Grands Lacs: Semaine du 5 au 11 décembre 2015

RESUME : En RDC, tandis que certains observateurs demeurent sceptiques sur la portée et l’impact du dialogue national, ce dernier peine à démarrer selon la presse congolaise, bien que le président Kabila aie annoncé la constitution d’un comité préparatoire à la tenue de ce dialogue (RDC_9) (RDC_9_1).

Du côté de l’opposition, cinq acteurs politiques, dont Azarias Ruberwa, président du RCD, ont finalement décidé de participer au dialogue, tandis que les églises du réveil ont fait de même (RDC_6). Par ailleurs, un autre parti de l’opposition, l’Ecidé de Martin Fayulu, a appelé à une candidature unique pour l’élection présidentielle et se déclare prêt à discuter sur ce sujet avec d’autres partis d’opposition (RDC_5). On mentionnera également la rencontre à Paris de deux poids lourds politiques, l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, et le fils d’Etienne Tshisekedi qui ont discuté d’un front commun pour obtenir une élection présidentielle sans participation du président sortant, mais sans déterminer une candidature commune pour l’élection présidentielle (RDC_9_2). Toujours sur le plan politique, on signalera aussi que 52 députés de l’opposition ont déposé une motion de défiance contre le ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab pour avoir désigné des envoyés spéciaux dans les provinces au lieu de tenir des élections de gouverneurs (RDC_8). Enfin, le siège du parti d’opposition katangais UNAFEC a été mis sous scellé à Kolwezi suite à des affrontements entre la police et des dissidents de ce parti (RDC_7).

Dans le domaine de la sécurité, des observateurs constatent de nombreux villages fantômes dans les zones attaquées dans le territoire de Beni par les combattants musulmans de l’ADF : entre janvier et décembre, l’Asadho y a recensé plus de 30.000 personnes en fuite et 350 personnes tuées à l’arme blanche (RDC_1). Toujours au Nord Kivu, les FARDC se sont déployées dans les régions des territoires de Walikale et de Lubero occupées depuis plusieurs années par les FDLR (RDC_2). Au Sud Kivu, les habitants d’une localité du territoire de Fizi fuient des attaques armées et des pillages que certains attribuent à des éléments des forces armées (RDC_2_1). Dans l’ex-province Orientale, une attaque des rebelles du FRPI a eu lieu au sud de Bunia dans la nouvelle province de l’Ituri (RDC_3), tandis que dans la même province, une quarantaine de personnes ont été enlevées par des hommes armés non identifiés (RDC_4).

Dans le domaine de la justice, le bureau conjoint des N.U. sur les droits de l’homme, observe une hausse significative des violations des droits politiques, surtout à Kinshasa, tandis que deux membres du gouvernement assurent que la RDC mène des actions de sensibilisation sur cette matière : à ce sujet, Human Rights Watch demande au gouvernement de libérer tous les prisonniers politiques (RDC_12). Par ailleurs, le maire de Goma a interdit toute activité du mouvement citoyen LUCHA, ce que ce dernier rejette avec fermeté (RDC_11). Enfin, une enquête administration a été lancée par le gouvernement contre 33 ONG des droits de l’homme qui militent en faveur du respect de la constitution (RDC_10).

Dans le domaine des relations extérieures, le ministre de la Coopération veut mettre en chantier un audit sur l’expertise internationale des agences des N.U. opérant en RDC (RDC_13).

Au Burundi, la ligue ITECA fait valoir un chiffre de morts supérieur à celui d’autres sources et parle de plus de 500 morts depuis le début de l’années 2015 (BUR_2). Les violences viennent de tous les bords. Ces derniers jours, deux camps militaires au nord et au sud de la capitale ont été attaqués à l’arme lourde (BUR_3_2) et un des plus hauts gradés de la police a été la cible d’un attentat (BUR_1), tandis que sept personnes ont été tuées suite à des affrontements avec la police dans la capitale (BUR_3) et que des affrontements ont eu lieu entre forces de l’ordre et insurgés au sud-ouest du pays (BUR_3_1). Sur le plan diplomatique, la Suisse a décidé de sanctionner quatre personnalités du pouvoir (BUR_4). De son côté, l’Union africaine a désigné le président du Bénin pour tenter de débloquer la situation politique, mais ce dernier a été empêché d’atterrir à Bujumbura sous prétexte que le président Nkurunziza n’étant pas disponible (BUR_5), tandis que l’ONU évoque toujours un risque de génocide au Burundi (BUR_7). Enfin, les consultations entre les négociateurs burundais et l’Union européenne n’ont pas été satisfaisantes selon cette dernière, alors que le Burundi se déclare satisfait des discussions qui se sont tenues à Bruxelles (BUR_6) (BUR_8). Par contre, selon le ministre burundais de la défense, les négociations sous l’égide du président ougandais avanceraient en toute discrétion (BUR_9).

Au Rwanda, le référendum sur la réforme de la constitution permettant au Président Kagame de briguer un troisième mandat aura lieu le 18 décembre prochain (RWA_1) : à cette occasion, le bureau politique du parti au pouvoir dénonce l’ingérence de la communauté internationale sur les affaires intérieures du pays (RWA_4). Par ailleurs, le vice-président du parti de l’opposante Victoire Ingabire toujours en prison a été placé en détention sans qu’il n’y ait eu de mandat d’arrêt à son encontre (RWA_2). Enfin, on signalera qu’un des neuf génocidaires recherchés par le TPIR a été arrêté au Nord Kivu et transféré à Goma : ancien maire d’une agglomération au sud du Rwanda et suspecté par les autorités congolaises d’être un chef du FDLR, il nie toute implication dans le génocide et sera entendu par la justice congolaise avant d’être sans doute transféré au Rwanda (RWA_3).

BURUNDI

Sécurité, Armée…

(BUR_1) RFI – 4/12

L’un des plus hauts responsables de la police du Burundi a été la cible ce vendredi 4 décembre d’une embuscade à Bujumbura. Une escalade dans la violence entre le régime et les insurgés qui veulent désormais le chasser par la force.

Les attentats ciblés visant de hautes personnalités du pouvoir burundais ne faiblissent pas au Burundi. Fin novembre, un haut cadre du parti et un chef de région militaire avaient ainsi réchappé miraculeusement à des embuscades tendues par les insurgés.

Ce vendredi, ceux-ci ont encore bien choisi leur cible, une personnalité de premier plan : le général Christophe Manirambona, alias « Wakenya », Le Boiteux, un souvenir du temps de la guerre civile alors qu’il était un des combattants de l’ex-rébellion du CNDD-FDD, au pouvoir au Burundi.

Aujourd’hui chef des unités spécialisées de la police nationale, le général Wakenya est « un des hommes-clés » depuis fin avril de la répression des manifestations contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza et des violences armées qui les ont désormais remplacées. Le haut gradé n’était pas dans son véhicule lorsque celui-ci a été attaqué à la roquette sur la chaussée du Peuple-Murundi, l’avenue la plus fréquentée de Bujumbura, qui relie le centre-ville aux quartiers du nord de la capitale. « Trois assaillants ont été abattus, deux autres arrêtés et des armes saisies », selon la police.

Il s’agit de la cinquième figure du pouvoir visée par une embuscade depuis l’assassinat, il a quatre mois, du général Adolphe Nshimirimana, considéré alors comme le véritable n°2 du régime.

Depuis, tous les responsables burundais, déjà sous protection renforcée, vivent désormais dans la hantise d’un attentat. Mais c’est un sentiment totalement partagé par le camp de l’opposition burundaise qui a déjà subi également plusieurs coups : arrestations, assassinats, exécutions extrajudiciaires. Aujourd’hui, la majeure partie de cette opposition vit en exil.

(BUR_2) Belga – 5/12

Au moins 507 personnes ont été tuées entre janvier et octobre 2015 au Burundi “dans un contexte d’un contentieux électoral qui a eu des conséquences lourdes sur le plan des droits et libertés individuels et collectifs”, affirme une ONG burundaise, citée par le site Hodi Burundi.

Dans un rapport publié mardi, la ligue burundaise des droits de l’Homme Iteka établit un bilan bien sombre pour le Burundi avec au moins 507 personnes tuées – soit nettement plus que les 240 morts évoqués par l’ONU -, 991 emprisonnées et 2.203 cas d’arrestations, jugées arbitraires. Parmi les victimes, la Ligue Iteka évoque “des assassinats ciblés d’importantes personnalités du pays et un responsable d’un parti politique”.

Le rapport rappelle aussi la tentative d’assassinat de Pierre Claver Mbonimpa, une figure de la défense des droits de l’Homme qui a réchappé à une tentative d’assassinat début août et qui vit désormais en exil en Belgique.

“Le phénomène de multiples cadavres retrouvés dans les rues ou jetés dans la nature presqu’au quotidien a été aussi un phénomène atypique et des enquêtes n’ont pas été menées pour identifier les auteurs, les réprimer”, ajoute le rapport.

(BUR_3) Reuters – 9/12

At least seven people were killed in Burundi’s capital Bujumbura during a night of violence in flashpoint districts where months of protests took place against President Pierre Nkurunziza, police and witnesses said.

Residents said police shot and killed five men in the Cibitoke district after house-to-house searches in the early hours of Wednesday, when gunfire could be heard echoing around Bujumbura.

Police spokesman Pierre Nkurikiye said police officers were responding to grenade attacks. “The criminals threw three grenades at the police and our cops responded and killed five of them,” he said.

Nkurikiye said the administrative offices for Bujumbura city hall in another area were also attacked overnight by unknown men in police uniforms, leading to the deaths of a policeman and a civilian.

(BUR_3_1) AFP – 10/12

Au moins deux insurgés ont été tués et onze capturés depuis mardi dans la province burundaise de Rumonge, lors des premiers affrontements signalés dans cette région du sud-ouest depuis le début de la crise dans le pays fin avril, a annoncé jeudi son gouverneur.

Selon Juvénal Bigirimana, un groupe de 80 à 100 combattants sont entrés mardi soir dans la commune de Burambi (120 km au sud de Bujumbura). “Les forces de l’ordre sont allées à leur rencontre. Il y a eu des affrontements qui ont fait deux morts parmi les assaillants” et ceux-ci ont pris la fuite.

Des “opérations de ratissage”, qui se poursuivaient jeudi, ont permis d’arrêter onze insurgés et de saisir une quinzaine d’armes dont deux mortiers, un fusil-mitrailleur et des fusils d’assaut Kalachnikov, a poursuivi le gouverneur de Rumonge. “C’est la première fois que nous subissons une telle attaque dans la province de Rumonge”, a-t-il souligné.

(BUR_3_2) AFP – 11/12

Deux camps militaires du nord et du sud de Bujumbura ont été attaqués simultanément vendredi à l’aube et les assaillants repoussés après plusieurs heures de combats qui ont fait “des dizaines de morts”, ont annoncé à l’AFP diverses sources concordantes. Des affrontements sporadiques se poursuivaient en début de matinée dans divers quartiers de la capitale burundaise, ont indiqué des témoins.

Selon Jean-Claude Karerwa, porte-parole adjoint du président Pierre Nkurunziza, un Conseil des ministres extraordinaire a été convoqué dans la matinée. Il sera consacré aux mesures à prendre pour faire face à la situation en cours, a confié une source à la présidence.

Vendredi “vers 04H00 (02H00 GMT) des hommes lourdement armés ont attaqué le camp Ngagara et l’ISCAM” (Institut supérieur des Cadres militaires), respectivement dans le nord et le sud de Bujumbura, a indiqué un haut gradé de l’armée ayant requis l’anonymat. “Après plus de deux heures d’affrontements”, les assaillants de l’ISCAM “ont été repoussés” et “pratiquement tous les assaillants ont été tués dans le camp Ngagara”, a-t-il ajouté. “Il y a des dizaines de morts chez les assaillants et nous comptons aussi des pertes”, a-t-il poursuivi, assurant que la situation était en passe d’être “totalement” maîtrisée. Mais selon un diplomate occidental et des témoins, des combats se poursuivaient vers 07H00 GMT dans certains quartiers de Bujumbura.

Sur son compte Twitter, Willy Nyamitwe, responsable de la communication présidentielle, a indiqué que des insurgés ont essayé d’attaquer des camps militaires, mais ont échoué”. De nombreux riverains des camps, contactés par l’AFP ont fait état d’affrontements très intenses, d’explosions et de tirs d’armes automatiques durant plusieurs heures.

Selon le haut gradé de l’armée, “tous les ponts sont sous contrôle de l’armée, qui y a disposé des blindés, et aucun mouvement d’un quartier à un autre n’est autorisé”, a expliqué à l’AFP le haut gradé de l’armé.

Les ambassades des Etats-Unis, de Belgique, de France et des Pays-Bas ainsi que l’ONU ont appelé vendredi leurs ressortissants et employés à ne pas quitter leur domicile. “Les tirs ont commencé vers 04H00, des assaillants ont essayé d’entrer dans les camps Iscam et Ngagara. Ils n’ont apparemment pas réussi, mais en ce moment des combats se poursuivent dans certains quartiers de la ville”, a expliqué un diplomate occidental faisant état de tirs et d’explosions. “Il n’est pas question de sortir en ville, nos ressortissants ont reçu la consigne de rester chez eux”, a-t-il expliqué. “C’est une escalade très inquiétante car il s’agit de véritables opérations militaires ou paramilitaires qui se déroulent dans la capitale”, a-t-il estimé.

Relations extérieures

(BUR_4) ATS – 4/12

Le Conseil fédéral suisse (gouvernement) a annoncé vendredi avoir instauré des sanctions à l’encontre de quatre personnalités au Burundi. Ce document prévoit un gel des avoirs pour certaines personnes agissant contre la paix, la sécurité et la stabilité au Burundi et entre en vigueur immédiatement.

“Cette ordonnance a été décidée par le Conseil fédéral en réponse aux graves violations des droits de l’homme perpétrées au Burundi ainsi qu’aux problèmes politiques et de sécurité rencontrés par cet État depuis le printemps 2015”, a précisé le secrétariat d’État à l’économie (SECO) dans un communiqué.

L’ordonnance prévoit le gel des avoirs et ressources économiques de quatre personnes physiques. Il s’agit de trois hauts responsables de la sécurité du pouvoir en place et d’un acteur principal du putsch manqué de mai dernier. Il est également interdit de mettre des avoirs à disposition de ces mêmes personnes.

(BUR_5) RFI – 6/12

L’Union africaine et les Nations unies ont adopté des résolutions pour encourager le gouvernement et l’opposition opposée à un troisième mandat de Nkurunziza, de se retrouver autour de la table des négociations. La présidence ougandaise était pressentie pour organiser ce dialogue. Mais en l’absence de résultats, l’Union africaine a demandé au président béninois de tenter de débloquer la situation.

La mission de Boni Yayi a été improvisée en marge du sommet Chine-Afrique. A Johannesburg avant-hier, la présidente de la commission de l’UA Nkossazana Dlamini-Zuma lui a demandé de se rendre dès que possible au Burundi. « Il est francophone, il s’est déjà penché sur des dossiers minés du continent, et Nkurunziza et Boni Yayi sont tous deux évangélistes », fait valoir une source dans l’entourage du président du Bénin.

Cette initiative n’a pas vocation pour l’heure à se substituer à la présidence ougandaise, pressentie pour mener des pourparlers pour le compte de la communauté des Etats d’Afrique de l’Est. « Personne n’est de trop, car la situation est complètement bloquée au Burundi », ajoute notre source, qui précise aussi que l’initiative a le soutien de plusieurs chancelleries occidentales.

La présidence burundaise insiste sur un dialogue inter-burundais au Burundi conduit par les autorités au pouvoir, elles auraient donc le loisir de fixer les modalités des pourparlers, la liste des participants et donc le lieu des échanges, ce que rejette l’opposition, alors que chaque jour des cadavres ou des blessés sont évacués des rues de la capitale suite aux agressions souvent nocturnes imputées et à des partisans du pouvoir et à une frange de l’opposition.

Lire aussi sous :

https://www.rtbf.be/info/monde/afrique/detail_le-mediateur-de-l-union-africaine-au-burundi-interdit-de-visite-a-bujumbura?id=9158890

(BUR_6) Belga – 7/12

L’Union européenne attend mardi du gouvernement de Bujumbura des “engagements clairs” et vérifiables de sa volonté d’une sortie de la “guerre civile larvée” que connaît le Burundi depuis le mois d’avril en entamant un dialogue avec l’opposition, faute de quoi la coopération avec ce petit pays d’Afrique centrale s’en ressentirait, ont indiqué lundi des responsables européens.

L’UE et le Burundi mèneront mardi à Bruxelles des “consultations” d’une seule journée sur les atteintes à la démocratie au Burundi, secoué par une grave crise, une procédure susceptible de conduire à la suspension de l’aide européenne.

“Nous verrons lors de ce dialogue positif si l’on peut identifier des promesses, des engagements clairs à avancer (…), des gestes concrets” dans un certain nombre de domaines, comme un “dialogue inclusif” entre le régime du président Pierre Nkurunziza et l’opposition sous l’égide de la médiation ougandaise”, a indiqué en substance à la presse un haut responsable européen sous le couvert de l’anonymat.

Ces consultations avec les autorités burundaises portent, en vertu de l’article 96 des accords de Cotonou, sur “les principes démocratiques, les droits de l’Homme et la gouvernance”. Si, à l’issue de ces consultations, aucune amélioration n’est en vue, l’UE – qui est le premier donateur au Burundi – peut décider de suspendre l’aide directe qu’elle verse au gouvernement de Bujumbura.

Les consultations seront menées du côté européen par le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders, et le commissaire européen au développement, Neven Mimica. La délégation burundaise attendue à Bruxelles – avec un financement partiel de ses frais de séjour par l’UE -, compte six ministres, sous la houlette du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Alain Aimé Nyamitwe.

“Nous espérons qu’ils viennent préparés et disposés à prendre des engagements”, a commenté lundi un des responsables européens, assurant que l’UE agissait en coordination avec l’ONU et des acteurs régionaux, comme l’Union africaine (UA) et la Communauté est-africaine (EAC).

Parmi les domaines dans lesquels l’UE attend des promesses de la part de Bujumbura figurent le “dialogue inclusif” entre le gouvernement et l’opposition, le désarmement des groupes armés sous observation internationale, la liberté de la presse, l’espace réservé à la société civile et aux défenseurs des droits de l’homme, la justice, la libération des manifestants incarcérés et des enquêtes sur les cas de torture et d’exécutions extra-judiciaires.

Si la délégation burundaise ne fournit pas mardi suffisamment d’engagements sur des mesures concrètes, les experts de la Commission européenne et du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) prépareront des décisions à prendre par le Conseil (les 28 États membres) en janvier, a prévenu l’un des responsables.

Lire aussi sous :

http://www.rfi.fr/afrique/20151208-ue-union-europenne-burundi-consultations-cruciales-bujumbura

https://www.rtbf.be/info/dossier/l-actualite-du-burundi/detail_l-ue-prete-a-envisager-des-mesures-appropriees-a-l-encontre-du-burundi?id=9159384

http://www.consilium.europa.eu/press-releases-pdf/2015/12/40802206192_fr_635852068800000000.pdf

(BUR_7) AFP – 8/12

L’ONU a mis en garde mardi contre le risque que les violences au Burundi ne dégénèrent en génocide, à la veille de la première Journée internationale consacrée au génocide. Cette journée qui sera commémorée chaque année le 9 décembre “en faveur des victimes du génocide et de leur dignité et pour prévenir ce crime”, a été instaurée par une décision de l’Assemblée générale de l’ONU prise en septembre.

“Je ne dis pas qu’un génocide va avoir lieu demain au Burundi”, a déclaré à la presse le conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng. Mais il y a selon lui un “risque grave” que les violences aboutissent à une guerre civile, “et alors tout est possible”. Il s’est déclaré “très inquiet de la manipulation de l’ethnicité à la fois par le gouvernement et l’opposition”, dans le but de dresser hutus et tutsis les uns contre les autres. Il faut se souvenir que “l’histoire du Burundi est une histoire de violence”, marquée par une guerre civile de 1995 à 2003, a-t-il souligné en prônant un “dialogue sincère” entre gouvernement et opposition. “Il est temps d’agir”, a-t-il affirmé mais “on ne peut pas résoudre le problème en envoyant sur place des soldats”.

(BUR_8) AFP – Belga – 9/12

Le gouvernement burundais s’est déclaré “satisfait” mercredi après des consultations avec l’Union européenne sur les droits de l’homme dans ce pays de la région des Grands Lacs secoué par des violences, malgré l’évocation par l’UE d’une restriction de sa coopération.”Le gouvernement du Burundi est satisfait de la réunion (…) parce qu’elle a permis de relancer le dialogue entre lui et l’Union européenne”, indique un communiqué publié sur le site de la présidence burundaise.

“La délégation burundaise a donné tous les gages de bonne volonté quant au renforcement de la bonne gouvernance, à la situation des droits de l’homme et à l’Etat de droit”, juge Bujumbura, saluant un “dialogue qui s’est déroulé dans un climat apaisé et d’entente mutuelle”.

Cette analyse contraste avec celle de l’UE qui a annoncé mardi la clôture de ces consultations entamées le même jour et regretté que les propositions de Bujumbura ne permettent pas “de remédier globalement aux manquements des éléments essentiels de son partenariat” avec le Burundi.

Principal donateur du Burundi, l’UE a annoncé que “dans l’attente de l’adoption des mesures appropriées” – qui devraient être présentées en janvier par les instances européennes -, elle pourrait limiter sa coopération “aux actions à caractère humanitaire ou bénéficiant directement aux populations”.

(BUR_9) RFI – 10/12

La médiation à la crise burundaise en Ouganda avance selon le ministre de la Défense Crispus Kiyonga. Une rencontre a été organisée ce jeudi entre le ministre et cinq envoyés spéciaux. L’Ouganda assure travailler avec tous les partis pour arriver à une solution. Jusqu’ici très timide, la communication sur l’avancée du dialogue a encore été très limitée.

Le rendez-vous a duré en tout deux heures, a déclaré le ministre de la Défense. Il s’est déroulé au bureau de Crispus Kiyonga, sur les hauteurs de la capitale, à Mbuya. Cinq envoyés spéciaux étaient présents : Maman Sidikou pour la Monusco, Koen Vervaeke pour l’Union européenne, Thomas Perriello, l’envoyé spécial des Etats-Unis, Modibo Toure, représentant les Nations unies et Kassimi Bamba de l’Union africaine.

« Je les ai briefés sur la préparation du dialogue au Burundi, explique Crispus Kiyonga. Et de leur côté, ils ont réitéré leur soutien pour la médiation de la communauté est africaine dans la crise au Burundi, sous le direction du président Museveni. Les envoyés ont aussi indiqué qu’ils étaient prêts à apporter une aide diplomatique, politique et matérielle pour le dialogue. »

En cours depuis juillet, la médiation ougandaise semble peiner à trouver des solutions. Pour la résoudre, Crispus Kiyonga assure employer tous les moyens et se veut positif. « En tant que médiation, nous avons des relations de travail avec la commission nommée par le président Nkurunziza pour conduire un dialogue interne au Burundi. Le travail de médiation se poursuit et nous travaillons aussi avec ceux qui conduisent le dialogue interne. Donc, nous allons de l’avant vers le dialogue », assure-t-il. S’il affirme que le processus avance, il précise qu’aucune date n’a encore été fixée pour une nouvelle rencontre.

RDC

Sécurité, Armée…

  • Kivu

(RDC_1) Radio Okapi – 7/12

Plusieurs habitants du territoire de Beni ont abandonné depuis quelques jours leurs localités à cause de l’insécurité qui y sévit. Un mouvement de populations observé depuis la dernière attaque des présumés ADF contre la localité d’Erengeti. Lors de cette attaque, une dizaine de maisons, une trentaine de boutiques et une partie du centre de Santé d’Eringeti avaient été incendiés. Depuis, toutes les activités sont presque à l’arrêt à Eringeti. La majorité de la population a fui vers Luna en Province Orientale.

Des sources locales parlent également des « villages fantômes » lorsque l’on traverse le territoire de Beni à partir de la cité d’Oicha pour aller vers Eringeti situé au Nord-Est de la ville de Beni. C’est notamment le cas des villages Kisikizi, Mukoko, Kisiki, Kokola,Tungudu, Linzo Sisene et Opira où l’on ne signale aucune présence humaine.

Par contre, dans les villages Tenambo, Matombo et Mayi Moya , des sources locales signalent la présence dans la journée des dizaines de personnes qui se réfugient dans la brousse une fois la nuit tombée.

L’on signale, par ailleurs, des patrouilles régulières des unités de l’armée congolaise le long de la route Oicha-Eringeti.

Vingt-quatre personnes ont été tuées lors de la dernière attaque des présumés ADF à Eringeti. Une attaque condamnée par les Nations unies.

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2015/12/11/actualite/securite/beni-350-personnes-tuees-la-machette-selon-asadho

(RDC_2) Radio Okapi – 9/12

Le commandement des opérations Sokola 1 a déployé, il y a près d’une semaine, des militaires dans le groupement Ikobo, en territoire de Walikale et dans la partie Sud du territoire de Lubero (Nord-Kivu). Cette région était occupée depuis plus d’une dizaine d’année par des groupes armés dont les rebelles rwandais des FDLR. Les responsables administratifs locaux espèrent que ce déploiement des militaires va faciliter le retour des déplacés dans leurs localités d’origine et restaurer l’autorité de l’Etat dans cette contrée.

Les unités de l’armée déployées dans ces territoires sont venues de Lubero. Ce déploiement est effectué alors que certains villages du groupement Ikobo sont encore occupés par des miliciens Maï-Maï, NDC/Rénové de Guidon et UDPI (Union des patriotes pour la défense des Innocents) et par des rebelles FDLR. L’administrateur du territoire de Walikale assure que les Forces armées de la RDC (FARDC) pourront être déployées sur l’ensemble du groupement d’Ikobo dans les prochains jours.

Par ailleurs, d’autres unités de l’armée ont été déployées à Kimaka et Luhanga, au Sud du territoire de Lubero. Des localités jadis occupées par des rebelles FDLR. À Luhanga, ancien bastion des rebelles rwandais, on signale la présence des militaires et policiers. Selon Bokele Joy, administrateur du territoire de Lubero, la police nationale congolaise sera aussi bientôt déployée à Kimaka. La même source dit avoir effectué, le week-end dernier, une mission à Luhanga. C’était la toute première visite d’un administrateur du territoire dans ce secteur depuis plusieurs années.

(RDC_2_1) Radio Okapi – 10/12

Les habitants de la localité de Katanga, à 11 kilomètres de Baraka à Fizi au Sud-Kivu, ont abandonné leurs habitations depuis mercredi 9 décembre. Ils fuient des attaques nocturnes perpétrées par des hommes armés dans cette région pour trouver refuge à Baraka. Ces déplacés venus par centaines à Baraka ont signalé des cas des pillages des biens des habitants de Katanga et des meurtres sans donner plus de précisions. La société civile locale confirme ces atrocités et évoque deux morts et huit maisons incendiées lors de ces attaques.

Le grand marché de Katanga n’a pas fonctionné ce jeudi 10 décembre. La plupart de commerçants qui viennent d’autres territoires ont préféré renoncer à exercer leur commerce pour cause d’insécurité, précisent des sources concordantes. Les habitants de Katanga de leur côté attribuent ces attaques aux unités des FARDC opérant dans la région. Leurs délégués recommandent aux autorités militaires de l’armée congolaise le remplacement de ce bataillon affecté à Katanga, estimant que ses unités ne respectent pas les droits des habitants.

Le commandement militaire des FRDC basé dans la région promet de trouver une solution rapide au problème posé par les habitants de Katanga. ​

  • Province Orientale

(RDC_3) Radio Okapi – 4/12

Des hommes armés identifiés aux miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) ont attaqué la nuit de jeudi à vendredi 4 décembre, le village de Kaya à 27 km au sud de Bunia (Ituri).

La société civile locale dresse un bilan d’un mort, sept blessés graves et des habitations pillées par ces miliciens, qui ont profité de l’absence des FARDC dans le village pour opérer en toute quiétude. Selon son président, Gily Gotabo, ces assaillants ont tiré plusieurs coups de feu en l’air, demandant aux habitants de ce village de quitter leurs maisons, avant de procéder au pillage de leurs biens. Plus de dix personnes ont été prises en otage pour transporter les biens ravis, rapporte la même source et, ceux qui ont été tués sont parmi des habitants ayant opposé une résistance.

Le commandant second du secteur opérationnel des FARDC en Ituri a confirmé l’attaque, soulignant que les forces loyalistes basées à Marabo à 10 kilomètres de Kaya étaient à la poursuite de ces malfrats.

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2015/12/05/actualite/securite/bunia-larmee-interdit-toute-circulation-nocturne-entre-luna-et

(RDC_4) Radio Okapi – 9/12

Des hommes armés ont kidnappé, dans la nuit du 5 au 6 décembre, quarante-sept personnes, dans deux foyers miniers, situés entre la cité de Niania (Ituri) et la ville d’Isiro (Haut-Uélé). Selon l’administrateur du territoire de Mambasa, Alfred Bongwalanga, ces assaillants ont également emporté plusieurs biens de valeurs dans la brousse.

La société civile de Niania indique qu’une femme a été violée par neuf assaillants. La victime est admise aux soins dans une structure sanitaire de la contrée. Les orpailleurs ont fui cette région suite à ces attaques armées, affirme la même source.

L’administrateur du territoire de Mambasa souligne par ailleurs que des hommes armés circulent librement dans la région depuis le retrait, il y a quelques mois, des Forces armées de la RDC. Alfred Bongwalanga rapporte que ces hommes armés progresseraient vers les foyers miniers Atandele, Atucha, Shaba.

Contactées, des sources militaires à Mambasa confirment les exactions commises par ces hommes armées alors que le commandant second de la Zone opérationnelle des FARDC en Ituri dit ne pas en être au courant.

En novembre dernier, une quarantaine de femmes avaient enlevées dans un carré minier situé au groupement Bakaiko, dans le territoire de Mambasa par les hommes armés identifiés comme des miliciens de Manu, un proche de l’ex-chef rebelle Morgan. Selon la société civile de Mambasa, six cases avaient été incendiées par ces miliciens, qui sèment la terreur dans cette entité, non contrôlée par les militaires congolais.​

Vie politique…

(RDC_5) Radio Okapi – 4/12

Le parti politique Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) plaide pour une candidature unique de l’opposition à l’élection présidentielle de 2016. Martin Fayulu, président de ce parti de l’opposition, a exprimé ce vœux jeudi 3 décembre, à l’ouverture de son congrès ordinaire organisé sous le thème: « Ecidé, une alternance crédible pour 2016 ».

Selon le président de l’Ecidé, les orientations relatives à cette question seront données à l’issue du congrès. «Lors de la clôture du congrès, il y aura des résolutions et l’Ecidé dira comment y arriver. L’Ecidé, après son congrès, va aller se frotter aux FAC (Ndlr :Forces acquises au changement) et voir ce que les FAC vont décider. Nous allons aussi discuter de cette question avec la dynamique de l’opposition et le G7 », indique Martin Fayulu. Pour lui, l’alliance concerne toute la grande famille qui veut voir le président joseph Kabila partir en 2016. « On se réunira pour voir qui est capable de porter l’étendard et c’est la personne que nous allons mettre devant », a-t-il argumenté. Les cadres de ce parti de l’opposition vont examiner leurs réalisations depuis l’existence du parti, analyser la situation politique du pays, mais surtout réfléchir sur les élections de 2016.

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http://www.radiookapi.net/2015/12/06/actualite/politique/rdc-lecide-appelle-au-rassemblement-des-forces-du-changement

(RDC_6) Radio Okapi – 5/12

Cinq acteurs politiques de l’opposition se sont allié pour soutenir le dialogue politique national et inclusif initié par le chef de l’Etat, Joseph Kabila. Dans leur déclaration faite vendredi 4 décembre à Kinshasa, ils invitent les membres de l’opposition qui hésitent à rejoindre le chemin du dialogue.

Les acteurs politiques qui se sont coalisés sont Azarias Ruberwa du Rassemblement congolais pour la démocratie, Arthur Z’Ahidi Ngoma des Forces du futur, Steve Mbikayi du Parti travailliste (PT), Justin Bitakwira de l’opposition citoyenne et Mushi Bonane, ancien ministre de la recherche scientifique et député national.

Ces cinq acteurs politiques de l’opposition estiment que l’opposition dans sa diversité est une force à capitaliser pour sauver le processus électoral, en établissant un calendrier électoral réaliste.

Le président du Rassemblement des Congolais pour la Démocratie (RCD), Azarias Ruberwa est d’avis que le moment est critique: «Le moment est critique. Il faut sauver la nation d’une crise majeure qui risque d’avoir lieu si des précautions ne sont pas prises avec la conscience nationale qui devrait tous nous caractériser». Z’Ahidi Arthur Ngoma corrobore cette pensée en ces termes : «Nous sommes embarqués dans une voiture lancée au galop vers un précipice, et là-dedans, le choix doit se faire », a-t-il souligné.

Justin Bitakwira de l’opposition citoyenne justifie le sens de leur coalition : «Nous sommes ici comme des griots et des annonceurs comme Abraham avant que Sodome et Gomorrhe ne brûlent, comme Noé avant que le déluge n’arrive. Il vaut mieux dialoguer avant le chaos au lieu de dialoguer après le chaos », a-t-il expliqué.

De son côté, Steve Mbikayi du Parti travailliste plaide pour l’unité de toute l’opposition. «Nous allons tendre la main aux autres parce que en étant divisés, c’est comme si on faisait le jeu du camp d’en face»

Ces leaders de l’opposition rappellent que toutes les crises majeures qui ont secoué le pays ont été résolues par voie de dialogue.

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http://www.radiookapi.net/2015/12/06/actualite/politique/rdc-lopposition-republicaine-prete-prendre-part-au-dialogue

http://www.radiookapi.net/2015/12/06/actualite/politique/dialogue-clement-kanku-appelle-joseph-kabila-se-prononcer-sur-la-fin

http://www.radiookapi.net/2015/12/07/actualite/politique/rdc-les-eglises-de-reveil-encouragent-les-politiciens-dialoguer

(RDC_7) Radio Okapi – 7/12

Le siège du parti de Kyungu wa Kumwanza (Unafec) est mis sous scellé depuis samedi 5 décembre par la police à Kolwezi. Selon des sources proches de ce parti, membre du G7, cette fermeture est consécutive à des accrochages entre militants de l’Unafec et ceux de Marcel Lehu, un dissident de ce parti. Des accrochages intervenus le même jour dans les locaux de la formation politique de Kyungu situés dans la commune Manika à Kolwezi.

Les mêmes sources rapportent que tout est parti d’une décente des jeunes se réclamant de l’aile dissidente de l’Unafec de Marcel Lehu au siège de l’Unafec aile Kyungu à Kolwezi. Des sources locales rapportent que ces jeunes conduits par Clément Mufunji voulaient prendre le contrôle du siège. Ce qui a entraîné des accrochages avec des jeunes militants du parti de Kyungu trouvés sur place. Des portes et de fenêtres des locaux ont été cassées, des meubles des bureaux incendiés, lors de ces accrochages.

Quelques jeunes du parti de Kyungu ont été arrêtés par la police dans la foulée, indiquent certaines sources. Des arrestations que dénonce le président de la sous-fédération de l’Unafec à Kolwezi, Wilfrid Ngoy, qui appelle à la libération sans condition des jeunes interpellés. «Nous, nous demandons que nos jeunes soient libérés sans condition parce qu’ils ont été trouvés au directoire. Ce ne sont pas nos jeunes qui sont partis l’agresser. C’est lui, monsieur Mufunji avec sa bande qui sont venus violer le directoire » a-t-il décrié.

Une version des faits que rejette Clément Mufunji qui accuse, de son côté, les militants de Kyungu wa Kumwanza de l’avoir agressé pour avoir voulu récupérer sa propriété. « On m’a donné un coup de barre de fer sur la tête. Je suis à l’hôpital au moment où je vous parle. Cette milice-là se cramponne dans une maison que moi j’ai construite avec mes fonds propres. Ma parcelle à moi. Je trouve que ce n’est pas normal », s’est-il plaint.

Le siège de l’Unafec à Kolwezi est mis sous surveillance de la police locale.

(RDC_8) RFI – 7/12

En RDC, cinquante-deux députés de l’opposition ont déposé ce matin à l’Assemblée une motion de défiance à l’égard du vice-Premier ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Evariste Boshab. En cause, la nomination de gouverneurs spéciaux en lieu et place de la tenue des élections provinciales et des gouverneurs. En l’absence de ces élections, la Cour constitutionnelle avait autorisé le gouvernement à prendre les mesures transitoires exceptionnelles pour faire régner l’ordre public et assurer la continuité des services publics. Mais pour ces députés d’opposition, en nommant des commissaires spéciaux, le vice-Premier ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a outrepassé son pouvoir.

Pour les signataires de cette motion de défiance, Evariste Boshab a outrepassé la décision de la Cour constitutionnelle en nommant ces commissaires spéciaux et faisant fi des dispositions constitutionnelles et légales relatives à la décentralisation qui donnent du pouvoir aux institutions provinciales. « Nous n’entendons aucunement scié l’arbre constitutionnel sur lequel se fonde la République », écrivent ces députés. Et même si l’opposition reste minoritaire à l’Assemblée, pour le député Delly Sesanga, il faut que ce débat ait lieu. « J’entends tout le monde parler de dialogue et de débat, mais on a fini par oublier qu’il y a des institutions pour faire ce dialogue et faire ce débat. Nous sommes donc dans le cadre de l’institution par excellence, où toutes les tendances politiques sont représentées, où ce débat doit avoir lieu sur la vie de nos institutions. Et nous pensons en ce qui nous concerne que la mise en coupe réglée des provinces est un manquement grave à la survie de notre démocratie, est une remise en cause d’un élément de consensus », a déclaré le député Delly Sesanga à RFI.

Du côté du gouvernement, on dit ne pas souhaiter s’immiscer dans le travail parlementaire, mais on ne dit pas en craindre l’issue, puisque la majorité reste la majorité.

(RDC_9) Radio Okapi – 8/12

Dans un communiqué lu à la télévision publique congolaise mardi 8 décembre dans la soirée, la présidence de la République annonce que le comité préparatoire du dialogue politique est en train d’être constitué sur base de l’article 2 de l’ordonnance convoquant ce forum. Le communiqué ajoute que les consultations menées par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Saïd Djinnit, participent à la démarche constitutive dudit comité.

L’ordonnance présidentielle convoquant le dialogue politique national annonçait en effet que la tenue de ce forum national sera précédée de la mise en place d’un comité préparatoire. Elle a été publiée le 30 novembre dernier. Selon cette ordonnance, le comité préparatoire doit être mis sur pied dans un délai ne dépassant pas 10 jours, à dater de la signature de l’ordonnance présidentielle. Il doit être composé, tout comme le dialogue proprement dit, des représentants de la société civile, de la majorité présidentielle et de l’opposition politique.

(RDC_9_1) Belga – 10/12

Le “dialogue politique national inclusif souhaité par le président congolais Joseph Kabila en vue d’élections “apaisées” en RDC peine à démarrer, constate jeudi la presse kinoise.

Douze jours après la publication de l’ordonnance du président Joseph Kabila qui fixait le cadre et le format du dialogue politique national, le “comité préparatoire au dialogue”, n’a toujours pas été constitué, alors que le délai fixé était de dix jours – expirant donc le mardi 8 décembre. À cette date, seul un communiqué du directeur de cabinet du chef de l’État, Néhémie Mwilanya Wilondja, a été publié pour indiquer que le comité préparatoire du dialogue politique “est en voie de constitution”.

M. Kabila “se serait-il tiré une balle dans le pied en remettant en cause son ordonnance du 28 novembre 2015 convoquant le dialogue politique”? Le communiqué du 8 décembre de son directeur de cabinet sonne comme une capitulation. Finalement, c’est à New York que se décide le sort du dialogue. C’est du siège des Nations unies que sortirait aussi le format définitif du comité préparatoire au dialogue”, écrit le journal ‘Le Potentiel’.

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http://congoresearchgroup.org/do-we-talk-or-walk/

(RDC_9_2) Jeune Afrique – 10/12

L’ancien gouverneur de l’ex-Katanga et le fils de l’opposant historique se sont rencontrés, ce jeudi 10 décembre à Paris. Ils veulent faire cause commune pour obtenir une élection présidentielle sans participation du président sortant, Joseph Kabila, et dans les délais constitutionnels. Ils ont également évoqué une candidature commune.

Est-ce un tournant dans le marathon politique, qui doit mener à l’élection présidentielle congolaise en novembre 2016 ? Paris a été le théâtre, le 10 décembre, d’une rencontre entre deux personnalités influentes de l’opposition congolaise : Moïse Katumbi, ancien gouverneur de l’ex-Katanga, et Félix Tshisekedi, fils d’Étienne, le chef du principal parti d’opposition, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

Les deux hommes se sont réunis pour une journée de discussion dans un discret hôtel du VIIIème arrondissement de la capitale française, à laquelle Jeune Afrique a pu assister en partie. En est ressorti un accord en plusieurs points, au premier rang desquels le refus du « dialogue national » annoncé par le président Joseph Kabila. Les deux hommes sont désormais convaincus qu’il s’agit d’une manœuvre du chef de l’État congolais pour obtenir un report de l’élection présidentielle, au-delà du délai constitutionnel de novembre 2016. Selon l’actuelle Constitution, le président sortant n’aura en effet pas le droit de se présenter à ce scrutin.

« Nous voulons un calendrier consensuel qui donne la priorité à des élections présidentielles et législatives dans les délais constitutionnels et qui soient conformes aux standards internationaux », a expliqué Samy Badibanda, un proche de Félix Tshisekedi, également chef du groupe parlementaire « UDPS et alliés ». « Nous voulons aussi que le fichier électoral soit révisé conformément aux recommandations de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) », a-t-il ajouté.

Les deux hommes ont également évoqué la possibilité de soutenir un candidat commun lors de l’élection présidentielle, a précisé Samy Bandibanga. Mais ni l’identité, ni le mode de désignation de ce candidat n’a été précisé. Il est encore trop tôt, faisaient savoir les participants. « Tous les partis politiques qui veulent l’alternance sont les bienvenus parmi nous », a précisé Félix Tshisekedi.

Cette rencontre réduit considérablement la portée du « dialogue national » voulu par le président Joseph Kabila. L’UDPS était la seule grande formation d’opposition qui avait accepté d’en discuter lors de rencontres à Venise et Ibiza. Mais après sa convocation par le président Joseph Kabila, le 28 novembre, Félix Tshisekedi avait renoncé à y participer, arguant que « la présence de la communauté internationale [était] une condition sine qua non de [sa] participation ». « Si c’est une initiative de la communauté internationale, nous ne sommes pas opposés contre, explique-t-il aujourd’hui. Mais un dialogue sous l’égide du seul Joseph Kabila, il n’en est pas question ».

Justice, Droits de l’homme…

(RDC_10) RFI – 5/12

Le gouvernement congolais a lancé une enquête administrative contre un collectif de 33 ONG qui milite pour le respect et la défense de la Constitution. Lambert Mende, le ministre de la Communication, assure que ce collectif n’a aucune existence légale et relève donc de la fiction. C’est donc pour cette raison qu’il a demandé au garde des Sceaux de se saisir de ce dossier.

« Nous sommes dans un état de droit. On ne peut pas s’exprimer au nom d’une personne morale qui n’a pas été enregistrée. », a déclaré Lambert Mende

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2015/12/08/actualite/politique/rdc-la-coalition-des-33-ong-est-une-fiction-affirme-lambert-mende

(RDC_11) Radio Okapi – 7/12

Le mouvement pro-démocratie «Lutte pour le changement» (Lucha) et tous ceux qui le soutiennent sont interdits d’exercer toute activité dans cette ville de la province du Nord-Kivu. Dans un communiqué signé le jeudi 3 décembre et rendu public ce week-end, le maire de la ville de Goma, Dieudonné Malere Ma-mitcho reproche à ce mouvement citoyen de fonctionner sans documents juridiques.

Selon Malere Ma-mitcho, Lucha manque notamment de personnalité juridique du mouvement, de règlement intérieur et surtout de l’autorisation de fonctionner. Dans cette optique, ce mouvement exercerait ses activités dans l’illégalité, explique le maire dans son communiqué. Lucha n’a par ailleurs pas de bureau, ni de cartes des membres, encore moins un représentant légal devant répondre à une convocation des autorités urbaines, ajoute le maire. Dans ce communiqué, Dieudonné Malere Ma-mitcho met en garde quiconque tenterait de défier cette mesure en organisant des activités sous la houlette de la Lucha à Goma.

Selon le maire, cette décision fait suite à un échange qu’il a eu la semaine dernière avec trois membres de ce mouvement sur la viabilité de cette association. De leur côté, les membres de Lucha joints par Radio Okapi ont préféré ne pas se prononcer sur cette décision de la mairie de Goma.

Le mouvement citoyen Lutte pour le changement est toujours accusé par le gouvernement de «terrorisme». En novembre dernier, neuf de ses militants avaient été arrêtés lors d’une manifestation pacifique à Goma avant d’être transférés le 2 décembre à la prison centrale de Munzenze. Une délégation de cette ONG, membre de la plate-forme Filimbi, avait d’ailleurs séjourné depuis lundi 12 octobre à Kinshasa non seulement pour plaider en faveur de la libération de leurs membres et militants mais aussi pour redorer, avaient-ils affirmé, l’image de leur mouvement.

Lire aussi sous :

https://drive.google.com/file/d/0B0r114rrPo25alhWeGwzUVZWODA/view

http://www.radiookapi.net/2015/12/09/actualite/societe/nord-kivu-lucha-rejette-la-decision-du-maire-de-goma-interdisant-son

(RDC_12) Radio Okapi – 8/12

L’année 2015 a connu une tendance à la hausse des cas de violations des droits politiques et des libertés publiques commises par les agents de l’Etat, note le rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUH) publié lundi 7 décembre conjointement avec la Monusco. Ce rapport porte sur les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales commises entre le 1erjanvier et le 30 septembre dans le contexte du processus pré-électoral.

Dans leur rapport, le bureau des droits de l’homme et la Monusco indiquent par exemple que le mois de janvier 2015 a été marqué dans plusieurs provinces par une répression violente, par les forces de défense et de sécurité, des manifestations populaires dont certaines violentes, contre une disposition du projet de loi électorale.

Le document fait état d’une recrudescence des cas de menaces, d’arrestations arbitraires et d’instrumentalisation de la justice contre les activistes de la société civile et des professionnels des médias à partir de juillet 2015.

Le BCNUDH a documenté 143 violations des droits de l’homme en relation avec le processus électoral dans le tout le pays entre le 1er janvier et le 30 septembre. « Cette tendance de restrictions à la liberté d’expression et d’atteintes à la sécurité de ceux qui expriment des opinions critiques concernant les actons du gouvernement, dénote un rétrécissement de l’espace démocratique susceptible d’affecter la crédibilité du processus électoral », commente le rapport qui met notamment en cause des agents de la police et de l’Agence nationale de renseignement (ANR).

Lire le rapport sous :

http://monusco.unmissions.org/LinkClick.aspx?fileticket=3QlpColvGVA%3D&tabid=11243&mid=14383&language=fr-FR

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2015/12/08/actualite/politique/doits-de-lhomme-le-rapport-de-lonu-manque-de-precision-estime

http://www.radiookapi.net/2015/12/09/actualite/justice/rdc-lonu-recommande-un-processus-electoral-sans-violence

http://www.radiookapi.net/2015/12/09/actualite/justice/violations-des-droits-de-lhomme-en-rdc-kinshasa-en-tete

http://fr.africatime.com/articles/rdc-une-ong-demande-au-gouvernement-de-liberer-tous-les-prisonniers-politiques

https://www.hrw.org/fr/news/2015/12/09/rd-congo-les-prisonniers-politiques-doivent-etre-liberes

http://www.radiookapi.net/2015/12/10/actualite/societe/rdc-appel-au-respect-des-libertes-fondamentales

Relations extérieures

(RDC_13) RFI – 8/12

En RDC, nouvelle mise en demeure du ministre de la Coopération aux agences onusiennes. Depuis la fin du mois de septembre, Franck Mwe di Malila essaie d’obtenir du coordonnateur résident de l’ONU de pouvoir mettre en place une mission d’audit de l’utilisation de l’expertise internationale dans les agences du système des Nations unies. Mais l’ONU refuse, rappelant au gouvernement les engagements, les textes qui les lient.

Cette fois, c’est par une note verbale que le ministre s’adresse au coordonnateur résident, comme ce dernier l’avait d’ailleurs lui-même fait le 23 octobre dernier. Franck Mwe di Malila commence par rappeler ses quatre précédentes lettres relatives à l’organisation de cette mission d’audit dont la dernière, celle du 13 novembre, était restée sans suite.

« La dernière lettre demandait un rendez-vous pour parler de l’organisation de cette mission. Un rendez-vous, ça ne se refuse pas », explique-t-on du côté du ministère. Dans sa note verbale, le ministre se dit lui surpris par la réponse qui lui a été opposée. Le coordonnateur résident avait évoqué, entre autres textes légaux, la convention générale sur les immunités et les privilèges des Nations unies, qui interdit entre autres toute perquisition ou réquisition de documents. Or dans les termes de référence de cette mission d’audit, le ministère de la Coopération demande à avoir accès aux procédures de recrutement, aux contrats, à interviewer les responsables des bureaux, projets, à répertorier aussi tous les experts dans le pays.

« L’objectif de cette mission est de vérifier si le recours systématique à l’expertise internationale s’effectue dans les normes internationalement reconnues », écrit le ministre. Il dit avoir instruit le secrétaire général à la coopération internationale d’organiser une séance de travail, espérant « un heureux dénouement avant que le gouvernement ne tire les conclusions qui lui paraitront appropriées ».

RWANDA

Vie politique…

(RWA_1) RFI – 9/12

Le gouvernement rwandais a fixé au 18 décembre prochain le référendum sur la réforme de la Constitution. La révision constitutionnelle, déjà approuvée fin novembre par le Parlement rwandais, permettrait au président Paul Kagame de briguer un troisième mandat en 2017. Les autorités rwandaises affirment que cette révision est le fruit d’une pure initiative populaire, tandis que bon nombre d’observateurs estiment que le pouvoir est en réalité à la manœuvre, dans un pays régulièrement épinglé pour ses atteintes à la liberté d’expression et son peu d’ouverture politique.

Les Rwandais résidant au Rwanda sont appelés aux urnes le 18 décembre prochain. La veille, le 17 décembre, sera réservée aux Rwandais de la diaspora. Une annonce faite à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire ce mardi. En tout, quelque 6 millions d’électeurs sont appelés à se prononcer sur la réforme de la Constitution.

Le texte, déjà voté par le Parlement et qui sera donc soumis au peuple rwandais la semaine prochaine permet au président Paul Kagame de briguer en 2017 un nouveau mandat de sept ans – ce que le texte actuel lui interdit – puis deux nouveaux mandats de cinq ans, l’autorisant donc en théorie à diriger le pays jusqu’en 2034.

Paul Kagame, qui a toujours déclaré qu’il ne se représenterait que s’il était plébiscité par son peuple, a estimé dimanche que sa décision serait basée sur le résultat de ce référendum. Une consultation dont l’issue laisse peu de place au suspens compte tenu de la faiblesse de l’opposition.

Justice, Droits de l’homme…

(RWA_2) Belga – 4/12

Un parti rwandais d’opposition, les Forces démocratiques unifiées (FDU) Inkingi, a dénoncé vendredi l’arrestation en matinée à Kigali de son premier vice-président Boniface Twagirimana, par la police rwandaise “sans aucun mandat d’arrêt”.

M. Twagirimana serait accusé d’avoir exprimé à la Radio Voix de l’Amérique (VOA) sa désapprobation sur la gestion du pays par le Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir depuis 1994) et dénoncé les manipulations en cours de la Constitution par le régime du président Paul Kagame, ont indiqué les FDU dans un communiqué adressé à l’agence Belga. Le vice-président du parti aurait été détenu d’abord à la station de police de Remera, avant d’être “transféré dans un autre endroit tenu secret”.

Les FDU-Inkingi dénoncent “une fois de plus la violation continue du droit d’expression au Rwanda”, ajoute le texte. Selon ce parti, cette arrestation “fait partie de l’arsenal répressif en vue d’intimider la population rwandaise pour qu’elle adhère inconditionnellement au processus du coup d’Etat constitutionnel qui sera consacré par le référendum en préparation”.

Lire aussi sous :

http://www.romandie.com/news/Rwanda-le-n2-du-parti-de-l039opposante-emprisonnee/655818.rom

(RWA_3) Belga – 9/12

Un des neuf génocidaires rwandais présumés encore recherchés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Ladislas Ntaganzwa, a été arrêté en République démocratique du Congo (RDC), a annoncé mercredi soir le TPIR. M. Ntaganzwa, qui était en 1994 maire de la localité de Nyakizu (sud), est poursuivi pour entente en vue de commettre le génocide, génocide, complicité de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, crimes contre l’humanité et violations des conventions de Genève.

“Les autorités de la RDC ont arrêté aujourd’hui Ladislas Ntaganzwa”, a indiqué le procureur du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, qui prenait la parole mercredi devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New York.

Il a remercié les autorités congolaises pour leur coopération, les appelant à transférer le suspect au Rwanda “sans délai”.

Lire aussi sous :

http://www.bfmtv.com/international/genocide-au-rwanda-kinshasa-veut-entendre-le-suspect-arrete-en-rdc-935885.html

http://www.radiookapi.net/2015/12/10/actualite/securite/rdc-un-presume-auteur-du-genocide-au-rwanda-arrete-goma

http://fr.africatime.com/articles/genocide-au-rwanda-huit-inculpes-par-le-tpir-encore-en-fuite

http://www.rfi.fr/afrique/20151210-genocide-rwanda-est-ladislas-ntaganzwa-arrete-rdc-tpir-nyakizu

http://christophvogel.net/2015/12/11/does-ntaganzwas-capture-herald-the-implosion-of-fdlr/

Relations extérieures

(RWA_4) Jeune Afrique – 7/12

Lors d’une réunion du bureau politique de son parti, le Front patriotique rwandais (FPR), le président Paul Kagamé a dénoncé dimanche l’ingérence de la communauté internationale dans les affaires intérieures de son pays. Allusion faite aux critiques émises après l’adoption de la réforme constitutionnelle au Rwanda.

« Nous pouvons être bons amis, nous pouvons convenir d’être en désaccord, mais la limite est lorsqu’il est question des intérêts des Rwandais », a lancé, le 6 décembre, le président Paul Kagamé au sujet des partenaires extérieurs du Rwanda, lors d’une réunion du bureau politique de son parti, le Front patriotique rwandais (FPR). « Il nous disent que nous devrions avoir le droit de faire nos propres choix, mais nos propres choix sont par la suite définis comme des ‘manœuvres’ », a poursuivi le président rwandais, selon des propos cités sur le compte Twitter du FPR. « Nos choix sont qualifiés de manœuvres parlementaires, quand nos actes ne correspondent pas aux vœux d’autres nations », a-t-il ajouté.

Le président rwandais faisait allusion aux critiques émises par la communauté internationale après l’adoption le 17 novembre d’une révision constitutionnelle qui doit encore être ratifiée par référendum, dont une disposition controversée lui autorise à se représenter en 2017 – ce que ne lui permet pas le texte actuel – et de potentiellement diriger le pays jusqu’en 2034.

Les autorités rwandaises affirment que cette révision est le fruit d’une initiative populaire, quelque 3,7 millions de Rwandais ayant signé des pétitions demandant un maintien au pouvoir de M. Kagame, 58 ans. Mais de nombreux observateurs doutent de la spontanéité du mouvement populaire et y voient une manœuvre orchestrée par les autorités, dans un pays régulièrement épinglé pour ses atteintes à la liberté d’expression et son peu d’ouverture politique.

Paul Kagamé a jusqu’ici indiqué qu’il ne se représenterait en 2017 que s’il était plébiscité par son peuple. Dimanche, il a répété aux membres du FPR, que sa décision serait « basée sur [le résultat du] référendum ». Mais le président rwandais en a aussi profité pour répondre à Washington qui menace de revoir ses liens avec Kigali s’il se maintient au pouvoir après 2017. « Si vous voulez obtenir quelque chose de moi en me prenant de haut, vous pouvez être sûrs à 100 % que vous ne l’obtiendrez pas. Soyez sûrs que vous aurez l’inverse ».

Eurac

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