Grands Lacs: Semaine du 14 au 20 mai 2016

RESUME : Au Burundi, le gouvernement multiplie les rafles dans certains quartiers contestataires de la capitale (BUR_1), tandis que les médias locaux tentent de résister au black-out politique dans une situation difficile (BUR_3). En matière de négociations inter-burundaises, les pourparlers d’Arusha qui doivent se tenir tout prochainement risquent de tourner court. Le régime se refuse toujours à ce que la coalition d’opposants du CNARED soit invitée en tant que telle aux négociations : cette coalition, divisée par des rivalités internes, a annoncé qu’elle ne se d’ailleurs pas rendrait à Arusha (BUR_2) (BUR_5). Par ailleurs, un rapport confidentiel de l’ONU accuse le Rwanda d’avoir aidé les rebelles burundais via des infiltrations de ceux-ci en RDC, ce que Kigali nie catégoriquement et fait valoir que des centaines de réfugiés burundais se trouvant en situation irrégulière ont été expulsés (BUR_4) (RWA_1).

En RDC, la situation politique reste tendue et confuse, alors que le pouvoir paraît de plus en plus nerveux. La comparution devant la justice de Lubumbashi du candidat à la présidence, Moïse Katumbi, pour lequel la défense invoque des ennuis de santé, a été par deux fois suspendue, alors que les manifestations de ses partisans ont engendré des incidents (RDC_11) (RDC_13). En définitive, l’intéressé, qui se trouve à l’hôpital, a été formellement inculpé pour « atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État » par le Parquet : il pourrait toutefois continuer à être soigné en RDC ou à l’étranger (RDC_13_1). De leur côté, les trois plates-formes de l’opposition et l’UDPS annoncent des marches de protestation contre l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui autorise le président de la République à rester au pouvoir jusqu’à la désignation de son successeur (RDC_12).

Sur le plan diplomatique, alors que le facilitateur de l’Union africaine reconnaît des difficultés dans la tenue du dialogue national et propose la constitution d’un groupe de travail ad hoc (RDC_19), Londres et les partenaires européens évoquent des sanctions ciblées contre les responsables d’actes de répression : l’émissaire britannique en particulier a fait référence aux récents ennuis judiciaires de l’opposant Moïse Katumbi. De son côté, le Bureau conjoint sur les droits de l’homme de l’ONU lance un cri d’alarme sur la multiplication des arrestations pour motifs politiques (RDC_17). En réponse, le parti de la majorité présidentielle proteste contre « l’impérialisme » des Occidentaux qui chercheraient à déstabiliser la RDC (RDC_18).

En matière de gouvernance économique, on relèvera que le Premier ministre a déposé au Parlement un projet de loi rectificatif pour le budget 2016 : celui-ci passera de 8 à 6 milliards $ pour cause de baisse des recettes et de chute des cours des matières premières (RDC_16).

Dans le domaine de la sécurité, les combattants ougandais et rwandais de l’ADF et du FDLR continuent à représenter une menace importante et permanente au Nord Kivu. En ce qui concerne les premiers, qui ont également attaqué plusieurs villages de la province voisine de l’Ituri (RDC_9), ils sont l’objet d’une offensive conjointe FARDC-MONUSCO dans le territoire de Beni où l’on dénombre des centaines de morte et où la société civile, qui a adressé une lettre ouverte au président Kabila, a décrété une opération « ville morte » pour trois jours (RDC_5). Par ailleurs, un général que l’on dit proche du président de la République ainsi que d’autres officiers supérieurs sont accusés par un rapport du groupe d’experts indépendants de l’ONU de recruter, de financer et d’armer certains éléments de l’ADF : un rapport au contenu similaire avait été rédigé il y a peu par le Congo Research Group (RDC_2). On notera à ce propos que quatre militants du mouvement citoyen de la LUCHA ont été brièvement arrêtés à Goma pour avoir organisé un sit-in devant l’antenne locale de la MONUSCO contre les massacres attribués à l’ADF qui continuent à avoir lieu dans la région de Beni : le porte-parole de la MONUSCO dément que les casques bleus soient restés passifs lors de la plus récente attaque de l’ADF (RDC_14).

Pour ce qui regarde le FDLR, leurs combattants ont attaqué une position des FARDC à quelques km de Goma et opèrent des pillages et des tueries dans le territoire de Rutshuru (RDC_7) (RDC_8). Dans le territoire de Masisi, ces FDLR appuyés par leurs alliés Nyatura menacent plusieurs localités que les FARDC ont quittées avant de se réinstaller dans certaines (RDC_3). Toujours pour ce qui regarde le Nord Kivu, l’ONG britannique Mercy Corps a décidé de se désengager de cinq localités du territoire de Rutshuru pour des raisons d’insécurité (RDC_4).

Au Sud Kivu, on relèvera que les FARDC ont réussi à déloger des groupes Maï-Maï de plusieurs localités des plateaux de Lemera (RDC_1). Par contre, les Raïa Mutomboki ont investi et pillé un village en territoire de Mwenga, tandis que des hommes armés non-identifiés et un groupe Maï-Maï se livrent à des exactions dans le territoire de Kalehe (RDC_6).

Enfin, dans le Haut Katanga, cinq miliciens et un militaire congolais sont morts dans une embuscade tendue par un groupe Maï-Maï en territoire de Mitwaba (RDC_10).

En ce qui concerne le très long procès de Jean-Pierre Bemba, on notera que le procureur de la CPI a requis un minimum de 25 ans de prison pour l’ancien chef du MLC, ce qui représenterait la plus lourde peine de la part de ce tribunal (RDC_15).

En Ouganda, le principal opposant au président Museveni a été inculpé de trahison au lendemain de l’investiture de son rival (OUG_1) Ce dernier fait l’objet de critiques américaines pour avoir reçu le président soudanais qui est recherché par la CPI (OUG_2).

BURUNDI

Vie politique…

(BUR_1) La Libre Belgique – 13/4

Le gouvernement du Burundi, pays plongé dans une grave crise politique depuis plus d’un an, a récemment multiplié les rafles dans les zones réputées acquises à l’opposition et resserré sa surveillance de la population dans le but affiché d’en “contrôler tous les mouvements”.

Pour la seule matinée de vendredi, une centaine de personnes ont été arrêtées dans le quartier contestataire de Musaga, dans le sud de Bujumbura. Et plusieurs dizaines d’autres hommes, jeunes ou plus âgés, ont subi le même sort à Mugamba, une commune de la province méridionale de Bururi, une des plus troublées du pays.

Le maire de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, a justifié à l’AFP l’opération dans sa ville par la nécessité de “contrôler et de parvenir à maîtriser les mouvements de la population”.

Des dizaines de policiers et de soldats ont arrêté adultes et enfants qui se rendaient au travail ou à l’école très tôt vendredi. D’autres ont été arrêtés à l’intérieur de leur maison, selon plusieurs témoins contactés par l’AFP. “Ils ont pris tous les hommes, les jeunes gens et même des élèves en uniforme qui allaient à l’école”, a raconté à l’AFP une femme, dont le mari et les deux fils ont été emmenés. Celle-ci a dénoncé la “brutalité” des forces de l’ordre pendant l’arrestation: “Ils rudoient tout le monde, vous insultent lorsque vous ouvrez la bouche, donnent des gifles. Nous vivons dans la terreur de voir les nôtres partir et ne plus revenir car ces arrestations massives ont lieu presque tous les jours”, a-t-elle ajouté, requérant l’anonymat pour préserver sa sécurité.

Les Nations unies et plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme ont répertorié de nombreux cas de disparition forcée ces derniers mois au Burundi, à la faveur d’arrestations par les forces de l’ordre.

Mercredi déjà, soldats et policiers avaient arrêté plus de 100 personnes à Bujumbura. Comme souvent dans ces opérations, la majorité a été relâchée très rapidement mais quatre personnes selon la police, une dizaine selon des témoins, demeurent aujourd’hui incarcérées.

Selon un diplomate occidental en poste au Burundi, qui a requis l’anonymat, “les autorités craignent un retour des groupes armés dans certains quartiers, notamment à Musaga. Elles ont donc multiplié ces derniers temps les contrôles pour essayer de les identifier”.

(BUR_2) RFI – 17/5

Au Burundi, le Cnared, la plate-forme qui regroupe pratiquement toute son opposition en exil comme celle restée au Burundi, est-elle minée par les divisions ? Depuis l’organisation d’élections internes le 24 avril à Bruxelles, qui ont vu le renouvellement de sa direction, certains de ses membres l’assurent ou ont tout simplement claqué la porte. Mais la nouvelle direction minimise.

Il y a d’abord ces élections internes qui ont fait éclater au grand jour les rivalités au sein de ce conseil qui regroupe la quasi-totalité de l’opposition burundaise. Jean Minani, président du Frodebu Nyakuri, est préféré à Léonard Nyangoma, qui n’est resté que neuf mois à la tête du Cnared.

Autre perdant de cette élection interne, Hussein Radjabu, l’ancien tout-puissant patron du parti présidentiel burundais, dont il se réclame toujours comme le chef, et ses alliés de l’UPD-Zigamibanga. C’en est trop pour lui. Hussein Radjabu claque la porte du Cnared, le 14 mai, en dénonçant violement une organisation qu’il accuse d’être basée sur le clientélisme.

L’UPD-Zigamibanga, qui se dit « écarté » de la direction de l’organisation, reste toujours membre du Cnared, mais son président d’honneur, Chauvineau Mugwengezo, est clair : « Il y a un grand malaise au sein de notre mouvement », martèle-t-il.

Jérémie Minani, chargé de la communication au sein du Cnared, ne souhaite pas commenter le départ de Radjabu. Mais il assure qu’il n’y a pas « de maison qui brûle ». Et d’ajouter que tout parti est libre de quitter cette coalition d’opposition, « le plus important, c’est la lutte qui nous unit ».

Enfin, il y a les coups qui viennent de l’extérieur. Est-ce un hasard ? Le nouveau président du Cnared a été officiellement évincé de la tête de son parti dimanche 15 mai, par des quasi-inconnus « soutenus » par le pouvoir burundais, dénonce Jean Minani. Cela à quelques jours du nouveau rendez-vous des pourparlers interburundais de paix.

Justice, Droits de l’homme…

(BUR_3) RFI – 14/5

La crise traversée par la Burundi a poussé une centaine de journalistes à l’exil. Mais certains, restés au pays et regroupés au sein du collectif SOS Média Burundi ont décidé de « résister » en continuant d’informer. Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Personne ne le sait, mais depuis une année, ces jeunes journalistes comme ils se définissent eux-mêmes, ont continué de travailler dans l’ombre, dans des conditions très difficiles, pour que « le monde continue de savoir » ce qui se passe au Burundi.

Le collectif SOS Médias est né au plus fort de la crise burundaise, lors de la tentative avortée de coup d’Etat militaire des 13 et 14 mai 2015. Le Burundi, qui se targue d’avoir l’une des presses les plus libres et indépendantes d’Afrique, va se réveiller avec une terrible gueule de bois.

La radio Rema FM, proche du pouvoir, est détruite par les mutins. Dans la foulée, les forces loyalistes détruisent à leur tour les quatre radios indépendantes du pays, Bonesha, Isanganiro, Renaissance et la RPA, ce que le pouvoir a toujours nié.

Pire, une centaine de journalistes craignant pour leur vie fuient en exil. Certains parmi eux font aujourd’hui l’objet de mandats d’arrêt internationaux. C’est la bérézina. Il n’y a plus de studios, plus de micros. SOS Médias va alors prendre le relais via les réseaux sociaux et il devient à côté du journal Iwacu, l’une des sources locales d’information « fiable » sur le Burundi.

Aujourd’hui, deux des cinq radios détruites ont eu l’autorisation de réémettre, mais sous conditions. Et malgré « le silence imposé » aux célèbres radios indépendantes depuis une année, explique Thierry Vircoulon, de l’International Crisis Group, le « blackout » s’est révélé impossible car « le téléphone portable a remplacé aujourd’hui la radio comme principal vecteur médiatique au Burundi ». Mais aussi les réseaux sociaux. SOS Médias Burundi totalise par exemple plus de 15 000 followers sur Twitter, comme l’explique à RFI l’un de leur responsable, qui a souhaité d’ailleurs garder l’anonymat.

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http://www.rtbf.be/info/monde/afrique/detail_sos-medias-burundi-un-an-d-information-a-tres-hauts-risques?id=9297154

Relations extérieures

(BUR_4) RFI – 14/5

Un rapport confidentiel remis au Conseil de sécurité des Nations unies accuse le Rwanda d’avoir aidé, au moins jusqu’au début de l’année 2016, les rebelles burundais. C’est ce qui ressort d’une commission de six experts indépendants, mise sur pied par l’ONU pour veiller au respect des sanctions imposées à la RDC. Celle-ci a fait savoir, de façon confidentielle, en février, que 18 combattants burundais de l’est du Congo avaient dit avoir été recrutés dans un camp de réfugiés au Rwanda à la mi-2015 et entraînés par des instructeurs parmi lesquels figuraient des militaires rwandais. Kigali dément ces accusations. Joint par RFI, Willy Nyamitwe, porte-parole du gouvernement burundais, estime que les faits sont irrévocables.

Le rapport confidentiel des Nations unies évoque l’infiltration présumée en République démocratique du Congo (RDC) de rebelles burundais en provenance du Rwanda.

« Ce qu’il faut savoir c’est que seules les évidences parlent, seuls les faits sont éloquents. On ne peut pas continuer à discuter à ce propos. Nous restons attachés aux faits, à la réalité sur le terrain », a réagi sur RFI Willy Nyamitwe, porte-parole du gouvernement burundais. « Que des réfugiés aient été recrutés, entraînés, armés, renvoyés sur le sol burundais pour commettre des atrocités, ce sont des faits qui sont vérifiables sur le terrain », a-t-il insisté. Le porte-parole du gouvernement burundais ajoute également que le Rwanda défend ainsi « des intérêts idéologiques ». « Il n’y a personne qui peut venir réfuter ces faits parce que même des personnes qui ont été là, témoignent elles-mêmes avoir été formées, recrutées, armées et avoir commis des actes atroces sur le sol burundais, pour défendre des intérêts idéologiques du Rwanda », a affirmé Willy Nyamitwe.

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http://www.bbc.com/afrique/region/2016/05/160513_rwanda_rapport

(BUR_5) AFP – 18/5

Le dialogue de sortie de crise pour le Burundi doit reprendre samedi à Arusha (nord de la Tanzanie) mais les pourparlers risquent de tourner court, la principale coalition d’opposition affirmant ne pas y avoir été invitée, a appris l’AFP mercredi auprès des parties et de sources diplomatiques. La reprise du dialogue interburundais a été fixée du 21 au 24 mai à Arusha par l’équipe du médiateur tanzanien, l’ancien président Benjamin Mkapa.

« La médiation tanzanienne nous avait annoncé qu’elle envisageait d’organiser dans un premier temps des séances séparées en invitant d’abord le gouvernement et sa mouvance le 21 mai, ensuite l’opposition et enfin la société civile avant d’organiser une plénière avec toutes les parties », a expliqué à l’AFP Pancrace Cimpaye, porte-parole du Cnared, une coalition qui réunit la quasi-totalité de l’opposition burundaise. « Mais aujourd’hui, nous avons appris qu’elle a invité, en même temps que le gouvernement, quelques partis du Cnared et non le Cnared en tant que tel, a-t-il poursuivi. Tous les partis du Cnared à l’exception d’un seul ont déjà écrit au facilitateur pour lui annoncer qu’ils n’iront pas à Arusha dans ces conditions », a martelé son porte-parole.

Malgré les pressions et sanctions de la communauté internationale, le pouvoir burundais refuse de s’asseoir à la même table que la coalition d’opposition, qu’il accuse d’être liée à une tentative de coup d’Etat en mai 2015 et aux violences actuelles.

Mercredi, le ministre burundais des Relations extérieures Alain-Aimé Nyamitwe a confirmé à l’AFP que le gouvernement a reçu une invitation pour le 21 mai, sans plus de commentaires.

Des diplomates de l’Union africaine et de l’ONU ont fait part mercredi à l’AFP de l’amateurisme et de l’impréparation de l’équipe de la médiation.

« Nous sommes à trois jours du début de la reprise du dialogue et nous ne savons même pas qui est invité ou quel est le programme, alors que nous sommes censés les épauler. Le président Mkapa est en voyage et ne sera là que jeudi ou vendredi », a souligné un diplomate onusien, sous couvert d’anonymat. Il a regretté que l’organisation de ce rendez-vous si crucial soit laissée aux soins du secrétariat de l’EAC (Communauté des Etats d’Afrique de l’Est), qui est dirigée par un Burundais, proche du pouvoir à Bujumbura, a-t-il ajouté. Le Cnared l’accuse d’être derrière son exclusion et veut le récuser, a précisé le diplomate.

Lire aussi sous :

http://www.rfi.fr/afrique/20160519-burundi-le-cnared-ira-pas-tanzanie-reprise-dialogue

OUGANDA

Vie politique…

(OUG_1) RFI – 13/5

Le principal opposant ougandais Kizza Besigye a été inculpé de trahison vendredi soir 13 mai. Cette inculpation intervient au lendemain de la cérémonie d’investiture du président Museveni. Ce dernier a été reconduit le 18 février dernier avec plus de 60%, après une élection critiquée par les observateurs internationaux. Besigye est actuellement retenu dans une prison dans l’est du pays.

Kizza Besigye a été inculpé pour trahison vendredi 13 mai dans le district du Karamoja. Il a été ensuite conduit dans la prison de Moroto. Après enquête, il repassera devant la Cour le 25 mai prochain. Si les charges sont maintenues, il devrait alors être jugé à Kampala devant la Haute Cour de justice, explique Maitre Byamugisha l’un des avocats de Besigye, car la trahison en Ouganda est passible de peine de mort. Vendredi soir, l’opposant n’avait pu parler ni à sa famille, ni à ses avocats, a-t-il précisé.

Kizza Besigye a été arrêté mercredi dernier après avoir tenu sa propre cérémonie d’investiture, la veille de celle officielle de Yoweri Museveni. Rejetant les résultats de la Commission électorale, il tenait à fêter la victoire qu’il revendique et a défilé dans les rues de la capitale. Il est alors arrêté par les forces de l’ordre et transféré à Moroto, dans l’est du pays.

Une destination qui n’est pas anodine, car les colons britanniques avaient pour habitude de transférer les défenseurs de l’indépendance dans cette région dans les années 1950. Kizza Besigye avait déjà été inculpé pour trahison en 2005, les charges avaient été finalement abandonnées.

Relations extérieures

(OUG_2) AFP – Le Monde – 13/5

La diplomatie américaine a étrillé, jeudi 12 mai, Kampala pour avoir reçu le président soudanais Omar Al-Bachir, recherché par la Cour pénale internationale (CPI). Le dirigeant assistait à la prestation de serment du président ougandais Yoweri Museveni, réélu en février pour un cinquième mandat de cinq ans après un scrutin controversé.

« A Kampala, le président Museveni a fait des remarques désobligeantes à l’égard de la CPI devant des participants, notamment des chefs d’Etat », a dénoncé la porte-parole du département d’Etat, Elizabeth Trudeau, à propos de la prestation de serment du président ougandais. « En réponse à la présence du président Al-Bachir et aux remarques du président Museveni, la délégation des Etats-Unis, ainsi que des représentants de pays de l’Union européenne et du Canada ont quitté les cérémonies d’investiture en signe de protestation », a déclaré la responsable américaine. Washington se dit préoccupé par le fait que « le président Al-Bachir a pu se rendre en Ouganda et à Djibouti auparavant ».

La présence du Soudanais à Kampala a également valu à l’Ouganda les critiques d’organisations de défense des droits humains. Elles estiment qu’en tant que signataire du Statut de Rome, qui a fondé la CPI, il était du devoir de ce pays d’Afrique d’arrêter le président soudanais et de le remettre à la Cour. Mais, dans son allocution, M. Museveni a violemment critiqué la CPI et s’en est pris aux Occidentaux qualifiés de « bande d’inutiles » et de « pays fiers et arrogants ».

Omar Al-Bachir est, depuis 2009, recherché par la CPI pour « crimes contre l’humanité », « crimes de guerre » et « génocide » dans le conflit au Darfour (ouest du Soudan), qui a fait plus de 300 000 morts selon l’ONU.

Les Etats-Unis n’ont pas ratifié le Statut de Rome, mais soutiennent le plus souvent les décisions de la CPI. Washington maintient toutefois des relations diplomatiques, difficiles, avec le Soudan et ses liens avec son allié ougandais se sont récemment détériorés, en particulier sur les questions de démocratie et de droits humains.

RDC

Sécurité, Armée…

  • Kivu

(RDC_1) Radio Okapi – 13/5

Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont repris le contrôle de plusieurs localités des moyens plateaux de Lemera au Sud-Kivu, ont indiqué jeudi 12 mai des sources sécuritaires à Uvira. Elles ont délogé des miliciens Maï-Maï des localités de Nyanzale, Ruhubu, Kabumenge, Katwenge, Bubamba, Kibanga et Kahanda, qui, selon des sources locales, étaient des bastions de trois groupes armés coalisés. L’armée avait lancé une offensive mardi 10 mai dans la région.

Selon le commandant du 3304e régiment des FARDC, colonel André Ehonza, les miliciens Maï-Maï ont pris la fuite, abandonnant deux armes AK 47.

Les chefs de guerre, Simuzizi et Karakara, dont les groupes ont été visés par l’offensive de l’armée, sont recherchés par la justice congolaise pour des vols des vaches, l’imposition des taxes illégales et des actes d’insécurité dans la plaine de la Ruzizi, a expliqué le colonel André Ehonza.

Un autre chef de guerre, Mwenyemali, est recherché par l’armée pour sa présumée implication dans l’attaque d’un convoi de la TMB qui acheminait les salaires des enseignants de Lemera. Onze militaires avaient été tués lors de cette attaque dans laquelle seraient impliqués également neuf combattants burundais du FNL.

(RDC_2) Reuters – 14/5

A Congolese general recruited, financed and armed elements of a Ugandan Islamist group to kill civilians while he was in charge of a military operation targeting the rebels, according to a confidential report to the United Nations Security Council.

A panel of U.N. experts, who monitor sanctions on Democratic Republic of Congo, said “it has become clear that FARDC (Congolese army) officers were involved in recruiting and supplying armed groups involved in the killings (of civilians).”

Brigadier General Muhindo Akili Mundos was in charge of the offensive against the ADF – named Sukola, or “cleanup” in the local Lingala language – between August 2014 and June 2015.

“The Group knows of eight individuals that were approached in 2014 by General Mundos to participate in the killings,” the experts wrote in the report, seen by Reuters. Three members of the ADF-Mwalika, a splinter group of the core ADF, told the experts that before the killings began Mundos had persuaded elements of their group to merge with other recruits. “According to them, General Mundos financed and equipped this group with weapons, ammunition and FARDC uniforms. He came to their camp several times, sometimes wearing an FARDC uniform and sometimes in civilian clothes,” the experts said. “Although it is unclear if they knew what the objective was initially, these three ADF-Mwalika elements were eventually given the order to kill civilians,” they said.

Mundos told Reuters on Saturday that the accusations against him were false and the killings had continued after he left the operation.

The U.N. report also contains accusations of links between other Congolese army officers and the ADF. The Congolese army and the Congolese government did not immediately respond to requests for comment on Saturday. The U.N. experts said that while the number of killings had decreased since Mundos was transferred from the Sukola operation in June 2015, “the killings of civilians have continued by armed elements throughout 2015 and early 2016.”

In March, Jason Stearns, a former coordinator of the U.N. panel of experts who now heads the Congo Research Group at New York University, accused Congolese soldiers of taking part in at least three deadly attacks on civilians.

Lire le rapport du Congo Research Group sous :

http://congoresearchgroup.org/rapport-qui-sont-les-tueurs-de-beni/?lang=fr

Lire aussi sous :

http://www.jeuneafrique.com/326011/politique/grands-lacs-contient-rapport-groupe-dexperts-rd-congo/

http://www.slateafrique.com/669995/rdc-le-chirurgien-qui-repare-les-femmes-appelle-%3F-un-changement-radical

(RDC_3) Radio Okapi – 14/5

Les soldats des FARDC, en opération depuis mars dernier dans le groupement Bashali-Mokoto, ont commencé leur retrait de cette zone depuis jeudi 12 mai. Comme conséquences, des sources locales signalent déjà le déplacement des populations et la réoccupation de ces positions par les miliciens Nyatura et leurs alliés des FDLR dans cette zone du territoire de Masisi (Nord-Kivu).

Le retrait progressif, depuis jeudi, des FARDC de Bashali-Mokoto porte un coup dur aux populations locales, qui avaient pourtant retrouvé une lueur d’espoir, après le déploiement des militaires dans leur entité. Ces troupes régulières étaient engagées depuis fin mars dernier, dans les opérations de traque contre les Nyatura et FDLR. Avec leur retrait, la peur a refait surface dans ce groupement, où, pendant plus de dix ans, les habitants avaient vécu sous l’emprise des groupes armés.

Les localités concernées par ce départ sont notamment Busumba, Mpati, et Kivuye. A Busumba, les habitants et même certains policiers ont commencé à fuir, à en croire un notable. Les Nyatura et FDLR venus réoccuper cette position, auraient tiré plusieurs coups de balles, occasionnant ainsi le déplacement des populations.

Pour le porte-parole des opérations Sokola 2, il s’agit d’un choix tactique. Les FARDC ne se sont pas définitivement retirées de Bashali-Mokoto. Elles pourront y revenir très prochainement pour poursuivre les opérations, selon lui.

C’est depuis le 22 mars dernier que l’armée a engagé des opérations de traque contre les Nyatura et les FDLR à Bashali-Mokoto. Elle avait pour mission de rétablir l’autorité de l’Etat et de faciliter la réouverture des commissariats et sous-commissariats de police fermés à cause de l’insécurité.

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2016/05/17/actualite/securite/nord-kivu-les-fardc-reprennent-le-controle-de-la-localite-de-kahira

(RDC_4) Radio Okapi – 14/5

Mercy Corps a suspendu ses activités dans au moins cinq localités de la chefferie de Bwito, à l’ouest du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Dans un communiqué rendu public jeudi 12 mai, le chargé de communication de cette ONG humanitaire justifie la mesure par l’insécurité à laquelle font face les acteurs humanitaires dans cette zone. Le 17 avril dernier, cinq agents de Mercy Corps avaient été enlevés sur l’axe Nyanzale-Katwe, avant d’être relâchés quelques jours plus tard.

La reprise des activités de Mercy Corps à Katwe, Nyanzale, Kikuku, Bambu et Birambizo, en chefferie de Bwito ne serait possible que si ces localités sont sécurisées. C’est ce que révèle cette ONG humanitaire dans son communiqué.

Alexandra Jonnaert, Officier de communication de Mercy Corps/RDC, précise que l’implication des services de sécurité et du Gouvernement est requise pour améliorer la protection et les conditions de travail des acteurs humanitaires dans la région. Leur implication effective pourrait aussi aider à réduire la violence et la recrudescence d’incidents graves qui ont forcé Mercy Corps à suspendre ses activités dans cette zone de Rutshuru, selon la même source.

Les fonctionnaires délégués par le gouverneur à Nyanzale et Kibirizi précisent que Mercy Corps intervient dans l’entretien des routes de desserte agricole sur l’axe Nyanzale-Kibirizi. Pour eux, cette suspension affectera des centaines de jeunes qui travaillent dans ce projet et qui seront contraints au chômage. En outre, ces routes, qui permettent d’accéder à des milliers de déplacés, ne seront plus entretenues.

(RDC_5) Radio Okapi – 15/5

Les Forces armées de la RDC ont lancé samedi 14 mai dans la matinée une opération militaire dénommée « Usalama » en Swahili [sécurité, en Français] contre les rebelles ougandais des ADF dans le territoire de Beni au Nord Kivu.

Selon le lieutenant Mak Hazukay, le porte-parole militaire du secteur opérationnel grand Nord et des opérations Sokola 1, cette opération militaire de grande envergure est appuyée par la Monusco. Elle a pour objectif d’éradiquer totalement les ADF et sécuriser la population du territoire de Beni.

D’après le lieutenant Mak Hazukay, les Fardc et la Monusco souhaitent détruire tous les sanctuaires et positions utilisés par les ADF pour attaquer les civiles dans cette zone.

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2016/05/18/actualite/societe/tueries-de-beni-la-societe-civile-du-nord-kivu-decrete-trois-journees

http://www.radiookapi.net/2016/05/18/actualite/securite/la-monusco-pilonne-des-positions-des-adf-beni

http://www.jeuneafrique.com/324435/politique/rd-congo-beni-pres-de-100-morts-de-5-mois-horreur-nemeut-presque-personne/

http://www.rtbf.be/info/monde/afrique/detail_rdc-le-nord-kivu-transforme-en-boucherie?id=9301347

(RDC_6) Radio Okapi – 15/5

La milice Raïa Mutomboki et d’autres Maï-Maï ont investi, samedi 14 mai, le village Kibombo dans le groupement Bizalugulu en territoire de Mwenga (Sud-Kivu), ont dénoncé les forces vives locales. Sur place, ils ont pillé des chèvres, des poules et d’autres biens de valeur et à leur passage ils demandaient à la population d’organiser des collectes des vivres pour leur survie.

Dans le territoire de Kalehe, des hommes armés non identifiés ont braqué 4 motocyclistes et leurs clients à Makelele dans la chefferie Buhavu. Après les avoir dépouillés de tout, ils ont emporté les motos vers une destination inconnue, selon la société civile de la région. Toujours à Kalehe, l’armée a signalé le passage de 12 combattants Maï-Maï Kirikicho à Katasomwa dans le groupement Mubugu. Leur objectif serait d’aller tendre des embuscades aux voyageurs qui traversent le Parc national de Kahuzi-Biega à l’entrée Kalole-Bithale.

Les forces vives de ces 2 territoires demandent aux autorités militaires de renforcer leur présence dans les coins en proie à la barbarie des groupes armés.

(RDC_7) AFP – 15/5

Un soldat congolais a été tué dans la nuit de samedi à dimanche lors d’une attaque de rebelles hutu rwandais contre une position de l’armée dans l’est de la RDC, a-t-on appris de source militaire.

L’attaque, commise par les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) a eu lieu vers minuit (même HB) dans le secteur de Kibati, localité à une quinzaine de kilomètres au nord de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, a déclaré le capitaine Guillaume Djike à l’AFP.

“Nous déplorons la mort d’un chef de peloton” (sergent), a ajouté l’officier, porte-parole de l’opération militaire Sokola II dont l’un des buts affichés est de venir à bout des FDLR.

(RDC_8) Radio Okapi – 17/5

Les rebelles rwandais des FDLR tuent, pillent et extorquent les biens des populations des groupements de Mutanda et Kihondo (territoire de Rutshuru) au Nord-Kivu, a dénoncé lundi 16 mai le Centre d’études pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme (CEPADHO).

Plusieurs cas de pillages et d’attaques de maisons par les FDLR sont enregistrés dans les localités de Kikuku et Bwalanda, selon le CEPADHO. Dans la nuit du 10 mai, un homme aurait été abattu par ces rebelles, en présence de sa famille.

Le 11 mai, ces combattants hutus rwandais ont pillé plusieurs biens des habitants de Bwalanda. Le lendemain, ils auraient coupé la route entre Kikuku et Kyaghala, où ils ont ravi des motos et piller les biens des clients, a précisé l’ONG. Face à cette menace, certains habitants de la région ne parviennent plus à se rendre au champ, selon toujours le CEPADHO.

C’est depuis plus de deux mois en effet que ces rebelles rwandais – en provenance de Buleusa, Kateku, Bukumbirwa, Kimaka (dans les territoires de Lubero et Walikale) et de Kinyamuhancha (dans le Rutshuru) – ont investi la forêt ainsi que les collines surplombant les groupements Mutanda et Kihondo. Selon l’administrateur délégué dans la région, ces rebelles rwandais viennent souvent piller les villages avant de se replier dans la forêt. L’armée nationale déjà présente à Mutanda, a-t-il précisé, conduit actuellement les opérations contre ces rebelles à Kihondo, même si les troupes régulières n’y sont pas encore déployées.

  • Province Orientale

(RDC_9) Radio Okapi – 15/5

Cinq civils ont été tués et des maisons incendiées samedi 14 mai en Ituri au cours d’une attaque des présumés rebelles ADF contre les localités Ndalia et Katabeyi (territoire d’Irumu), voisines de la province du Nord-Kivu.

Des témoins rapportent que l’attaque a été lancée dans l’après-midi. Les assaillants auraient d’abord tué deux personnes soignées au centre de santé de Katabeyi avant d’incendier cette structure sanitaire. Les mêmes rebelles auraient ensuite tué un conducteur de taxi et une dame qu’il transportait. La dernière victime de cette attaque est un enfant âgé d’environ deux ans.

Des sources locales indiquent que des militaires, informés de cette attaque, se sont mis à la poursuite des rebelles.

Selon le commandant adjoint du secteur opérationnel de l’armée en Ituri, deux assaillants ont été tués. Un autre a été capturé. La même source indique que les assaillants ont brûlé des maisons d’habitation et un véhicule. Le calme est revenu dans les deux villages, assure le responsable militaire. Certains habitants ont cependant quitté leurs habitations et ont trouvé refuge à Komanda.

Cette attaque est la deuxième attribuée à des présumés ADF en Ituri en l’espace d’environ deux semaines. Les deux attaques ont fait au moins 16 morts.

  • Katanga

(RDC_10) Radio Okapi – 17/5

Cinq miliciens et un militaire congolais sont morts dans une embuscade tendue par un groupe Maï-Maï, dans la nuit de samedi à dimanche 15 mai au village Tomombo en territoire de Mitwaba (Haut-Katanga), rapportent des sources locales. Selon les mêmes sources, trois autres militaires sont portés disparus et le commandant qui conduisait l’équipe a été blessé par balle.

L’administrateur du territoire indique que des militaires et policiers de la RDC sont tombés dans cette embuscade, alors qu’ils ont été dépêchés pour sécuriser les habitants du village Bulumbu, victime d’une incursion des Maï-Maï la semaine dernière. Ces personnes, estimées à des centaines, ont trouvé refuge au village Mukabe-Kazadi à 45 km du centre du territoire de Lubudi (Lualaba).

L’administrateur du territoire de Lubudi, Georges Kayembe, dit avoir organisé une collecte de charité auprès des habitants de Mukabe-Kazadi pour voler au secours de ces populations en détresse, en provenance de Mitwaba.

Vie politique…

(RDC_11) Radio Okapi – 13/5

L’audition de Moïse Katumbi au Parquet général de Lubumbashi ce vendredi 13 mai a été suspendue quelques minutes après son ouverture avant d’être reportée à une date ultérieure non communiquée.

Un communiqué du Parquet indique que cette séance a été suspendue suite aux plaintes de M. Katumbi. « Les enquêteurs ont accédé à sa demande pour lui permettre d’aller paisiblement consulter son médecin », indique le communiqué.

Un membre du collectif d’avocats de l’ancien gouverneur a déclaré que M. Katumbi était dans un état émotionnel grave à la suite des échauffourées enregistrées au centre-ville dans l’avant-midi. Une réquisition à médecin a été établie. Le parquet général attend l’avis du médecin avant de déterminer la date de la prochaine audition.

Comme lors des précédentes auditions, une foule de sympathisants et certains leaders de l’opposition accompagnaient Moïse Katumbi au Palais de justice. Ils ont rencontré sur leur chemin un important dispositif policier sur plus de quatre avenues autour du Palais de justice. D’autres véhicules de la police patrouillaient de ce bâtiment.

Vers 11 heures, la police a empêché la progression de la foule qui accompagnait Moïse Katumbi à la hauteur du bâtiment de la poste. Des incidents ont alors éclaté. Des témoins font notamment état des jets de projectiles entre la police et les jeunes gens qui accompagnaient M. Katumbi. D’autres jeunes ont brûlé des pneus en face de la Banque commerciale du Congo. La police est intervenue en lançant des bombes lacrymogènes.

« Lorsqu’on a refusé aux gens d’accompagner Moise, c’est alors que le jet des pierres a commencé. La population lançait des pierres et les policiers ripostaient avec des pierres. Comme la foule restait, les policiers ont alors lancé les gaz lacrymogènes », raconte un témoin.

De leur côté, les avocats de Moïse Katumbi dénoncent le fait que le véhicule de Moise Katumbi a été visé par un jet des pierres. « Quelqu’un qui a été invité qui se rend à une convocation, qu’il puisse faire l’objet de jet des pierres sur son véhicule par les éléments de la police, mais c’est très grave », a déploré Me Jacques Shesha, l’un des avocats de Moïse Katumbi.

Le commandant provincial de la police a déclaré à la presse que le jet des pierres ne venait pas de la police. Il annonce également qu’il y a eu des blessés dans tous les camps dont un proche de Moïse Katumbi.

(RDC_12) AFP – 14/5

Trois plateformes d’opposition congolaise appellent à des marches de protestation en RDC le 26 mai contre un arrêt de la Cour constitutionnelle autorisant le président Joseph Kabila à rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat, selon un communiqué reçu samedi.

“Notre détermination est telle qu’une marche de protestation, contre les dévoyés et fossoyeurs de la démocratie en RDC, sera organisée ce 26 mai 2016 sur toute l’étendue de la République”, écrivent dans ce texte la Dynamique de l’opposition, le G7 et le Front citoyen.

Mercredi, la Cour constitutionnelle de la RDC a autorisé M. Kabila à rester en fonctions si la présidentielle n’est pas organisée avant la fin de son mandat, le 19 décembre 2016, comme cela semble chaque jour un peu plus probable.

Pour les trois plateformes d’opposition, “la Cour vient de démontrer […] qu’elle est au service de Monsieur Kabila et de ses partisans pour leur permettre de demeurer au pouvoir par défi et au mépris total aussi bien de la Constitution de la République que du peuple congolais qui exigent l’alternance démocratique en 2016.”

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2016/05/14/actualite/politique/article-70-larret-de-la-cour-constitutionnelle-est-inconstitutionnel

(RDC_13) AFP – 16/5

L’opposant Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle censée se tenir avant la fin de l’année en RDC, ne s’est pas rendu lundi au palais de justice de Lubumbashi (sud-est) pour y être entendu dans le cadre d’une enquête le liant à un recrutement des mercenaires, a indiqué un de ses avocats.

“M. Katumbi ne s’est pas présenté au palais de justice aujourd’hui parce que son état de santé ne lui a pas permis d’effectuer le déplacement”, a déclaré à l’AFP Me Mumba Gama, un des avocats de l’opposant congolais.

À Kinshasa, le parquet général de la République a confirmé la suspension des séances d’audition “eu égard aux plaintes de santé exprimées par sieur Katumbi Chapwe” auprès des enquêteurs, ajoutant qu’elles “reprendront sans désemparer, après ce contrôle médical”.

(RDC_13_1) Belga – 19/5

L’opposant congolais Moïse Katumbi, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, a été formellement inculpé dans une affaire de “recrutement de mercenaires”, et est “sous le coup d’un mandat d’arrêt”, a-t-on appris jeudi de source officielle à Kinshasa. Le chef d’inculpation est l'”atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État”, a précisé le parquet.

“M. Katumbi est inculpé. Le parquet [général de la République démocratique du Congo] a rendu sa décision. M. Katumbi ne jouit plus de sa liberté, il ne peut plus faire n’importe quoi, il est sous le coup d’un mandat d’arrêt”, a déclaré Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais.

Interrogé sur la question d’une éventuelle arrestation de M. Katumbi, M. Mende a ajouté: “tout dépend maintenant de l’appréciation de la justice s’il faut le transférer ou pas” à Kinshasa. “Ça peut être la résidence surveillée ou une incarcération”, a encore dit le porte-parole.

Selon certains de ses proches, M. Katumbi se trouvait jeudi après-midi dans un hôpital de son fief, Lubumbashi (sud-est).

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2016/05/19/actualite/justice/rdc-moise-katumbi-inculpe-pour-recrutement-de-mercenaires

http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2016/05/20/dangereuse-escalade/

Justice, Droits de l’homme…

(RDC_14) Radio Okapi – 14/5

La police a interpellé samedi 14 mai matin à Goma (Nord-Kivu) au moins quatre jeunes militants du mouvement citoyen Lute pour le changement (LUCHA), qui observaient un sit-in devant le quartier général de la MONUSCO. Ils manifestaient pacifiquement pour, selon eux, dire non aux massacres et tueries dans le territoire de Beni. Lors de l’intervention, des éléments de la police ont blessé huit des militants trouvés sur le lieu. Un agent de la MONUSCO a été aussi brutalisé. Un imposant dispositif de la police est visible à des endroits stratégiques de la ville.

Les jeunes de la LUCHA manifestaient pacifiquement devant une des installations de la MONUSCO, au centre-ville de Goma. Ils arboraient des calicots portant des messages d’interpellation sur les atrocités enregistrées dans la zone d’Eringeti en territoire de Beni. On pouvait lire sur leurs calicots: « Beni en sang, pourquoi ce silence ?», «BENI n’est pas une boucherie ! » … Puis tout d’un coup, deux pick-up de la Police nationale congolaise (PNC) ont surgi, avec une dizaine d’éléments de la police anti-émeute.

Les jeunes gens ont été brutalisés à l’aide de crosse de fusils; leurs téléphones et calicots arrachés. Un agent de la MONUSCO qui filmait la scène a été, lui aussi, malmené et son badge arraché. Deux journalistes, dont un correspondant de la Voix de l’Amérique, ont été également brutalisés par la police.

Malgré l’intervention du chef de bureau de la MONUSCO-Goma, demandant à la police de cesser avec cette brutalité, au moins quatre jeunes militants ont été appréhendés et embarqués manu militari jusqu’au poste de police. Un colonel de la police, qui commandait cette opération, a fait savoir qu’il en avait reçu l’ordre de ses supérieurs et qu’il devait l’exécuter.

Les responsables de la MONUSCO étaient en discussion à la mi-journée avec ceux de la PNC pour faire libérer ces jeunes. Une promesse de leur libération imminente a été faite, a souligné le chef de bureau de la mission onusienne à Goma, Daniel Ruiz. Entre-temps, les jeunes qui ont pu se glisser dans les locaux de la MONUSCO pour échapper à la police, ont, eux, pu regagner leurs domiciles.

Le chef de Bureau de la MONUSCO à Goma a déploré la brutalité dont ont fait montre des éléments de la PNC à l’endroit de ces jeunes militants qui manifestaient pacifiquement devant les installations de la MONUSCO. Il dit espérer que les responsables de la PNC vont sanctionner ces actes: «Les autorités civiles et policières du Nord-Kivu nous ont garanti qu’elles protègeraient les manifestants, je ne peux interpréter que ça été des éléments indisciplinés qui ont pris l’initiative contre les ordres de leurs supérieurs pour brutaliser les manifestants. Et c’est dommage ! J’espère que les mesures disciplinaires seront prises.»

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2016/05/15/actualite/securite/nord-kivu-les-militaires-de-lucha-liberes

http://www.rfi.fr/afrique/20160515-attaque-adf-eringeti-rdc-controverse-autour-role-monusco

(RDC_15) AFP – 18/5

Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale a requis mercredi “au minimum 25 ans” de prison contre l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, reconnu coupable de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis par sa milice en Centrafrique.

“Il y a deux circonstances aggravantes : la commission des crimes à l’encontre de victimes particulièrement vulnérables et la commission de ces crimes avec une cruauté toute particulière”, a affirmé un représentant du procureur, Jean-Jacques Badibanga.

Au terme d’un long procès ouvert en novembre 2010, les trois juges de la Cour pénale internationale (CPI) avaient reconnu le 21 mars dernier l’ancien chef rebelle du nord de la RDC coupable de cinq charges de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en 2002 et 2003 en Centrafrique, en vertu du principe de la « responsabilité du commandant ».

Les audiences rouvertes lundi à La Haye et qui s’achèvent aujourd’hui visent à déterminer la peine de prison à infliger à M. Bemba, 53 ans. Durant ces trois jours d’audience, les juges ont entendu de nouveaux témoignages, les réquisitions du ministère public, ainsi que les plaidoiries de la défense.

Témoin cité par la défense, l’évêque catholique Fridolin Ambogo a cherché à démontrer lundi que Jean-Pierre Bemba et sa milice – le Mouvement de libération congolais (MLC) – avaient joué un rôle dans l’établissement « de la paix et de la stabilité » dans la province de l’Equateur, au nord-ouest de la RDC.

Quelque 1 500 hommes du MLC, rébellion dirigée alors par Jean-Pierre Bemba, s’étaient rendus en Centrafrique en octobre 2002 pour soutenir le président Ange-Félix Patassé, victime d’une tentative de coup d’Etat menée par le général François Bozizé. Ces hommes ont été accusés d’avoir tué, pillé et violé.

Lors du procès, sa défense avait argué qu’il n’y avait « aucune preuve d’un ordre venant de M. Bemba vers ses troupes en Centrafrique » mais les juges ont estimé que par téléphone, radios ou téléphone satellite, Jean-Pierre Bemba, alors en brousse dans le nord-ouest de la RDC, était en « contact constant » avec ses soldats.

Lire aussi sous :

http://www.rtbf.be/info/monde/afrique/detail_crimes-en-centrafrique-minimum-25-ans-de-prison-requis-contre-bemba?id=9301433

Économie, Finances…

(RDC_16) Radio Okapi – 17/5

Le Premier ministre Matata Ponyo a présenté lundi 16 mai à l’Assemblée nationale Projet de loi de finances rectificative 2016. Un projet de loi qui revoit à la baisse les prévisions budgétaires adoptées en décembre dernier. S’il est adopté, le budget 2016 passerait de 8 milliards à 6 milliards de dollars américains.

Au cours de la plénière du lundi, le Premier ministre a expliqué les raisons qui ont conduit son gouvernement à solliciter la réduction de ses prévisions budgétaires. « Il y a des fluctuations économiques dans le pays suite à des chocs exogènes et même endogènes. De ce point de vue, il y a un ralentissement de notre économie, un dépérissement des recettes. Ce qui fait que le gouvernement ne peut plus réaliser ses objectifs originels », explique Jean-Luc Mutokambali, président de la commission économico-financière à la chambre basse du Parlement.

Le député révèle qu’une analyse réalisée par le gouvernement faisait état d’une baisse du taux de croissance projeté pour cette année. « Cette analyse révèle qu’alors que le taux de croissance était projeté à 9%, actuellement il n’est que de 6,6%. Ça impacte naturellement sur le budget, sur les recettes attendues qui étaient de l’ordre de 8 476 milliards [francs congolais]. Maintenant, elles ne sont estimées qu’à 6 610 milliards [francs congolais]. Une dépréciation d’environ 2 000 milliards de francs, soit un peu plus de 2 milliards de dollars. Vous voyez que cela impacte négativement sur les dépenses qui étaient prévues », détaille le président de la commission Ecofin.

La RDC fait face à une baisse des cours des principales matières premières qu’elle exporte. Une situation qui, selon le compte-rendu du conseil de ministres du 22 janvier dernier, a fait perdre au pays 1,3 milliards de dollars américains pour l’exercice budgétaire en cours.

Relations extérieures

(RDC_17) AFP – 13/5

Londres et ses partenaires européens envisagent des “sanctions ciblées” contre des responsables d'”actes de répression” politique en RDC, a déclaré vendredi à Kinshasa l’envoyée spéciale de la Grande-Bretagne pour la région des Grands Lacs, Danae Dholakia.

“Pour la Grande-Bretagne, nous parlons avec nos collègues européens sur des sanctions ciblées contre ceux qui ont la responsabilité de l’action ou de la décision dans la violence contre les citoyens et dans l’intimidation de l’opposition”, a dit Mme Dholakia lors d’une conférence de presse tenue en français. “La position du Royaume-Uni est que les personnes responsables des actes de répression ou de violence porteront la responsabilité de leurs actions ou décisions”, a ajouté M. Dholakia.

L’émissaire britannique a fait référence aux récents ennuis judiciaires de l’opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l’année et visé depuis une dizaine de jours par une enquête pour “recrutement de mercenaires”. “J’espère sincèrement que les récentes accusations portées contre Moïse Katumbi” ne constituent pas un “resserrement [supplémentaire] de [l’]espace politique” en RDC, a encore dit Mme Dholakia, ajoutant que “les risques de s’écarter de l’ordre constitutionnel sont réels”.

Pressé par l’AFP de réagir aux propos de Mme Dholakia, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende a déclaré : “Nous attendons voir.” “Il faut bien qu’on nous dise qui a fait quoi pour être sanctionné. On ne peut pas nous impressionner avec ça. Nous sommes des lumumbistes”, a ajouté M. Mende, faisant référence à Patrice-Émery Lumumba, éphémère premier Premier ministre du jeune Congo indépendant au sortir de la colonisation belge en 1960.

Lire aussi sous :

http://www.rfi.fr/afrique/20160519-rdc-augmentation-violations-droits-homme-caractere-politique-onu

(RDC_18) AFP – 17/5

Le parti du président congolais Joseph Kabila a accusé mardi “les impérialistes” occidentaux de chercher à déstabiliser la RDC, à l’occasion d’une cérémonie de célébration de la prise de pouvoir par Laurent Désiré Kabila, père de Joseph Kabila, qui est suspecté de vouloir rester au pouvoir au-delà de la fin de son mandat.

“Qui sont-ils pour imposer un système de légitimité en RDC? Il n’appartient pas aux Belges, aux Français, et aux autres d’interpréter les lois congolaises dans le but de détruire ce pays (…)”, a lancé Henri Mova, le secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, au pouvoir) lors de cette réunion politique à Kinshasa. “Nous disons non à la balkanisation de la RDC, non à l’intrusion étrangère, non aux impérialistes”, a poursuivi M. Mova. “Nous disons non à la balkanisation de la RDC, non à l’intrusion étrangère, non aux impérialistes”, a poursuivi M. Mova – un ancien ambassadeur de la RDC en Belgique – devant près d’un millier de sympathisants, principalement des jeunes. “La Cour constitutionnelle a tranché, le président Kabila est là et sera encore là”, a martelé M. Mova.

Plusieurs dirigeants de la majorité réclament depuis plusieurs mois une transition de deux à quatre ans pour organiser une élection dans des conditions satisfaisantes.

Lire aussi sous :

http://www.rfi.fr/afrique/20160518-rdc-partisans-kabila-fetent-liberation-appellent-son-maintien-pouvoir

(RDC_19) Radio Okapi – 18/5

Nommé en avril dernier facilitateur du dialogue en RDC, l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo reconnaît faire face à « quelques difficultés à surmonter ». Alors qu’il l’avait annoncé lors de sa première conférence de presse, le comité préparatoire n’est toujours pas mis en place.

« Nous attendons toujours qu’on nous saisisse des propositions concrètes pour que nous puissions mettre sur pied le comité préparatoire tel qu’il a été prévu au départ. De toute façon, nous gardons l’espoir qu’une formule sera trouvée. Il n’est pas exclu que l’on fasse préparer ce dialogue par une sorte de groupe de travail », explique le Togolais qui a accordé à Radio Okapi un entretien exclusif.

Lire l’interview sous :

http://www.radiookapi.net/2016/05/18/actualite/politique/edem-kodjo-il-nest-pas-exclu-que-lon-fasse-preparer-le-dialogue-par

RWANDA

Relations extérieures

(RWA_1) RFI – 15/5

Le Rwanda a expulsé ces derniers jours des centaines de Burundais présents sur son sol. Selon les autorités, ils étaient en situation irrégulière. Les relations entre le Rwanda et son voisin, plongé depuis plus d’un an dans une grave crise politique, sont au plus mal. Bujumbura accuse régulièrement Kigali de soutenir des rebelles qui tentent de renverser son gouvernement. Tandis que Kigali dément vertement.

Selon Séraphine Mukantabana, la ministre rwandaise en charge des Réfugiés, ces expulsions ont eu lieu dans le cadre d’opérations de routine visant des ressortissants étrangers en situation irrégulière. « Nous avions un certain nombre de Burundais disséminés à travers le pays qui n’avaient pas de documents », a-t-elle expliqué. « Nous leur avons demandé de régulariser leur situation ou de demander le statut de réfugiés. Ceux qui ont refusé ont été renvoyés chez eux », a-t-elle poursuivi, assurant ne pas être en mesure de donner le nombre exact de personnes expulsées.

Selon le collectif de journalistes burundais SOS Médias Burundi, ils seraient plus de 800 à avoir été contraints de quitter le Rwanda depuis vendredi. Toujours selon ce collectif, certains y vivaient depuis de nombreuses années.

Si la ministre rwandaise assure que ces opérations « ne visaient pas les Burundais en particulier », un officiel rwandais, sous couvert d’anonymat, accuse : depuis le début de la crise des milliers de Rwandais ont dû fuir le Burundi à la suite de mauvais traitements tandis que ceux en situation irrégulière ont été systématiquement expulsés.

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