire important (OUG_1).

BURUNDI

Sécurité, Armée…

(BUR_1) AFP – 12/4

Au moins cinq personnes ont été tuées et sept blessées lundi soir sur un marché de la province de Ruyigi, dans l’extrême est du Burundi, dans une attaque menée par un groupe armé, a-t-on appris mardi de source administrative.

Un groupe armé “non identifié” d’une dizaine de personnes est arrivé sur la colline de Munyinya vers 19h00, alors que “la population se trouvait encore au marché”, selon Aloys Ngenzirabona, administrateur de la commune de Gisuru, à 260 km à l’est de Bujumbura. “Ces criminels ont tiré dans le tas avant de s’enfuir. Ils ont fait au total cinq morts et sept blessés”, a annoncé le responsable administratif local.

Selon des témoignages recueillis auprès de la population, “ce groupe provenait de la Tanzanie dont la frontière est située à moins de 4 km et s’y serait replié”, a expliqué l’administrateur de Gisuru.

Une source sur place a assuré mardi à l’AFP, sous couvert d’anonymat, que cette attaque visait un groupe d’Imbonerakure -membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir que l’ONU qualifie de milice- “attachés à la sécurité de l’administrateur de la commune”.

(BUR_2) Deutsche Welle – 14/4

Au Burundi, la tension monte au sein des Forces de Défense Nationale. Ce corps composé des ex-Forces armées Burundaises et ex-Partis et Mouvements Politiques Armés connaît des divisions internes.

Les ex-FAB sont ciblés par des enlèvements, victimes de tortures et de tueries perpétrés par les ex-PMPA. Hier (mercredi, 13.04.), on apprenait que 700 soldats, presque tous ex-FAB, étaient contraints de prendre leur retraite. Parmi eux figure le Lt. Gnl Niyoyankana Germais, ancien ministre de la défense nationale. Un autre groupe important de policiers ex-FAB ont été mutés en raison de leur hostilité au troisième mandat du président Nkurunziza.

Vie politique…

(BUR_3) AFP – 13/4

Un pouvoir désormais aux mains des durs du régime, une opposition divisée, une communauté internationale en ordre dispersé: le Burundi, plongé dans une grave crise, est dans l’impasse, selon des analystes pour qui les risques d’une explosion sont bien réels.

“Après la fièvre électorale et les violences qui ont accompagné ce processus, la situation a été normalisée. L’heure est aux travaux de développement et à la lutte contre la pauvreté”, se réjouit à l’AFP Willy Nyamitwe, responsable de la communication présidentielle au Burundi. De fait, Bujumbura n’est plus depuis plusieurs semaines le théâtre d’affrontements armés entre forces de l’ordre et insurgés issus de la contestation contre le 3e mandat de Pierre Nkurunziza. Même les attaques à la grenade, jamais revendiquées, qui endeuillaient la capitale burundaise en ce début d’année, se sont faites plus rares.

“Le pouvoir burundais ne cache pas sa satisfaction aujourd’hui car il estime que « les forces terroristes ont été anéanties » et que « l’ordre est rétabli » à Bujumbura, explique André Guichaoua, professeur à l’Université Paris-Sorbonne et l’un des meilleurs spécialistes des pays des Grands lacs africains. Mais cette “reprise en main” s’est faite au prix d’une sanglante répression qui s’est d’abord étalée dans la rue. Aujourd’hui, elle est devenue plus discrète même si elle n’a pas faibli, à cause du tollé soulevé par les cadavres qu’on ramassait chaque matin dans Bujumbura, selon les organisations de droits de l’homme. Au prix également d'”un dévoiement du pouvoir burundais qui ne respecte plus aucune loi dans la répression de l’opposition”, juge sous couvert d’anonymat un diplomate en poste au Burundi.

Celui-ci décrit “un pouvoir désormais aux mains d’un petit noyau de durs – des généraux hutu issus de la rébellion – et qui a mis en place un système de répression qui s’appuie sur quelques unités constituées de fidèles issues de la police, de l’armée, du SNR (services secrets – Ndlr), ainsi que des Imbonerakure (ligue des jeunes du parti au pouvoir que l’ONU qualifie de milice), et qui ont recours aux méthodes les plus barbares”.

Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début de la crise, plusieurs milliers arrêtées et plus de 250.000 Burundais ont fui à l’étranger, alors que la torture et autres exécutions extrajudiciaires sont devenues monnaie courante, dénoncent les organisations des droits de l’homme et l’ONU.

Malgré les apparences, “la situation n’est pas maîtrisée”, juge l’analyste Thierry Vircoulon de l’International Crisis Group (ICG), parlant d'”une accalmie trompeuse due essentiellement à la pression internationale sur le gouvernement et au changement de tactique de l’opposition qui maintenant se concentre sur les forces de sécurité”. Mais cette opposition apparaît divisée, selon les mêmes analystes. “L’opposition politique avance en ordre dispersé” malgré l’existence du Cnared, une plate-forme qui regroupe tous ses leaders à l’exception d’Agathon Rwasa des ex-rebelles des FNL, et “l’opposition armée affiche ses divisions et se discrédite avec une guerre des communiqués”, explique M. Vircoulon.

Ces analystes pointent aussi l’incapacité d’une communauté internationale “divisée” à trouver une “véritable” solution à une crise qui dure depuis bientôt une année. À plusieurs reprises, les pays occidentaux se sont heurtés, au Conseil de sécurité de l’ONU, au refus de la Chine, de la Russie et de certains pays africains d’adopter des résolutions contraignantes pour le pouvoir en place. L’Union africaine elle-même n’est pas parvenu à dégager une ligne commune. “Tant que l’on est dans un conflit de basse intensité en terme géopolitique, cette division structurelle va perdurer”, estime Christian Thibon, professeur à l’Université de Pau, en France, et spécialiste de l’Afrique centrale. Surtout que “le pouvoir est conscient d’une ligne rouge – le génocide ou une déstabilisation régionale – à ne pas franchir et c’est sur ça qu’il joue”, souligne-t-il.

Malgré les appels de la communauté internationale à un “dialogue inclusif”, le gouvernement, qui se “sent en position de force”, a refusé jusqu’ici de s’asseoir avec son opposition en exil qu’il accuse d’être derrière les violences. “Et compte tenu des divisions de la communauté internationale, rien n’oblige le gouvernement à y aller vite”, regrette le même diplomate, estimant qu'”il faudra plusieurs mois au bas mot pour que de véritables négociations s’amorcent”. “Malgré cette apparence de retour à la normalité, la situation est potentiellement explosive au Burundi”, s’alarme un analyste burundais, en invoquant “cette violence gouvernementale au quotidien et sa tentative d’ethniciser le conflit, une situation économique qui se dégrade suite aux sanctions occidentales et une tension grandissante avec le Rwanda”.

Lire aussi sous :

http://www.slateafrique.com/663245/burundi-nkurunziza

http://reliefweb.int/report/burundi/des-intellectuels-d-noncent-la-chape-de-plomb-qui-sest-abattue-sur-le-burundi

Justice, Droits de l’homme…

(BUR_4) RFI – 11/4

Au Burundi, le procès en appel des présumés putschistes de mai 2015 a repris, ce lundi 11 avril, à Gitega. En janvier dernier, quatre généraux avaient été condamnés à perpétuité dont le numéro deux du putsch manqué, Cyrille Ndayirukiye, ancien ministre de la Défense du Burundi. Le leader de cette tentative, le général Nyombaré, avait, lui, réussi à fuir. Depuis, il a pris la tête des Forces républicaines du Burundi (Forebu), l’un des deux mouvements armés d’opposition actifs au Burundi. Une dizaine d’officiers avaient été condamnés à 30 ans de réclusion, huit autres à 5 ans et sept personnes avaient été acquittées. Deux semaines plus tard, le parquet – qui avait requis la perpétuité pour tous les 28 accusés – a annoncé faire appel.

Début février, le ministère public s’était déclaré « non satisfait » par la décision du juge. Ce dernier n’a retenu la perpétuité que pour 4 des 28 accusés et a abandonné certaines charges de l’accusation. Le procès en appel des présumés putschistes a donc repris, ce lundi, à Gitega, dans le centre du pays, après avoir été renvoyé pour des motifs de procédure, il y a quelques semaines.

La journée a été consacrée à l’audition du général Cyrille Ndayirukiye et c’est dans la tenue vert-clair des prisonniers qu’il a comparu. Selon une source présente dans la salle, l’ancien ministre de la Défense est apparu confiant. Il maintient avoir agi pour défendre la population alors que les manifestations pacifiques contre le troisième mandat du président Nkurunziza étaient durement réprimées. Il continue à se défendre seul, affirmant que tous les avocats contactés ont refusé de plaider par peur d’être à leur tour accusés de putsch. « Je n’ai pas renoncé à mon droit à un avocat, j’y ai été contraint », a expliqué le général.

Cyrille Ndayirukiye a demandé aux juges de ne pas prendre en compte ses aveux formulés après son arrestation affirmant qu’ils ont été soutirés par la torture et des menaces de mort. Pour appuyer son propos, il a exhibé des photos le montrant blessé ainsi qu’un vêtement qu’il portait lors de son arrestation.

De son côté, le parquet est revenu sur les raisons de cet appel. Il s’agit de démontrer les liens entre les organisateurs du putsch et les manifestations d’avril dernier et de montrer que « tout cela était préparé », explique une source sur place.

Ce mardi, devraient comparaître les trois autres généraux désignés, par la Cour, comme les instigateurs du coup d’Etat manqué.

OUGANDA

Vie politique…

(OUG_1) RFI – 10/4

Yoweri Museveni et son parti le Mouvement national de résistance (NRM) ont fêté leur victoire samedi 9 avril à Kampala. Un grand événement était organisé à Kololo Airstrip pour célébrer l’élection du 18 février, plus d’un mois et demi après les résultats. La procédure en justice de l’opposant Amama Mbabazi a retardé les réjouissances. Ces festivités ont eu lieu dans un contexte encore tendu, l’opposant Kizza Besigye ayant été à nouveau interpellé en début de semaine. Les forces de l’ordre sont d’ailleurs toujours très visibles dans les rues de la capitale.

Ils sont venus en masse tout de jaune vêtu pour fêter la victoire à l’élection présidentielle du 18 février. Un grand nombre a fait le choix de Yoweri Museveni car celui-ci a su préserver la sécurité et la paix, comme l’affirme Godefrey, un supporter du parti présidentiel. « On ne peut pas faire de compromis sur la sécurité. La sécurité doit être garantie et c’est pourquoi les gens ont élu le président Museveni afin de s’assurer qu’il protège les gens et qu’il préserve la démocratie », justifie-t-il.

Une problématique que le président a abordée, faisant notamment référence aux violences qui secouent l’ouest du pays depuis un mois et qui ont causé la mort de plus de 40 personnes. « J’ai vu que les gens s’inquiétaient de la situation à Kasese et Bundibugyo. Il ne faut pas s’inquiéter à propos de cela. J’ai déjà lancé des actions, a-t-il assuré. L’Ouganda d’aujourd’hui n’est pas l’Ouganda d’hier. On ne peut pas vivre une situation où l’on tue des gens pendant deux mois, trois mois, quatre mois. Cela ne peut plus arriver en Ouganda. »

À Kampala, les patrouilles de la police et de l’armée sont toujours très nombreuses. Samedi après-midi, les camions anti-émeutes étaient encore positionnés à des points stratégiques de la capitale. Ce déploiement devrait être maintenu jusqu’à la prestation de serment du président en mai prochain.

RDC

Sécurité, Armée…

  • Kivu

(RDC_1) Radio Okapi – 10/4

La tension est vive, depuis samedi 9 avril, entre la population et les Forces armées de la RDC (FARDC), à Nyamilima (territoire de Rutshuru) après l’assassinat du président sortant de la communauté hutu du groupement Binza. La victime, tuée dans la nuit du vendredi dernier, était également préfet de l’Institut Faraja de Nyamilima.

Le flou demeure encore sur l’identité des auteurs de ce crime. La société civile locale attribue ce meurtre à des inconnus, mais d’autres sources sur place pointent l’index accusateur aux Maï-Maï qui opèrent dans la contrée.

Les habitants en colère ont tabassé, dans la nuit de samedi, un militaire qui était arrivé sur le lieu peu après l’assassinat. L’homme en uniforme qui tentait de s’en fuir a tiré dans la foule, blessant grièvement deux personnes, à savoir: le père du défunt [président du groupement Binza] et une femme, tous deux actuellement admis aux soins dans un hôpital de Nyamilima. La même nuit, le militaire a été appréhendé et lapidé par la foule en colère. Une situation qui a occasionné une vive tension entre la population et les FARDC depuis samedi. La conséquence est que les cérémonies de deuil ont été perturbées.

Selon le président de la jeunesse de la communauté hutu à Nyamilima, dans le trouble, une fillette de huit ans a été grièvement blessée par balle pendant que la foule se rendait au cimetière pour l’enterrement du président de la communauté hutu. Son corps a même été abandonné pour quelques heures suite aux coups de feu.

Plusieurs arrestations sont signalées parmi les manifestants qui sont jusque-là détenus par les FARDC. Toutes les activités sont restées paralysées dans la cité de Nyamilima. Jusqu’à dimanche matin, toutes les cérémonies liées au deuil ont été interrompues.

(RDC_2) Radio Okapi – 11/4

Les Forces armées de la RDC et l’armée burundaise traquent, chacun sur son territoire, les rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL), depuis samedi 9 avril à Kiliba, dans la plaine de la Ruzizi (territoire d’Uvira).

Le commandant du secteur opérationnel Sokola II au sud du Sud Kivu, le Général Bwange Safari, qui livre cette information indique que les rebelles burundais sont en errance dans la zone. L’objectif, selon l’armée régulière, est de nettoyer les poches résiduelles des rebelles burundais dont la présence était signalée dans les limites entre la RDC et le Burundi.

Ces opérations militaires sont menées par les éléments du 3305e régiment des FARDC.

Des tirs d’armes lourdes et des mitraillettes entendus jusque lundi 11 avril matin n’ont pas permis aux paysans agriculteurs d’accéder à leurs champs, rapportent les sources locales.

Pendant que les FARDC sont déployés du côté congolais, l’armée régulière burundaise est aperçue de l’autre côté de la frontière, le long de la rivière Ruzizi, pour la même opération.

Les sources locales renseignent que la présence et des mouvements transfrontaliers récurrents des rebelles burundais sont observés depuis deux mois par les habitants de Kiliba.

Selon la nouvelle société civile congolaise à Kiliba, quatre rebelles burundais ont été arrêtés au mois de mars dernier. Ces rebelles auraient indiqué aux FARDC qu’ils seraient plus de 200 à traverser la rivière en direction de moyens plateaux d’Uvira en provenance du Burundi.

Le commandant du secteur opérationnel Sokola II à Uvira, le Général Bwange Safari Gustave, affirme que 40 rebelles burundais parmi lesquels 6 mineurs ont été arrêtés par plusieurs vagues depuis trois mois. Il ajoute que l’opération militaire en cours devrait prendre trois jours.

(RDC_3) RFI – 12/4

En RDC, la Monusco dit regretter la fermeture de trois camps de déplacés par les autorités congolaises dans le Nord-Kivu, la semaine dernière. Les trois camps fermés -Mpati, Kivuye et Bweru- abritaient près de trente-cinq mille personnes selon une estimation du Haut-Commissariat pour les réfugiés. Les forces armées de la RDC depuis environ trois semaines conduisent des opérations dans la région de Walikale pour neutraliser les rebelles FDLR et deux groupes Maï-Maï. La Monusco précise qu’elle n’est pas associée à ces opérations.

Selon les autorités, les camps abritent des rebelles qui appartiennent à ces groupes armés. La Monusco précise qu’elle n’est pas associée à ces opérations militaires et prépare une mission pour aider les populations qui ont été forcées de quitter ces trois camps. Les explications du colonel Félix Prosper Basse, porte-parole de la Mission des Nations unies en RDC. « La Monusco a exprimé sa vive préoccupation par rapport à la fermeture de ces camps » assure le porte-parole qui rappelle que la Monusco avait déjà plaidé auprès des autorités congolaises pour qu’elles coordonnent « leurs activités avec la Monusco et d’autres partenaires, qui travaillent sur le terrain pour soulager ces populations civiles, et que si toutefois ces camps devaient être fermés, ça devrait se faire en conformité avec les règles du droit international humanitaire ».

Le colonel Félix Prosper Basse rappelle que « Monsieur Ban Ki-moon, lors de son dernier passage ici en République démocratique du Congo, […] avait encore réitéré et réaffirmé avec force sa volonté à assurer une assistance aux populations. Il avait, encore une fois, demandé aux autorités congolaises de surseoir à la fermeture de ces camps. La Monusco a préparé une mission avec une délégation pluridisciplinaire, en vue d’évaluer avec précision les besoins de ces gens-là, mais aussi prendre en compte justement cet état que nous observons, qui est quand même vraiment regrettable ».

Lire aussi sous :

http://fr.africatime.com/articles/est-de-la-rdc-lonu-preoccupee-par-le-sort-de-35000-deplaces-chasses-de-leurs-camps

(RDC_4) Radio Okapi – 12/4

Les militaires, qui étaient basés dans la région de Bwalanda et Kikuku, ont quitté leurs positions depuis très tôt lundi 11 avril matin dans le groupement Mutanda, chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Selon plusieurs sources locales, jusque-là, il n’y a plus d’autres troupes des FARDC pour assurer la relève. La population s’inquiète du vide laissé par ces militaires et qui pourra profiter aux groupes armés.

Ce sont les soldats du «commando chinois», qui viennent de quitter plusieurs villages de la chefferie Bwito, selon le délégué du gouverneur de province dans cette partie de Rutshuru. Ce départ de l’armée régulière fait croître le sentiment de peur chez les populations des villages concernés.

Plusieurs fois, ces villages ont été envahis par des miliciens et bandits armés. Ces habitants pensent qu’il n’était pas nécessaire de procéder à la relève des militaires, pendant que la situation sécuritaire n’est pas totalement rétablie dans la région. Les militaires du «commando chinois» avaient été déployés dans cette région en juillet 2015, à la suite des tueries provoquées par des conflits ethniques.

Toutefois, le délégué du gouverneur indique que la situation sécuritaire est relativement calme ces derniers temps. Mais, a-t-il reconnu, la présence militaire est plus que nécessaire pour la sécurité des populations et leurs biens.

D’autres unités FARDC vont bientôt les remplacer, a pour sa part promis le porte-parole des opérations Sokola 2, sans préciser la date.

(RDC_5) La Voix de l’Amérique – 12/4

Les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées ont tué deux soldats congolais dans une embuscade à Opira, à une soixantaine de kilomètres au nord de Beni, la grande ville du nord de la province du Nord-Kivu, rapporte le porte-parole de l’opération “Sokola 1” des FARDC.

Selon le porte-parole, lieutenant Mak Hazukay joint par téléphone à Goma, “deux morts et quatre blessés” ont été enregistrés dans les rangs de l’armée. L’officier n’a donné aucune indication sur d’éventuelles pertes parmi les assaillants.

  • Province Orientale

(RDC_6) Radio Okapi – 12/4

Une vive tension est observée, depuis environ un mois, entre les communautés Hema et Lendu, dans le territoire d’Irumu (Ituri). Elle est due à l’enlèvement du notable Hema, Germain Ruhemera, survenu le 13 mars dernier au village de Kaitango, par des présumés miliciens de la FRPI (Force de résistance patriotique de l’Ituri).

Les ressortissants de la communauté Hema accusent également les Lendu de saisir régulièrement leurs vaches en complicité avec les miliciens de la FRPI. Le dernier cas remonte à samedi dernier. Un chef local Lendu, accompagné des militaires, avait saisi environ 390 vaches aux Hema. Plus de 80 ressortissants Hema se sont rendus chez leurs voisins Lendu pour réclamer leurs bêtes. Après une forte pression, ils n’ont réussi à récupérer qu’une partie de vaches.

Cette crise ethnique a poussé les Lendu à cesser de fréquenter le marché de bétails de Boga et ils ont tous vidé le lieu pour retourner dans leur village d’origine à Bukiringi, par peur des représailles des Hema.

Les FARDC déployées dans la zone se sont impliqués en vain pour décrisper la tension. Les appels de chefs coutumiers de deux communautés à la cohabitation pacifique n’ont pas également produit des résultats escomptés.

Pour sa part, le gouverneur de l’Ituri, Jefferson Abdallah Penembaka appelle les Hema et Lendu à comprendre que l’Ituri n’a plus besoin de conflit interethnique mais plutôt de son développement. Il les appelle au dialogue, comme seul moyen à régler leurs différends.

En janvier dernier, Abdallah Pene Mbaka avait sollicité un prêt de 45 millions de dollars américains auprès du gouvernement central pour prévenir le conflit entre les communautés. Le commissaire spécial de l’Ituri avait expliqué que cet argent devrait lui permettre notamment d’aménager des pâturages collectifs dans chaque chefferie de la province, d’aménager des foyers agricoles afin d’éviter des contacts entre agriculteurs et éleveurs.

(RDC_6_1) Radio Okapi – 14/4

Deux militaires ont été abattus, dans la nuit de mercredi 13 avril, après être tombés dans une embuscade des miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI), dans la localité de Kolu (Ituri).

Des témoins rapportent que les victimes regagnaient leur position quand elles ont été surprises par des tirs de ces assaillants. Selon les mêmes sources, le drame se produit aux environs de 19 heures à Kolu, un village situé à 5 kilomètres d’Aveba-centre d’où revenaient ces militaires. Ces soldats, au nombre de trois, roulaient sur une même moto quand elles ont été surprises par des tirs des miliciens.

Le chef de la collectivité de Walendu Bindi, Olivier Peke, indique que deux militaires sont morts sur place tandis que le troisième soldat s’est sauvé de justesse.

Les corps de militaires abattus ont été récupérés par leurs compagnons d’armes qui sont arrivés sur le lieu quelques minutes plus tard. Les forces loyalistes ont mis la main sur un présumé milicien avec une arme de type AK47.

Difficile pour l’heure de confirmer si cet homme était impliqué ou pas dans l’assassinat de ces deux militaires. Le commandant second du secteur opérationnel des FARDC en Ituri a fustigé l’attitude de la population de Kolu qui, selon lui, n’ont pas pu dénoncer l’infiltration de ces miliciens dans leur village.

Cet incident survient trois semaines après que les FARDC ont lancé des attaques contre les positions des miliciens de la FRPI dans la chefferie de Walendu Bindi.

Vie politique…

(RDC_7) Radio Okapi – 9/4

Le dialogue annoncé par le chef de l’Etat va avoir lieu, a déclaré vendredi 8 avril le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, estimant que toutes les conditions sont remplies pour que cette rencontre soit organisée. Il a évoqué notamment la résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU qui, selon lui, soutient la tenue d’un dialogue national en RDC. En outre, l’Union africaine a désigné mercredi 6 avril Edem Kodjo comme le facilitateur de ce dialogue.

«Je pense, à mon avis, que ce qu’a dit le président de l’Assemblée nationale va se confirmer. Le dialogue va avoir lieu, parce que les conditions sont remplies. Les dernières hésitations viennent d’être rencontrées par la communauté internationale », a affirmé Lambert Mende. «On peut décider soi-même de ne pas participer à un exercice comme celui-là », a-t-il noté.

Le chef de l’Etat Joseph Kabila a annoncé depuis l’année passée la convocation d’un dialogue pour discuter notamment du processus électoral en vue de permettre la tenue d’élections apaisées. Le processus électoral congolais bute sur des questions techniques, comme la révision du fichier électoral, et de financement.

La question du dialogue divise la classe politique congolaise. La Majorité et une frange de l’opposition sont favorables à ce dialogue alors que d’autres partis, à l’instar de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, conditionnent jusqu’à présent leur participation au dialogue à la présence d’un facilitateur nommé par l’ONU.

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2016/04/08/actualite/politique/dialogue-clement-kanku-appelle-lopposition-trouver-un-point-de-vue

http://www.radiookapi.net/2016/04/10/actualite/politique/dialogue-edem-kodjo-ne-doit-pas-aider-la-mp-creer-une-nouvelle

http://www.radiookapi.net/2016/04/11/actualite/politique/dialogue-lunion-des-republicains-desapprouve-la-designation-dedem

http://www.radiookapi.net/2016/04/12/actualite/politique/dialogue-la-nouvelle-societe-civile-appelle-un-consensus-pour-des

http://www.radiookapi.net/2016/04/14/actualite/politique/rdc-la-coalition-des-33-ong-preoccupee-par-les-contours-flous-du

(RDC_8) Radio Okapi – 11/4

« J’ai l’honneur de vous annoncer que nous allons essayer de mettre en place le comité préparatoire dès la fin de cette semaine », a déclaré lundi 11 avril Edem Kodjo au cours de sa première conférence de presse depuis sa désignation comme facilitateur du dialogue politique en RDC.

La mise en place de ce comité préparatoire doit précéder le début effectif de ce dialogue annoncé par le chef de l’Etat depuis l’année passée et qui est censé permettre la tenue d’élections apaisées.

Edem Kodjo estime que ce dialogue doit être inclusif. Il dit avoir besoin « d’un peu de temps » pour consulter ceux qui sont encore opposés à ces assises. « J’ai encore besoin d’avoir un peu de temps pour consulter même ceux qui ne sont pas chauds pour démarrer le dialogue avec nous parce qu’en tout état de cause, ils auront leur place parmi nous parce qu’il y a un dialogue inclusif. Le dialogue doit demeurer inclusif », explique le facilitateur.

L’ancien Premier ministre togolais et secrétaire général de l’OUA indique que le dialogue va tout de même s’ouvrir avec ceux qui sont favorables à sa tenue. « Nous laisserons toujours la place pour nos frères [qui sont opposés au dialogue]. Dès qu’ils auront exprimé le besoin de venir s’asseoir avec nous, on travaillera tous ensemble », ajoute Edem Kodjo.

Le facilitateur du dialogue assure que son travail ne se fera pas en dehors de la constitution.

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2016/04/13/actualite/politique/dialogue-la-monusco-va-appuyer-les-efforts-dedem-kodjo

(RDC_9) AFP – 11/4

Le facilitateur de l’Union africaine (UA) pour le “dialogue national” en RDC, Edem Kodjo, a estimé lundi à Kinshasa que le respect du “délai constitutionnel” était un “problème” pesant sur l’organisation de la présidentielle sensée avoir lieu avant la fin de l’année.

“Le problème qu’il y a aujourd’hui dans le pays c’est qu’il y a le délai constitutionnel, qu’il faut respecter, [mais] il y a aussi le problème que tous les jours qui passent sont des jours qui ne permettent pas de dire que nous allons respecter ce délai”, a déclaré l’ancien Premier ministre togolais à la presse. “Je n’entre pas dans la querelle entre légalistes” et “ceux qui disent: il faut être pragmatique”, a-t-il assuré en faisant référence au débat politique qui agite le tout Kinshasa.

(RDC_9_1) Radio Okapi – 14/4

Le vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Norbert Basengezi, a annoncé mercredi 13 avril que l’opération de révision du fichier électoral débutera au mois de juillet prochain.

La Ceni annonce également qu’environ 100 000 agents électoraux seront bientôt recrutés pour mener cette opération de révision du fichier électoral. Une opération qui va déboucher sur la délivrance d’une nouvelle carte d’électeur.

Norbert Basengezi a fait ces annonces au cours d’un atelier organisé à Kinshasa auquel prennent part les 26 secrétaires exécutifs provinciaux de la commission électorale.

La révision du fichier électoral a été recommandée par plusieurs personnalités et organisations dont l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2016/04/15/actualite/politique/revision-du-fichier-electoral-la-ceni-promet-de-publier-un

(RDC_9_2) Belga – 15/4

Plus d’une centaine de députés congolais appartenant à la Majorité présidentielle (MP, soutenant l’action du président Joseph Kabila) ont demandé au bureau de l’Assemblée nationale de saisir la Cour constitutionnelle pour qu’elle donne son interprétation de l’article 70 de la Constitution relatif à la fin du mandat présidentiel, rapporte vendredi la presse kinoise.

Le second mandat de M. Kabila, au pouvoir depuis 2011, s’achève le 19 décembre prochain et la Constitution lui interdit de se représenter lors de la prochaine présidentielle, dont l’organisation dans les délais est chaque jour plus incertaine. L’article 70 de la Constitution de la RDC, adoptée en 2006, stipule: “le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. À la fin de son mandat, le président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu”.

La demande des députés de la MP est de voir trancher définitivement la question de la fin du mandat présidentiel et savoir si l’actuel locataire du Palais de la Nation peut prolonger son bail au-delà de novembre 2016 jusqu’à l’investiture de son successeur élu. “Le rêve (de la Majorité) est de voir la Cour constitutionnelle décréter que le président Kabila peut rester au pouvoir tout le temps nécessaire pour que la Céni (Commission électorale nationale indépendante, ndlr) organise le scrutin présidentiel. La machine est lancée”, écrit le site d’informations Africanews.

La Constitution congolaise autorise la saisine de la Cour constitutionnelle par un dixième des députés (soit cinquante les 500 que compte l’Assemblée nationale).

Justice, Droits de l’homme…

(RDC_10) AFP – Belga – 9/4

Les autorités de Kinshasa ont expulsé un chercheur américain spécialiste de la RDC, a-t-on appris vendredi de source officielle. Jason Stearns avait été cité cette semaine dans une dépêche de l’agence de presse Bloomberg éclaboussant la soeur jumelle du président Joseph Kabila, Jaynet Kabila, propriétaire de la moitié des parts d’une société basée dans l’île de Niue selon les Panama Papers.

Selon une source diplomatique, Jason Stearns, directeur du Groupe d’étude sur le Congo à l’Université de New York, a été renvoyé jeudi soir par avion en Europe d’où il devait gagner les Etats-Unis vendredi. M. Stearns “a trompé les services de l’immigration” sur son lieu de résidence à Kinshasa, a déclaré à l’AFP un haut responsable congolais, ajoutant que l’universitaire avait été invité en RDC “par une ONG qui n’est pas régulièrement enregistrée” dans le pays. “Mais il y a plus grave”, a ajouté ce responsable sans vouloir en dire davantage.

M. Stearns est cité dans un article publié le 5 avril par l’agence de presse américaine Bloomberg consacré à la soeur jumelle du président congolais Joseph Kabila et dont le nom est cité dans les “Panama Papers”, la fuite de documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca et révélant les avoirs de personnalités dans des paradis fiscaux. L’article de Bloomberg cite un courriel de M. Stearns dans lequel celui-ci estime que le travail de l’agence sur ces documents “donne un aperçu rare de ce que nous supposons être un éventail vaste et varié des actifs détenus par la famille du président”.

Selon l’agence Bloomberg, Jaynet Kabila possède la moitié des parts de Keratsu Holding Ltd., une société basée sur l’île de Niue, dans le sud du Pacifique. Celle-ci détient indirectement 9,6% de Vodacom Congo SPRL, le plus grand opérateur mobile du pays.

L’opposition au président Kabila, au pouvoir depuis 2001, dénonce depuis plusieurs années l’accumulation de richesses réalisée par la famille Kabila depuis le moment où Laurent-Désiré Kabila, le père de Joseph, a pris la tête de l’Etat en 1997.

Vendredi, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a mis en garde les journalistes au Congo contre la publication des noms de personnalités congolaises figurant dans les “Panama Papers”. Il y a des personnes “qui ont été citées et qui […] attendent toutes griffes dehors toute citation [de leur nom] dans un journal, ou dans une chaîne de télévision ou dans une chaîne de radio pour déclencher une procédure judiciaire parce que ces personnes disent ne pas avoir de compte à Panama”, a déclaré M. Mende. “Il faut faire très attention (avant) de citer des noms parce que vous risquez de vous retrouver devant la justice et de dire qu’il n’y a pas la liberté au Congo […] parce que les gens ont aussi droit à leur honneur”, a-t-il ajouté.

M. Stearns, qui a vécu plusieurs années au Congo, notamment pendant la guerre de 1998-2003, est l’auteur d’un ouvrage de référence sur ce conflit (“Dancing in the Glory of Monsters”, non traduit en français). Son Groupe d’étude sur le Congo a publié en mars un rapport sur la série de massacres de civils ayant endeuillé le nord de la province du Nord-Kivu (est du Congo) depuis octobre 2014, affirmant que des soldats de l’armée régulière ont participé à ces tueries, ce qu’a réfuté publiquement M. Mende.

Lire aussi sous :

http://www.rfi.fr/afrique/20160409-rdc-proches-president-joseph-kabila-panama-papers-jaynet-dan-gertler

http://www.lalibre.be/actu/international/rdc-l-expulsion-d-un-chercheur-liee-a-son-travail-sur-des-massacres-5709485535702a22d6383658

http://www.radiookapi.net/2016/04/10/actualite/politique/rdc-le-cic-profondement-choque-par-lexpulsion-de-jason-stearns

http://congoresearchgroup.org/communique-de-presse-sur-lexpulsion-de-jason-stearns-de-la-rd-congo/?lang=fr

http://www.rfi.fr/afrique/20160412-rdc-debut-dialogue-inclusif-semaine-edem-kodjo-g7-dynamique

(RDC_11) RFI – 13/4

Les conditions de détention dans les prisons de la RDC sont indignes et les geôles du pays sont le lieu d’une vaste palette d’abus. C’est le constat de l’ONG Avocats sans frontières qui a pu visiter plusieurs prisons du pays, et mener des entretiens approfondis avec des douzaines de prisonniers.

L’ONG Avocats sans frontières s’alarme de la vétusté des équipements en sous-effectifs. Les autorités carcérales, a constaté l’ONG, délèguent de nombreuses responsabilités, comme l’accueil des nouveaux prisonniers, la distribution de nourriture ou la prévention des évasions, à des auxiliaires qui sont désignés parmi les détenus. Or ceux-ci se livreraient souvent à des extorsions comme l’explique Bruno Langhendries, membre d’Avocats sans frontières, joint par RFI à Bruxelles. « Un chef va être choisi parmi les détenus qui s’appelle le ‘capita général’ et qui va être nommé par le directeur de la prison. Ce ‘capita’ est une personne qui est condamnée à des peines de prison, en général très graves. Donc c’est une personne qui nourrit via la violence une autorité naturelle – entre guillemets – parmi les détenus, qui va choisir son équipe.

Dans son équipe, certains détenus auront des fonctions de sécurité, d’autres vont gérer les corvées qui sont exigées, d’autres également le passage d’un endroit à l’autre… Et donc cette équipe de détenus va réguler en réalité la vie entre les murs de la prison, sans quasi interférence avec le directeur et l’équipe de gardiennage officielle.

Le système ne permet pas suffisamment de gardiens et donc entre les murs le système est autorégulé entre détenus et donc ces discriminations se poursuivent. Cette marchandisation du détenu se poursuit entre les murs de la prison ».

L’ONG Avocats sans frontières s’alarme par ailleurs de la surpopulation carcérale et dénonce des pavillons où des détenus s’entassent à raison d’un demi mètre carré par prisonnier, sans accès à des blocs sanitaires durant la nuit. Cette surpopulation carcérale est largement liée à un recours excessif à la détention préventive, dans certaines prisons jusqu’à 80% des détenus sont en attente d’être jugés.

« Le taux de surpopulation carcérale, par exemple à la prison de Makala à Kinshasa qui est la principale prison du pays, vient d’atteindre maintenant 500 % du taux d’occupation de la prison, ce qui est extrêmement élevé, et dans cette prison 74 % de la population carcérale est en attente d’un jugement, poursuit Bruno Langhendries. Toutes ces personnes qui sont en attente d’un jugement sont présumées innocentes et donc ici il y a une sérieuse atteinte au droit à la liberté personnelle, qui est un droit fondamental reconnu par divers standards internationaux. Et puis là où c’est fâcheux, c’est qu’il y a un détournement, en réalité, de la loi telle qu’elle est bien écrite finalement, en RDC. On constate un détournement de cette mesure au profit d’intérêts privés.

Que ces personnes soient policiers, qu’ils soient magistrats, qu’ils soient avocats, qu’ils soient greffiers, qu’ils soient de l’administration pénitentiaire… Tout le monde a un intérêt éventuellement marchand, au détriment des personnes suspectées. Donc l’ensemble de ces mécanismes, finalement illustre tout un système de délitement en réalité de l’appareil judiciaire ».

(RDC_12) RFI – 14/4

Le mois de mars qui vient de s’écouler a vu l’élection des gouverneurs et vice gouverneurs dans les nouvelles provinces du pays. Dans son rapport du mois de mars, le bureau des Nations unies aux droits de l’homme en RDC relève une importante augmentation du nombre de cas de violations des droits humains dans le pays. Une hausse attribuée essentiellement aux agents de l’Etat.

332 cas en février, 410 au mois de mars. L’augmentation est « extrêmement inquiétante » selon les Nations unies. Les provinces les plus touchées restent celles de l’est du pays : le Nord-Kivu et l’Ituri surtout. Mais le rapport fait aussi état d’une centaine de violations dans les provinces de l’ouest.

Parmi les responsables, sont cités l’ensemble des groupes armés et notamment les combattants des Forces de résistance patriotique de l’Ituri. Mais le bureau des Nations unies affirme surtout que les premiers responsables sont les forces de sécurité. Le rapport cite la police, l’armée et les renseignements, responsables de 65 % des violations recensées. Des violations qui ont fait 388 victimes pendant ce seul mois de mars dont 29 exécutions sommaires et extra-judiciaires.

« Ce qui est extrêmement inquiétant, déclare José Maria Aranaz, directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux Droits de l’homme en RDC (BCNUDH), c’est le nombre élevé de violations à caractère politique, signe d’un rétrécissement de l’espace politique ». Au gouvernement, qui a annoncé son intention de lancer une nouvelle opération de police contre les gangs dans les quartiers de Kinshasa, José Maria Aranaz rappelle que la lutte contre la délinquance doit se faire dans le respect des droits de l’homme. « Les erreurs du passé ne doivent pas se répéter ».

Fin janvier, le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme avait déjà pointé une augmentation dramatique du nombre de violations des droits de l’homme en République démocratique du Congo avec 64% de violations de plus en 2015 par rapport à 2014. Le bureau s’inquiétait de cette tendance s’ouvrait une année électorale en RDC, celle-ci menaçant la crédibilité du processus électoral.

(RDC_13) RFI – 15/4

En RDC, 112 ONG des droits de l’homme ont demandé jeudi 14 avril au président Joseph Kabila de faire libérer Jean-Marie Kalonji. Le président du mouvement citoyen La Quatrième Voie est détenu depuis le 15 décembre 2015, date à laquelle il avait été enlevé par des inconnus. Les organisations signataires du document ont également demandé que les auteurs de cet enlèvement soient traduits en justice.

Les faits remontent au 15 décembre 2015. Et Franck Banza, membre de l’ONG Les Amis de Nelson Mandela pour la défense des droits humains, en est convaincu : Jean-Marie Kalonji a été enlevé par quatre hommes en plein jour sur le boulevard du 30 juin.

« Après plusieurs semaines de recherche, sa famille a été informée qu’il serait détenu au cachot de l’Agence nationale de renseignement (ANR). Il est privé du droit de visite familiale, d’assistance d’un conseil de son choix, et d’être présenté devant une autorité judiciaire compétente », déclare le militant.

Dans leur déclaration, les ONG signataires se sont adressées au président de la République : « Les organisations de défense des droits humains signataires, recommandent au président de la République et chef de l’Etat de faire libérer Jean-Marie Kalonji et poursuivre les auteurs de son arrestation et sa détention arbitraire. »

Pour ces organisations, la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies a appelé le gouvernement de Kinshasa de faire cesser immédiatement les arrestations et détentions arbitraires des membres de la société civile et de l’opposition.

RWANDA

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