Grands Lacs: Semaine du 19 au 25 mars 2016

Éphémérides G.L. – Semaine du 19 au 25 mars 2016

RESUME : En RDC, la CENI a officiellement prévenu que les élections législatives et présidentielle ne pourraient se tenir à la date prévue, sauf si l’on ne révisait pas le fichier électoral, et a introduit une requête à la Cour constitutionnelle pour « obtenir une petite extension qui ne sera pas éternelle ». La majorité a pris acte tandis que l’opposition s’oppose à cette requête et appelle la CENI à respecter la constitution (RDC_6). De son côté, le Secrétaire général des N.U. se déclare inquiet par l’impasse politique tandis que son représentant à Kinshasa insiste sur la tenue du dialogue national (RDC_11). Par ailleurs, les Etats-Unis invitent eux aussi la classe politique congolaise à se mettre autour de la table et à respecter l’alternance au pouvoir (RDC_12).

Sur le plan de la sécurité, les autorités congolaises demandent une nouvelle fois la réduction de moitié des casques bleus d’ici à la fin de l’année : elles ont fait valoir que l’armée gouvernementale allait renforcer d’ici quelques mois les trois bataillons de sa Force de réaction rapide, engagés contre les rebelles dans l’est du pays (RDC_13). Sur le terrain, une attaque des combattants de l’ADF a été repoussée par les FARDC dans le territoire de Beni où des hélicoptères d’attaque de la MONUSCO sont intervenus contre ces combattants, ce qui marque la reprise effective des opérations conjointes avec l’armée congolaise (RDC_1) (RDC_5_1). En ce qui concerne ce groupe armé, les autorités rejettent les conclusions du rapport d’un groupe d’études qui implique certains éléments des FARDC, d’autres groupes rebelles locaux dans les massacres commis dans ce territoire (RDC_5). Toujours au Nord Kivu, deux prêtres catholiques ont été assassinés par des groupes armés non identifiés dans les territoires de Beni et de Rutshuru (RDC_2) (RDC_3), tandis que dans un groupement du territoire de Masisi, des unités spéciales de l’armée mènent une chasse contre les milices Maï-Maï Nyatura (RDC_4).

Dans le domaine de la justice et des droits humains, la principale nouvelle de la semaine est la condamnation par la CPI de J.P. Bemba pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité : sa peine sera fixée ultérieurement. L’intéressé est également poursuivi pour subordination de témoins, une affaire qui doit encore être jugée (RDC_8). Pour ce qui regarde les militants de la LUCHA arrêtés à Goma le 15 mars dernier, ceux-ci ont finalement été relâchés suite au versement d’une caution versée par leur famille (RDC_7). Enfin, on signalera que le ministre de la Justice, qui déclare que la plupart des ONG des droits de l’homme fonctionnent dans l’illégalité et annonce un nouveau décret sur la liberté de manifester, compte entamer trois fois par an un dialogue interactif avec celles dont les dossiers seront en ordre (RDC_9).

Dans le domaine des relations extérieures, la RDC a remis au Comité de suivi des tribunaux pénaux internationaux de l’ONU et non pas au Rwanda le génocidaire rwandais présumé qui avait été arrêté au Nord Kivu en décembre dernier (RDC_10).

Au Burundi, la violence est toujours de mise : deux officiers accusés d’être impliqués dans des tortures et des répressions d’opposants ont été assassinés à Bujumbura (BUR_1) (BUR_2), tandis que des attaques à la grenade ont à nouveau eu lieu dans un quartier de la capitale (BUR_3). Sur le plan international, les experts en droits de l’homme de l’ONU, qui exhorte les autorités à continuer à libérer des détenus politiques, affirment qu près de la moitié des détenus ont été l’objet de tortures ; certains des témoins qui ont rencontré ces experts ont dû fuit le pays par crainte de représailles (BUR_4) (BUR_5). Enfin, on signalera que le Rwandais arrêté pour espionnage ne serait pas un soldat comme annoncé, mais un délinquant (BUR_6).

En Ouganda, l’opposant principal au président Museveni réélu récemment, Kizza Besigye, est toujours assigné à résidence (OUG_1).

BURUNDI

Sécurité, Armée…

(BUR_1) AFP – 22/3

Le lieutenant-colonel Darius Ikurakure, régulièrement accusé d’être impliqué dans la répression des opposants au président Pierre Nkurunziza, a été assassiné par balles mardi alors qu’il se trouvait dans l’enceinte de l’état-major général de l’armée, au coeur de la capitale Bujumbura, a appris l’AFP de sources militaires concordantes.

L’officier se trouvait à l’état-major de l’armée vers 13H00 (11H00 GMT) lorsqu’il a été assassiné par un militaire qui a ensuite pris la fuite, selon ces sources. Interrogé sur cet assassinat par l’AFP, un haut responsable de l’armée a répondu sous couvert de l’anonymat: “C’est malheureusement vrai”. L’état-major est pratiquement désert pendant la pause déjeuner, à l’exception des soldats de faction, ont précisé ces sources.

Le porte-parole de l’armée burundaise, le colonel Gaspard Baratuza, ne pouvait être joint mardi en début d’après-midi pour commenter cet homicide.

Le lieutenant-colonel Ikurakure était le commandant du bataillon de génie de Muzinda, situé à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale. Son nom a été régulièrement cité dans des cas de disparitions forcées ou de torture de jeunes issus des quartiers contestataires de la capitale, opposés au troisième mandat du président Nkurunziza qui a déclenché une profonde crise politique dans le pays. C’était “un personnage cruel au centre de la répression en cours. Je regrette qu’il parte sans répondre de ses actes devant la justice”, a réagi à l’AFP Pacifique Nininahazwe, l’une des figures de la société civile burundaise actuellement en exil. Son assassinat n’a pas été revendiqué dans l’immédiat et on ignorait mardi si son meurtrier a agi pour des motifs politiques ou autres.

(BUR_2) AFP – 23/3

Un officier de l’armée du Burundi, issu de l’ancienne armée dominée par la minorité tutsi, a été assassiné mardi soir à Bujumbura, quelques heures à peine après un autre officier sorti des rangs de l’ancienne rébellion hutu aujourd’hui au pouvoir, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

L’officier d’état-major, le major Didier Muhimpundu, a été abattu mardi aux environs de 20h00 alors qu’il était dans un bar du centre-ville de Bujumbura, selon des témoins. “Il a reçu un coup de fil de quelqu’un qui lui a demandé de le retrouver dehors, il est sorti (et) il a été tué par balles à ce moment là”, a expliqué à l’AFP un haut gradé de l’armée, sous couvert d’anonymat. Cette information a été confirmée à l’AFP par les services de communication de l’armée burundaise mercredi.

Cet assassinat est survenu quelques heures à peine après celui du lieutenant-colonel Darius Ikurakure, abattu alors qu’il se trouvait dans l’enceinte de l’état-major général de l’armée à Bujumbura. Cet officier, issu de l’ancienne rébellion hutu du CNDD-FDD, était le commandant du bataillon de génie de Muzinda, situé à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale. Son nom a été régulièrement cité dans des cas de disparitions forcées ou de torture de jeunes issus des quartiers contestataires de la capitale.

Lire aussi sous :

http://www.rfi.fr/afrique/20160324-burundi-violence-armee-tutsis-hutus-Ikurakure

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/03/23/au-burundi-le-mystere-sur-l-assassinat-de-deux-officiers-de-l-armee_4888613_3212.html

(BUR_3) AFP – 24/3

Au moins trois personnes ont été blessées par l’explosion de deux grenades ce jeudi dans la capitale burundaise Bujumbura, après plusieurs jours d’accalmie, a annoncé le porte-parole adjoint de la police. Une première grenade a explosé devant un véhicule de transport en commun à 07H15 et une seconde a suivi à quelques minutes d’intervalle, toutes deux dans le même quartier de Mutanga-nord (nord-est), a expliqué Moïse Nkurunziza.

“La première a blessé le chauffeur du minibus de transport et une passagère et la seconde un passant un peu plus loin”, a-t-il précisé, ajoutant: “la police recherche le terroriste à l’origine de ces attentats”. Selon des témoins, une des deux grenades visait un bus qui transportait des officiers de l’armée burundaise travaillant à l’Institut supérieur des cadres militaires, ce qui a été démenti par le porte-parole adjoint de la police. Cette attaque survient après le double assassinat mardi de deux gradés de l’armée, le lieutenant-colonel Darius Ikurakure, sorti des rangs de l’ancienne rébellion hutu aujourd’hui au pouvoir, et le major Didier Muhimpundu, issu de l’ancienne armée tutsi du Burundi. Ces deux assassinats font craindre une recrudescence des violences, après une courte période de relative accalmie.

Les attaques à la grenade, jamais revendiquées, qui frappaient Bujumbura quasi-quotidiennement en février se sont raréfiées depuis le début du mois de mars. Le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences lorsque le président Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature en avril 2015 pour un troisième mandat. Réélu en juillet, il a ainsi violé la constitution ainsi que l’accord d’Arusha qui mit fin à la guerre civile entre 1993 et 2006 (300.000 morts), selon l’opposition, la société civile et une partie de son camp. Les violences ont déjà fait plus de 400 morts et poussé plus de 250.000 personnes à quitter le pays.

Justice, Droits de l’homme…

(BUR_4) AFP – 19/3

L’ONU a exhorté vendredi le gouvernement burundais à continuer de libérer des détenus politiques et a dénoncé la poursuite de graves violations des droits de l’homme dans le pays.

La libération conditionnelle cette semaine de 47 personnes arrêtées il y a près d’un an “montre que certains efforts sont faits pour restaurer l’Etat de droit”, a estimé Zeid Ra’ad al Hussein, haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, devant le Conseil de sécurité. Ces 47 détenus figuraient sur une liste de 125 personnes “à libérer immédiatement” qui avait été transmise par l’ONU à Bujumbura.

Le haut-commissaire a réclamé “avec fermeté” la libération des autres personnes de cette liste, “particulièrement les prisonniers politiques”. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a rappelé lors du même débat que le gouvernement avait promis de libérer au total quelque 2.000 prisonniers. “Nous attendons que cet engagement soit entièrement tenu et nous espérons que de nouvelles mesures soient prises dans le même sens, dont la libération de tous les prisonniers politiques et la fin des restrictions sur les médias et les organisations de la société civile”, a-t-il affirmé.

M. Zeid a aussi estimé “encourageant” l’autorisation d’émettre donnée à une radio indépendante, même si “c’est insuffisant pour assurer la liberté d’expression et d’information”. “De graves violations de droits de l’homme continuent d’être commises”, a-t-il affirmé, citant “disparitions, arrestations arbitraires, exécutions extra-judiciaires et tortures” ainsi que, depuis début janvier, une hausse des signalements de “tortures et mauvais traitements de prisonniers”.

Lors d’une récente visite dans des centres de détention à Bujumbura, les experts de l’ONU ont constaté “que près de la moitié des détenus ont été torturés ou gravement maltraités”. “Ces exactions persistantes et l’impunité dont bénéficient les responsables font que beaucoup de Burundais vivent dans la terreur”, a-t-il conclu.

L’ambassadeur français François Delattre, qui avait demandé cette réunion, a indiqué à la presse que la France allait proposer un nouveau projet de résolution du Conseil. Il s’agit, selon lui, de “renforcer l’engagement et la présence internationale au Burundi pour réduire les violences, de promouvoir un dialogue interburundais inclusif et de faire respecter les droits de l’homme”. La France avait tenté en vain le mois dernier de faire adopter une déclaration du Conseil, se heurtant d’emblée aux réticences et à l’enlisement des discussions. Le projet de texte suggérait d’envoyer au Burundi des policiers de l’ONU afin de tenter d’y ramener le calme.

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http://www.rfi.fr/afrique/20160321-burundi-ces-aveux-televises-tombent-point-nomme-pouvoir-nkurunziza

(BUR_5) ATS – 22/3

Certaines personnes que les trois experts de l’ONU sur le Burundi ont rencontré sur place ont ensuite dû fuir le pays après des actes considérés comme de possibles représailles. L’un de ces trois émissaires a demandé mardi que neuf observateurs soient déployés sur place dès début avril.

Ces “éventuelles représailles” sont “profondément déconcertantes”, a affirmé le rapporteur spécial de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, Christof Heyns, devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies réuni à Genève. Il a réclamé la coopération du gouvernement burundais pour éviter de telles violences.

Au terme de sa visite début mars avec ses deux collègues, M. Heyns estime que des preuves montrent qu’aussi bien le gouvernement que l’opposition sont responsables d’exécutions extrajudiciaires ou arbitraires, de torture et de disparitions forcées. Il demande des observateurs à Mutakura, Cibitoke, Nyakabiga et Musaga, les quatre quartiers de Bujumbura les plus touchés par les violences. Il salue la hausse de 32 à 100 observateurs de l’Union africaine (UA). Et de souhaiter que ceux de l’ONU puissent se rendre sur place ou au moins dans les pays voisins dès début avril.

La marge de manoeuvre de la société civile, dont dix ONG ont dû suspendre leurs activités, doit être renforcée et la persécution de ses représentants doit cesser. De même que l’opposition politique. Le gouvernement doit mettre un terme à ses discours qui attisent les tensions, selon M. Heyns.

Les trois experts doivent retourner au Burundi en juin. Leur rapport final est attendu en septembre.

Selon le bureau sur place du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, en près d’un an, quelque 500 personnes ont été tuées, 1.700 arrestations et détentions arbitraires ont eu lieu et vingt cas de disparitions forcées ont été constatés. Les médias ne sont pas autorisés à fonctionner ou sont quasiment tous proches du pouvoir. Les violences ont fait plus de 250.000 réfugiés, un chiffre mis en doute par le gouvernement.

Le ministre burundais des droits de l’homme, Martin Nivyabandi, a reconnu mardi qu'”il y a certainement des victimes des violations des droits de l’homme” dans son pays. “La situation s’est normalisée” et les déplacés retournent progressivement chez eux, selon lui. Plus de 1.000 armes ont été récupérées auprès de la population, a ajouté le ministre.

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http://www.rfi.fr/afrique/20160323-burundi-droits-homme-geneve-onu-conseil-pierre-claver-mbonimpa

Relations extérieures

(BUR_6) AFP – 19/3

Le Rwandais arrêté au Burundi et présenté par le gouvernement burundais comme un “espion” à la solde de Kigali est considéré par sa famille comme un “fou” et un “bandit” mais pas un soldat, selon les témoignages de proches interrogés par l’AFP dans son village.

“Mon fils n’a jamais été dans l’armée ni n’a côtoyé de près ou de loin des militaires, il ne connaît que le vol”, a affirmé Esdras Nsabimana, le père de Cyprien Rucyahintare, depuis le village de Mugina dans le sud du Rwanda, près du lac Rweru, à la frontière avec le Burundi. “C’est un bandit”, martèle-t-il. M. Rucyahintare avait été arrêté le 7 mars au Burundi selon les autorités locales et avait été présenté comme un militaire rwandais d’active, en mission pour déstabiliser le pays.

L’homme s’était lui-même présenté à la presse comme un “caporal” de l’armée rwandaise et avait notamment expliqué être entré au Burundi pour une mission d’espionnage. L’armée rwandaise avait immédiatement réfuté des “accusations puériles” et démenti tout lien avec cet homme.

Esdras Nsabimana, un agri-éleveur, a expliqué que son fils avait disparu la semaine précédant l’annonce de son arrestation, juste après lui avoir volé un sac de haricots, le dernier d’une longue série de larcins. “Il n’a jamais été dans l’armée”, a renchéri Phocas Uwaritatse, 20 ans, l’un des frères de M. Rucyahintare. Il dresse le portrait d’un “fou”, d’un illettré qui a arrêté sa scolarité en “troisième année primaire”. M. Uwaritatse raconte avoir, comme son père, vu la vidéo de la “confession” de son frère grâce à des journalistes. “Ça m’a vraiment surpris. Il a sûrement été utilisé par le Burundi. Peut-être qu’on lui a donné de l’argent pour ternir l’image du Rwanda”, a-t-il supputé.

OUGANDA

Vie politique…

(OUG_1) RFI – 23/3

En Ouganda, la Haute Cour de justice devait se prononcer ce mardi sur le cas de l’opposant Kizza Besigye, assigné à résidence depuis plus d’un moins maintenant.

L’audience a finalement été annulée et l’étude du dossier reportée au mois de mai à la demande du parquet. Après avoir mis en cause la crédibilité des résultats du scrutin du 18 février qui a vu la réélection pour un cinquième mandat du président Yoweri Museveni, Kizza Besigye a été arrêté à de nombreuses reprises avant d’être assigné à résidence.

RDC

Sécurité, Armée…

  • Kivu

(RDC_1) Radio Okapi – 19/3

Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont repoussé ce samedi 19 mars tôt dans la matinée une attaque des rebelles ougandais ADF à Tungudu et Opira dans le territoire de Beni au Nord-Kivu.

Selon des sources militaires, ces rebelles ougandais ont attaqué les positions de l’armée situées dans ces deux villages vers 4h30 (heure locale). Ils ont été repoussés après des affrontements de plus d’une demi-heure.

Le porte-parole des opérations Sokola1, lieutenant Mak Hazukay, affirme que la situation à Tungudu et Opira est « sous contrôle » des FARDC. Il indique que les affrontements ont coûté la vie à deux rebelles. Un militaire aurait également été grièvement blessé.

(RDC_2) Radio Okapi – 20/3

Un prêtre de la congrégation Caracholine de Nyamilima a été grièvement blessé par balles tôt dimanche 20 mars matin à Katwiguru, à 30 km à l’Est du chef-lieu de territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Son véhicule a été attaqué par des hommes armés non encore identifiés, alors qu’il se rendait à la messe. Mais les populations attribuent cette attaque aux rebelles FDLR. C’est la deuxième attaque armée ciblant les prêtres catholiques de Nyamilima, en l’espace de deux mois, dans la zone.

Des sources hospitalières de Nyamilima rapportent que c’est entre 7 et 7h30 que la voiture, qui transportait le père Jonas, a été attaquée alors qu’il allait dire la messe à Katwiguru. C’est juste à l’entrée du village que des hommes armés ont tiré plusieurs coups de feu en direction de la voiture pour contraindre le chauffeur à s’arrêter.

Le père Jonas a été touché d’au moins cinq balles, dont quatre au bras droit, une au niveau de la colonne vertébrale et une autre à la jambe. Le chauffeur, lui, a reçu une balle aux bras. Et une autre a atteint une fillette qui était à bord du véhicule. Tous les trois ont été acheminés à l’hôpital de Nyamilima. Le père Jonas, dans un état critique, a été évacué sur Goma, selon toujours les sources médicales. La voiture, criblée des balles, est complètement endommagée, ont poursuivi les mêmes sources. L’attaque est attribuée aux combattants FDLR, pourchassés par les FARDC depuis quelques jours dans le Rutshuru.

En deux mois, c’est la seconde attaque qui prend des prêtres de l’église catholique de Nyamilima pour cibles. Il y a trois jours, un véhicule de marque Fusso a été incendié par les hommes armés au même endroit.

Il y a quelques jours, les FARDC ont lancé les opérations de traque contre les FDLR dans le Rutshuru. Ces derniers seraient en débandade et multiplient les attaques contre les véhicules.

(RDC_3) Radio Okapi – 21/3

Le prêtre assomptionniste Vincent Machozi de la paroisse catholique de Bunyuka dans le territoire de Beni (Nord-Kivu) a été tué dimanche 20 mars par des hommes armés qui ont fait irruption dans le couvent de cette paroisse.

L’administrateur du territoire de Beni, Amisi Kalonga, estime qu’il s’agit d’un assassinat ciblé qui visait également Abdul Paluku Kalemire 3, le chef de la collectivité de Bashu, en mission dans la zone et logé dans le même couvent.

« Les bandits sont venus et ils ont menacé les travailleurs de la paroisse. Ils cherchaient le chef de collectivité et le prêtre. Ils étaient estimés à 10 bandits armés au moins. Leur mission était d’achever le chef de collectivité de Bashu et le prêtre », affirme Amisi Kalonga, sans expliquer comment le chef de collectivité s’en est sorti.

Des sources sécuritaires rapportent qu’après leur meurtre, les assaillants ont utilisé le véhicule du chef de collectivité de Bashu pour quitter le lieu. Ils auraient abandonné le véhicule dans un autre village.

Lire aussi sous :

http://www.cathobel.be/2016/03/21/rdc-pretre-assomptionniste-assassine-alerte-genocide-nande/#.VvBUmnoJSwE.facebook

(RDC_4) Radio Okapi – 21/3

Les unités spéciales Forces armées de la RDC ont lancé lundi 21 mars matin les opérations pour chasser les rebelles Maï-Maï Nyatura, dans le groupement Bashali-Mokoto, en territoire de Masisi (Nord-Kivu).

Selon la société civile de Masisi, vers 4 heures, les FARDC ont lancé la première offensive dans les localités de Busumba et Kibarizo. La police indique que la localité de Busumba a été libérée des rebelles alors que, dans d’autres localités, les Maï-Maï se retirent d’eux-mêmes, avant l’arrivée des FARDC.

Depuis plus d’un mois, les Nyatura occupent plusieurs localités du groupement Bashali-Mokoto, obligeant les populations à se déplacer et occasionnant la fermeture d’un commissariat et de sept sous-commissariats de police du groupement.

La société civile de Masisi plaide pour que les FARDC ne se retirent pas de villages récupérés, sous peine de permettre aux groupes armés de réoccuper leurs anciennes positions.

(RDC_5) AFP – 22/3

Les autorités congolaises ont déclaré mardi avoir “bel et bien identifié” les auteurs des massacres de près de 500 civils dans une région de l’est de RDC, rejetant les conclusions du rapport d’un groupe international d’experts.

“Les auteurs [des massacres de Beni] sont bel et bien identifiés. Ce sont les ADF Nalu, qui ont des réseaux de complicité. Ce sont des rebelles ougandais”, a déclaré à l’AFP le ministre congolais des Médias et porte-parole du gouvernement Lambert Mende.

M. Mende réagissait aux conclusions d’un rapport du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), publié lundi, affirmant que les autorités congolaises et l’ONU ont “mal identifié” les responsables des massacres commis dans le territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu et aux confins de l’Ituri voisine, où près de 500 civils, selon l’ONU, ont été tués essentiellement à l’arme blanche, depuis octobre 2014.

“Il est clair que le gouvernement congolais et la Monusco n’ont pas fait les efforts suffisants pour répondre à cette crise et ont mal identifié l’ennemi”, écrit dans ce rapport le GEC, qui travaille pour une meilleure compréhension des différents aspects du conflit en RDC. Intitulé, “Qui sont les tueurs de Beni?”, le rapport soutient que “la responsabilité des massacres ne peut pas être attribuée seulement aux ADF” accusant certains membres de l’armée congolaise et des anciens mouvements rebelles soutenus par le Rwanda et l’Ouganda, ainsi que des membres des milices communautaires, d’être intervenus dans les attaques contre la population civile.

Rebelles musulmans opposés au président ougandais Yoweri Museveni, les ADF sont présents depuis 1995 dans l’est congolais, où ils sont accusés de violations graves et répétées des droits de l’Homme et de se livrer à un juteux trafic de bois. Depuis septembre, les attaques attribuées à cette milice sont plutôt menées à l’arme automatique le long de la route nationale 4, entre Beni et la frontière avec la province de l’Ituri, plus au nord, et sont dirigées vers des postes militaires, quand elles ne visent pas des véhicules ou des passants.

Lire le rapport du GEC sous :

http://congoresearchgroup.org/wp-content/uploads/2016/03/Rapport-Beni-GEC-21-mars.pdf

(RDC_5_1) AFP – 25/3

“Des hélicoptères d’attaque” de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco) étaient engagés depuis jeudi contre des rebelles ougandais, matérialisant la reprise de la coopération avec l’armée congolaise, a annoncé vendredi à l’AFP un responsable des Casques bleus.

“Nos hélicoptères d’attaque ont infligé des pertes dans les rangs” de l’Alliance des Forces démocratiques alliés (ADF) “et les opérations se poursuivent”, a déclaré le commandant adjoint des forces de la Monusco, le général Jean Baillaud, ajoutant que l’opération est “la matérialisation du soutien” aux Forces armées de la RDC (FARDC) contre les rebelles

“La Monusco a attaqué les ADF par des hélicoptères de combat dans les profondeurs de Semliki”, un village proche de la frontière avec l’Ouganda au nord-est de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, a précisé le lieutenant Mak Hazukay, porte-parole de l’Opération Sokola 1 des FARDC.

Vie politique…

(RDC_6) Radio Okapi – 18/3

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) affirme ne pas être en mesure d’organiser la présidentielle dans le délai constitutionnel.

Son président national, Corneille Nangaa l’a clairement exprimé, vendredi 18 mars, à Kinshasa. «Aujourd’hui, ce sont des contraintes techniques qui ne permettent pas à la Ceni d’organiser les élections dans les temps», a-t-il souligné. Pour ce faire, Corneille Nangaa a promis d’introduire une requête à la Cour constitutionnelle pour “obtenir une petite extension qui ne sera pas éternelle”.

Le président de la Ceni a par ailleurs indiqué que son institution pourrait organiser la présidentielle dans le temps à condition que la classe politique décide de ne pas tenir compte de la révision du fichier électoral. «Si les acteurs se mettent d’accord là-dessus et lèvent cette option, nous irons aux élections en 2016», a précisé Corneille Nangaa. En clair, il faudra dans ce cas organiser la présidentielle avec le fichier électoral de 2011, sans environ 10 à 12 millions de potentiels nouveaux majeurs.

En février dernier, le président de la Ceni avait expliqué à un groupe d’acteurs politiques les contraintes qui rendent impossible l’organisation des élections dans le délai. L’opération de révision du fichier électoral pourra durer au minimum seize à dix-sept mois, avait prévenu Corneille Nangaa.

Lire aussi sous :

http://www.rfi.fr/afrique/20160319-rdc-ceni-recours-cour-constitutionnelle-delai-election

http://afrikarabia.com/wordpress/rdc-la-ceni-demande-le-report-de-la-presidentielle/

http://www.radiookapi.net/2016/03/19/actualite/politique/election-rdc-il-nest-nullement-question-de-depasser-la-date

http://www.radiookapi.net/2016/03/19/actualite/politique/francis-kalombo-la-ceni-na-pas-qualite-de-saisir-la-cour

http://www.radiookapi.net/2016/03/20/actualite/politique/presidentielle-rdc-martin-mukonkole-accuse-la-ceni-de-cautionner-et

http://www.rfi.fr/afrique/20160320-rdc-report-elections-novembre-debat-ceni

http://www.radiookapi.net/2016/03/20/actualite/politique/presidentielle-rdc-delly-sessanga-juge-la-demarche-de-la-ceni

http://www.radiookapi.net/2016/03/21/actualite/societe/elections-rdc-33-ong-appellent-la-ceni-respecter-la-constitution

http://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/jugement-bemba-un-enorme-pas-vers-la-fin-des-viols-comme-arme-de-guerre_1775898.html

http://www.rfi.fr/afrique/20160323-rdc-possible-report-presidentielle-agite-sphere-politique

Justice, Droits de l’homme…

(RDC_7) AFP – 19/3

Dix-huit militants de la société civile arrêtés lors d’une marche silencieuse mardi à Goma ont été relâchés samedi après avoir payé une caution, a-t-on appris auprès de leur mouvement.

“Nos 18 camarades qui étaient arrêtés à Goma mardi 15 mars viennent d’être relâchés par le parquet sous caution. Petite victoire”, écrit le mouvement Lutte pour le changement (Lucha) sur son compte twitter.

“Nous avons payé chacun une amende de 30.000 francs congolais (32 dollars)”, a déclaré à l’AFP Antoine Wasingia, un des militants relâchés. “Nous n’avions pas l’intention de payer cette caution parce que nous sommes conscients que nous n’avons pas commis d’infraction. Ce sont nos familles qui ont eu peur pour notre vie et ont payé pour notre libération”, a-t-il ajouté.

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2016/03/19/actualite/justice/goma-la-lucha-refuse-de-payer-lamende-demandee-par-le-parquet

(RDC_8) Radio Okapi – 20/3

L’ancien vice-président de la RDC, Jean-Pierre Bemba, a été reconnu coupable en tant que chef militaire de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis par des rebelles du MLC en Centrafrique en 2002 et 2003, dans un verdict rendu par la CPI ce lundi 21 mars. Il devient la première personne poursuivie par la CPI à être condamné comme chef militaire. La durée de sa peine sera fixée ultérieurement.

L’ancien vice-président de la RDC était poursuivi pour des crimes contre l’humanité (viol et meurtre) et crimes de guerre (viol, meurtre, et pillage) commis en Centrafrique entre 2002 et 2003 par des combattants de la rébellion MLC qu’il dirigeait à cette époque.

À l’époque, Jean-Pierre Bemba est le chef de la rébellion MLC qui occupe la partie Nord-Ouest de la RDC, frontalière de la Centrafrique. Ses hommes traversent cette frontière pour aller secourir Ange-Félix Patassé, président de la Centrafrique qui est menacé de coup d’État.

En 2003, Bemba retire ses hommes. Patassé est renversé par un coup d’État qui porte François Bozizé à la tête du pays. Les troupes de Bemba sont accusées de plusieurs exactions sur les populations civiles. Des sources sur place font notamment état de viols, assassinats et pillages commis par les hommes du MLC. En décembre 2004, les autorités centrafricaines décident de poursuivre Bemba devant la justice centrafricaine puis, deux ans plus tard, devant la CPI pour les viols, assassinats et pillages dont ses hommes se seraient rendus coupables sur le sol centrafricain.

Le 23 mai 2008, un mandat d’arrêt est délivré sous scellés par la CPI. Le levé des scellés intervient un jour plus tard. Le même jour, Jean-Pierre Bemba est arrêté en Belgique. Il comparaît pour la première fois le 4 juillet 2008. Les charges retenues contre lui sont confirmées le 15 juin 2009.

Le procureur de la CPI estime que l’ancien vice-président congolais est pénalement responsable, en tant que commandant militaire, des crimes commis par ses troupes dans un pays tiers. Le procès Bemba s’ouvre officiellement le 22 novembre 2010. Les plaidoiries finales sont prononcées les 12 et 13 novembre 2014.

Le verdict prononcé ce lundi 21 mars concerne cette affaire. Mais Jean-Pierre Bemba est poursuivi dans une autre affaire connexe à celle-ci. Le jour des déclarations finales dans l’affaire principale, le 12 novembre 2014, la CPI a fait savoir qu’elle va poursuivre Jean-Pierre Bemba et quatre co-accusés dans un second dossier. Bemba, son avocat Me Kilolo, un assistant juridique, un témoin expert de la défense et le député du MLC Fidèle Balala sont accusés de subornation de témoins. L’accusation assure que depuis sa cellule à La Haye, Jean-Pierre Bemba aurait coordonné une opération de corruption de témoins, tandis que Me Aimé Kilolo, aurait veillé « à la mise en œuvre de la stratégie globale ».

Jean-Pierre Bemba doit aller au bout de cette seconde affaire, dont le procès est en cours depuis septembre dernier. Pour ce deuxième procès, il encourt jusqu’à 5 ans de prison. Ses co-accusés sont tous en liberté provisoire. Bénéficiaire lui aussi de la liberté provisoire dans cette affaire, Jean-Pierre Bemba avait été maintenu en détention pour l’affaire principale dont le verdict vient d’être prononcé.

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2016/03/21/actualite/justice/laffaire-bemba-en-5-questions

http://www.liberation.fr/planete/2016/03/21/centrafrique-la-cpi-juge-bemba-coupable-de-crimes-contre-l-humanite_1441026

http://www.boursorama.com/actualites/jean-pierre-bemba-de-la-rebellion-a-la-cpi-en-passant-par-la-vice-presidence-congolaise-1704ba539c5f97f3f9f1e33a4da23680

http://www.radiookapi.net/2016/03/21/actualite/justice/proces-bemba-un-avertissement-important-aux-chefs-militaires-selon-hrw

http://www.radiookapi.net/2016/03/21/actualite/justice/proces-bemba-cest-une-grande-deception-pour-le-parti-affirme-jacques

(RDC_9) RFI – 22/3

En RDC, le gouvernement a décidé d’organiser, trois fois par an, un dialogue interactif avec les organisations de défense des droits de l’homme. La première édition s’est déroulée lundi 21 mars, en présence des principaux responsables des Services de sécurité. L’objectif affiché : améliorer la situation des droits de l’homme dans le pays.

C’est aussi l’occasion notamment pour le ministre de la Justice de démentir les accusations contre l’opération de police Likofi, tant décriée par la communauté internationale, les allégations concernant la fosse commune de Maluku ou encore d’arrestations politiques contre des activistes de la société civile.

Alexis Thambwe Mwamba a également annoncé des mesures à l’égard des ONG et notamment celles de défense des droits de l’homme, mais aussi un nouveau décret relatif à la liberté de manifester. Le ministre de la Justice a répondu à la presse sur cette série de mesures à l’issue de cette conférence. « Je voulais démontrer clairement que la plupart [des ONG] fonctionnent dans l’illégalité. C’est leur intérêt de régulariser leur dossier si elles veulent continuer à opérer » a déclaré Alexis Thambwe Mwamba

Les organisations de défense de droits de l’homme se sont inquiétées de l’annonce de ces mesures. Les ONG qui avaient été invitées et ont répondu présent ont également déploré le peu de concertation dans la préparation de ce dialogue.

Relations extérieures

(RDC_10) AFP – 20/3

Le génocidaire rwandais présumé Ladislas Ntaganzwa, détenu par Kinshasa, a été remis dimanche au Comité de suivi des tribunaux pénaux internationaux de l’ONU par les autorités de la RDC à l’aéroport de Ndjili, a constaté un journaliste de l’AFP.

“M. Ladislas Ntaganzwa, accusé d’avoir participé au génocide au Rwanda, est entre les mains de nos services depuis décembre 2015, nous avons décidé de le remettre au Mécanisme de suivi des tribunaux pénaux de l’ONU”, a déclaré à la presse le ministre congolais de la Justice Alexis Thambwe Mwamba. M. Ntaganzwa a embarqué dans un avion onusien dont la destination n’a pas été divulguée. “Nous ne sommes pas dans un cadre bilatéral avec le Rwanda, mais nous exécutons une décision du Conseil de sécurité des Nations unies”, a-t-il précisé.

M. Ntaganzwa a été transféré à Kinshasa au mois de décembre après son arrestation à Rutshuru dans la province troublée du Nord-Kivu (est de la RDC). Il est l’un des neuf génocidaires rwandais présumés recherchés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Cette institution a été créée pour juger les responsables et les acteurs du génocide de 1994 au Rwanda, qui selon l’ONU a fait 800.000 morts, principalement Tutsi. M. Ntaganzwa est poursuivi pour “entente en vue de commettre le génocide, génocide, complicité de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide et crimes contre l’humanité”.

(RDC_11) AFP – Belga – 21/3

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est déclaré lundi “très préoccupé par l’impasse” politique en RDC, ajoutant redouter un regain de violences dans le pays.

Au cours d’un débat au Conseil de sécurité sur la situation dans la région des Grands Lacs, il a appelé une nouvelle fois “tous les intervenants (..) à régler leurs différends par le dialogue et à créer des conditions propices à la tenue en temps voulu d’élections crédibles, conformément à la Constitution”.

Des élections sont prévues en RDC en novembre 2016 mais cette perspective semble s’éloigner chaque jour davantage. L’opposition accuse le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et dont le second mandat s’achève le 19 décembre, de manoeuvrer pour se maintenir au pouvoir.

“Je suis très préoccupé par l’impasse dans laquelle se trouve encore l’organisation des prochaines élections”, a averti M. Ban. “Par le passé, les crises politiques qui ont frappé la région des Grands Lacs se sont traduites par des violences généralisées et de graves problèmes de sécurité. Nous devons empêcher ce scénario de se reproduire”. M. Ban a demandé “au Conseil de sécurité et aux dirigeants de la région d’aider à préserver la stabilité politique en RDC en trouvant rapidement une issue à l’impasse actuelle”.

Il a par ailleurs noté “certains progrès” en matière de sécurité dans l’est congolais avec la défaite du mouvement rebelle du 23 mars (M23) et la reprise de la coopération militaire contre les groupes armés rebelles entre les forces gouvernementales et la mission de l’ONU en RDC (Monusco). Mais il a rappelé que 7,5 millions de civils ont toujours besoin d’aide humanitaire dans le pays, dont plus de 1,5 million de personnes déplacées.

Lire aussi sous :

http://www.radiookapi.net/2016/03/23/actualite/politique/rdc-maman-sidikou-parle-de-limpasse-du-processus-electoral-devant

(RDC_12) Radio Okapi – 22/3

Les Etats-Unis d’Amérique invitent la classe politique congolaise à se mettre autour d’une même table pour décider sur la destinée de la RDC; étant donné que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) enregistre techniquement un retard pour tenir l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel. Le chef de mission adjoint de l’ambassade américaine, David Brown, l’a déclaré mardi 22 mars à Kinshasa. Selon lui, la stabilité du pays dépend principalement d’une alternance politique dans le délai fixé par la constitution congolaise.

Lors d’une une interview à Radio Okapi, David Brown, a déclaré: «Nous souhaiterions voir ici en RDC une alternance démocratique conforme à la constitution. Donc je crois que la clé à la stabilité en RDC, vous a échappé malheureusement au fil de votre histoire, c’est l’alternance démocratique. C’est justement maintenant où vous aurez pour la première fois une opportunité d’avoir une alternance démocratique à travers les urnes.»

Pour lui, cette position des Etats-Unis ne devrait pas être interprétée comme une ingérence étrangère dans les affaires politiques internes de la RDC, mais plutôt comme un signe d’amitié profonde. «Le fait qu’on a, en privé et en public, exprimer nos préoccupations par rapport au délai constitutionnel n’est pas une ingérence. Au contraire, c’est une expression d’une amitié, une amitié profonde qui est aussi ancrée dans les valeurs qui sont chères à nous les Américains», a affirmé David Brown. Pour les Américains, les valeurs démocratiques sont universelles et le besoin de respecter la constitution est comme une ancre de stabilité pour n’importe quel pays.

(RDC_13) AFP – 23/3

La RDC souhaite que les effectifs des Casques bleus déployés sur son territoire soient réduits de moitié d’ici la fin de l’année, a indiqué mercredi son ministre des affaires étrangères Raymond Tshibanda.

Le mandat de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), forte de quelque 20.000 hommes, arrive à expiration fin mars. Pour l’instant, l’ONU n’envisage qu’une réduction de 1.700 hommes et insiste pour que la poursuite du retrait des Casques bleus tienne compte de la sécurité sur le terrain, qui reste fragile.

S’adressant au Conseil de sécurité, M. Tshibanda lui a demandé de tenir compte des négociations menées entre l’ONU et Kinshasa pour une “sortie ordonnée et définitive de la Monusco de la RDC”. Il a fait valoir que l’armée gouvernementale allait renforcer “d’ici quelques mois” les trois bataillons de sa Force de réaction rapide, engagés contre les rebelles dans l’est du pays, par “d’autres unités, permettant ainsi une prise en charge totale des besoins de sécurisation de I’Est du pays”. “Aussi (le gouvernement de RDC) se fixe-t-il un objectif ambitieux, a-t-il ajouté, celui de contribuer à créer les conditions objectives qui permettent, que d’ici la fin de cette année, la moitié de la Force de la Monusco aujourd’hui déployée sur notre territoire puisse être retirée, sans mise en cause des acquis sur les plans sécuritaire et de la stabilisation du pays”.

La RDC réclame depuis longtemps une “stratégie de sortie” pour le retrait total des Casques bleus. En mars 2015, l’ONU avait déjà réduit de 2.000 soldats l’effectif de la Monusco. Mais le plafond des effectifs reste fixé à 21.000 soldats et policiers, ce qui laisse à l’ONU la possibilité de les réaugmenter en cas de besoin.

“Nous n’avons jamais demandé un départ précipité ou désordonné (des Casques bleus) mais ne sommes pas prêts à transiger sur la souveraineté de notre pays”, a affirmé ensuite à la presse le ministre congolais.

En ce qui concerne le calendrier électoral, il a aussi affirmé que son gouvernement ne se laisserait pas dicter non plus des échéances.

Lire aussi sous ;

http://www.radiookapi.net/2016/03/24/actualite/politique/rdc-raymond-tshibanda-appelle-lonu-reduire-de-moitie-les-effectifs-de

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