RESUME : Au Burundi, la sécurité reste toujours précaire dans les quartiers contestataires de la capitale. Des explosions de grenade se sont à nouveau produites à Bujumbura (BUR_1), tandis qu’une fosse commune y a été découverte qui, selon le maire, une personnalité nommée par le président de la République, contiendrait les restes d’un massacre commis par des opposants au régime, un « montage » selon un membre de la société civil en exil (BUR_2). De son côté, la police se félicite du bilan positif de son action contre ces opposants (BUR_3). Par ailleurs, les autorités ont annoncé la tenue d’un recensement de tous les étrangers au Burundi, ce qui fait craindre chez les observateurs une consolidation du système sécuritaire, plus spécialement à l’égard des ressortissants rwandais (BUR_4). Enfin, le président a inauguré une Commission vérité et réconciliation en présence de l’archevêque de Cantorbéry, une commission qui a été peu médiatisée et qui porte sur la période allant de l’indépendance à 2008 (BUR_4_1).
Sur le plan diplomatique, on signale l’arrivée d’experts indépendants des N.U. venus enquêter sur les violations des droits de l’homme (BUR_6). Par ailleurs, les résultats de la mission de la délégation de l’Union Africaine, qui a demandé à la communauté internationale de reprendre son aide au Burundi, ne sont pas sans laisser une impression de confusion et d’ambiguïtés. D’une part, les participants de cette délégation de haut niveau n’ont pu obtenir que l’augmentation du nombre d’observateurs militaires et des droits de l’homme et non l’envoi d’une force de maintien de la paix comme l’avait souhaité la présidente de l’UA. D’autre part, le président Nkurunziza et le chef de la délégation, le président sud-africain, ont publié leur propre communiqué qui ne correspond pas au communiqué final de la délégation : dans le premier cas, il était question d’un dialogue soit avec « certains acteurs importants », soit avec des « acteurs non-impliqués dans des actions violentes » ; dans le second, publié in extremis, il était fait mention d’un dialogue « avec tous les acteurs sans conditions ». Enfin, alors que le texte du communiqué final confirme le président Museveni comme médiateur, le sommet de l’Union fait mention d’un nouvelle médiation : celle de l’ancien président tanzanien, Benjamin Mpaka1 (BUR_5) (BUR_7).
En RDC, après une semaine d’accalmie, les cas d’insécurité ont repris vigueur au Kivu où la société civile dénonce les expulsions, les déguerpissements et les démolitions d’habitations, autorisés ou pas par décisions de justice (RDC_6). Au Nord Kivu, des civils ont été abattus par des membres présumés du groupe armé ADF dont deux ont été arrêtés en territoire de Beni (RDC_1) (RDC_3). Toujours au Nord Kivu, un conflit entre communautés a donné lieu à des affrontements entre déplacés et villageois dans le territoire de Rutshuru (RDC_2), tandis que trois employés d’une ONG internationale ont été enlevés dans le territoire de Lubero (RDC_8). Dans le territoire de Masisi, où 200 ménages déplacés ont pu rejoindre leur domicile (RDC_5), la police a déserté un groupement suite à une attaque attribuée à la milice Nyatura : une opération conjointe FARDC-police a été lancée pour récupérer le terrain perdu (RDC_7). Au Sud Kivu par contre, les FARDC ont réussi à déloger des miliciens Raïa Mutomboki dans le territoire de Shabunda (RDC_4). Dans l’ancienne Province Orientale, des échauffourées ont eu lieu dans le territoire de Djugu entre des policiers et des bandes de jeunes qui pourchassaient des civils accusés d’entretenir l’insécurité (RDC_9). Enfin, des hommes armés dont des militaires FARDC ont abattu deux commerçants dans deux localités du territoire d’Irumu (RDC_10).
Toujours sur la question de la sécurité, on notera que la MONUSCO a repris officiellement sa coopération avec les FARDC : les opérations conjointes interrompues depuis un an se concentreront sur les combattants FDLR et ADF (RDC_16).
Dans le domaine politique et dans le contexte des prochaines élections des nouveaux gouverneurs qui doivent avoir lieu le 26 mars prochain, la majorité présidentielle a retiré de sa plate-forme une vingtaine de candidats qui s’étaient présentés sans son aval préalable au poste de gouverneur. D’autres candidats de l’opposition ont par ailleurs écartées par la CENI qui est accusée d’impartialité une trentaine d’ONG : à l’instar de candidats de la majorité évincés, ils ont saisi la justice (RDC_12). Toujours dans le domaine politique, on notera que plusieurs ONG en appellent à une marche de soutien au dialogue national qui fait toujours débat (RDC_13). Enfin, la police a interdit la tenue d’une manifestation d’opposants à Kisangani (RDC_11).
Dans le domaine de la justice, l’ONU comme Paris, Bruxelles et Washington se déclarent très préoccupés par la condamnation de six militants du mouvement citoyen LUCHA à deux ans de prison, une peine qui pourrait être portée à dix ans comme le réclame le ministère public en appel alors que la défense refuse de comparaître : on trouvera dans cette livraison un portrait d’un des principaux acteurs de ce mouvement (RDC_14). Par ailleurs, un observatoire des droits de l’homme dénonce les intimidations auxquelles le Front Citoyen doit faire face (RDC_15). Enfin, près de 200 ONG congolaises remettront mardi à Genève une lettre ouverte au Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) exprimant leur inquiétude face à l’impunité dont jouissent selon elles les auteurs des violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire en RDC (RDC_15_1).
En Ouganda, l’atmosphère reste tendue au lendemain des élections : deux candidats battus à l’élection présidentielle contestent en justice les irrégularités qui ont émaillé la tenue de ce scrutin, tandis que plusieurs journalistes ont été intimidés ou arrêtés depuis lors. (OUG_1).
Au Rwanda, le parquet a requis une peine de 22 ans de prison contre l’ancien chef de la garde présidentielle et un général en retraite accusés notamment d’incitation au soulèvement en août 2014 (RWA_1). Par ailleurs, la RDC a décidé finalement d’extrader vers le Rwanda un ancien maire accusé de participation au génocide après avoir refusé de le faire dans un premier temps (RWA_2).
BURUNDI
Sécurité, Armée…
(BUR_1) AFP – 27/2
Au moins six personnes ont été blessées, dont une “très grièvement”, par l’explosion d’une grenade vendredi dans le quartier populaire de Buyenzi, dans le centre de la capitale Bujumbura, au deuxième jour de la visite d’une délégation de chefs d’Etat africains.
“Des criminels viennent de lancer une grenade sur la 19e avenue de Buyenzi. Elle a fait au moins six blessés, dont un très grièvement”, a annoncé à l’AFP le maire de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, qui a dénoncé un “acte terroriste lâche”.
Des témoins ont assuré à l’AFP que l’explosion a entraîné la fermeture temporaire du marché par la police burundaise et l’arrestation d’une dizaine de jeunes qui se trouvaient dans les environs.
Trois autres grenades avaient explosé dans le quartier voisin de Jabe dans la nuit de jeudi à vendredi sans faire de victime, alors que l’explosion nocturne d’une quatrième, dans celui de Musaga (sud), a fait un blessé, selon la même source administrative.
(BUR_2) AFP – 29/2
Trois corps ont été retrouvés jusqu’ici dans une “fosse commune” découverte lundi dans un quartier contestataire du nord-ouest de Bujumbura, a déclaré à l’AFP le maire de la capitale burundaise, selon qui les opposants au régime seraient à l’origine du massacre.
Cette “découverte” macabre a eu lieu le jour même où le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a annoncé que des experts indépendants de l’ONU, chargés d’enquêter sur les violations des droits de l’homme commises durant les dix mois de crise au Burundi, allaient se rendre sur place dès mardi.
“Sur information de la population, nous avons trouvé aujourd’hui à la 9e avenue de Mutakura une fosse commune, où nous avons déjà découvert trois corps ensevelis dans des sacs”, a déclaré Freddy Mbonimpa, le maire de Bujumbura, un responsable non élu mais directement nommé par le président burundais Pierre Nkurunziza. “Un des tueurs arrêtés (…), qui a reconnu y avoir enterré trois cadavres, nous a assuré qu’il y avait au total une trentaine de corps inhumés dans cette fosse”, a-t-il poursuivi, assurant que “les fouilles continuent à l’heure qu’il est”. Cette “découverte” a été faite en présence de plusieurs journalistes convoqués pour l’occasion. “Cet assassin nous a expliqué qu’ils ont enterré dans cette fosse commune des personnes tuées parce qu’elles soutenaient le troisième mandat (du président Nkurunziza), des Imbonerakure (la ligue des jeunes du parti au pouvoir que l’ONU a qualifiée de milice) ou encore des habitants du coin qui refusaient de contribuer à l’insurrection”, a affirmé M. Mbonimpa.
Lire aussi sous :
http://www.rfi.fr/afrique/20160303-burundi-bataille-communication-question-fosses-communes
(BUR_3) RFI – 2/3
Au Burundi, alors que la mission d’observation des Nations unies débute ses travaux, la police présente un bilan qu’elle juge très positif. Au moins cinq personnes ont été arrêtées ce mardi 1er mars dans le quartier de Cibitoke à Bujumbura et plusieurs dizaines de rebelles se seraient rendus aux autorités.
Sur la photo présentée par la police, ils sont neuf, certains les bras croisés. Vêtus de manière élégante, l’air plutôt détendu, ils affirment avoir mené des attaques contre des personnalités officielles, avant de se rendre de leur propre chef aux autorités. À leurs pieds, des armes et des uniformes saisis par les forces de l’ordre.
Si la véracité du récit est mise en doute par l’opposition burundaise, il s’agit d’un succès pour le porte-parole de la police, qui met également en avant l’arrestation de cinq personnes ce mardi à Cibitoke. Une opération violente, selon certains habitants. « Ils ont tabassé les parents d’un jeune car ils n’arrivaient pas à mettre la main sur lui », raconte un témoin à RFI. « Les violences et les arrestations, c’est notre lot quotidien », commente un autre habitant de Cibitoke.
« Des mensonges », dit le porte-parole de la police, qui explique que les suspects sont accusés d’avoir enlevé, séquestré et violé deux jeunes mineures depuis décembre dernier. « On va savoir maintenant qui sont réellement les auteurs des viols au Burundi », a déclaré le porte-parole de la police, en référence aux accusations de violences sexuelles émises notamment par l’ONU à l’encontre des forces de sécurité.
Vie politique…
(BUR_4) RFI – 1/3
Une grande opération de recensement des étrangers installés dans le pays commence ce mardi 1er mars au Burundi. Ils ont deux mois pour se faire connaître auprès de la police. L’objectif affiché par les autorités est de distribuer des cartes biométriques à ces ressortissants. Mais pour beaucoup d’observateurs, il faut y voir une consolidation du système sécuritaire.
Beaucoup voient dans ce recensement une étape d’une grande opération de fichage, de contrôle de tous ceux qui vivent dans le pays. Et comme les relations sont très tendues en ce moment avec le Rwanda voisin – Bujumbura l’accuse de soutenir des groupes rebelles – certains défenseurs des droits de l’homme redoutent des pressions sur les Rwandais.
C’est le cas de Florent Geel de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme. « On peut penser à la préparation de mesures de rétorsion à leur égard. Un certain nombre d’individus peuvent de toute façon faire l’objet de mesures de représailles, estime-t-il. Et ça, c’est le principe qui est à condamner. Et c’est la volonté d’identification et de contrôle des autorités burundaises qui sont extrêmement inquiétantes. »
Les autorités burundaises, elles, assurent qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Le porte-parole du ministère de la Sécurité publique, Pierre Nkurikiyé, affirme que tous les étrangers sont soumis aux mêmes règles, quelle que soit leur nationalité.
(BUR_4_1) RFI – 4/3
Au Burundi, le président Pierre Nkurunziza a lancé ce vendredi officiellement les travaux de la Commission vérité et réconciliation en présence d’un invité de marque : l’archevêque de Cantorbéry, Monseigneur Justin Welby. Si la fonction et le but de cette Commission ont été peu médiatisés, la cérémonie a été largement relayée sur les réseaux sociaux.
Le président a été accueilli sous une pluie fine à Kayanza, dans le nord du pays. C’est en tout cas ce que montrent les images diffusées par ses services de communication. De cette commission, on sait relativement peu de choses sinon que ses travaux doivent couvrir la période de l’indépendance jusqu’en 2008 : il ne sera donc pas question de la crise que traverse le pays depuis dix mois.
Dans la salle décorée vert-rouge-blanc, l’assemblée a observé une minute de silence en mémoire de « tous les Burundais morts depuis l’indépendance ». Une assemblée composée de personnalités politiques et d’ambassadeurs, et dans laquelle figurait aussi l’archevêque de Cantorbéry, Monseigneur Justin Welby. Ce dernier est la plus haute autorité de l’Eglise anglicane. Il effectue une visite de trois jours au Burundi pour « encourager les Burundais sur leur voie de la recherche de la paix et de la réconciliation », selon l’agence de presse Xinhua.
Le chef de l’Etat burundais s’est ensuite rendu à Ngozi, quelques kilomètres plus à l’est où se trouve réuni le Haut Commandement de l’armée et de la police.
Relations extérieures
(BUR_5) AFP – 27/2
La délégation de l’Union africaine au Burundi a décidé d’augmenter le nombre de ses observateurs des droits de l’Homme et de ses experts militaires dans le pays en proie à une crise, a indiqué samedi dans un communiqué le président sud-africain Jacob Zuma, chef de cette délégation.
“L’UA va déployer 100 observateurs des droits de l’Homme et 100 experts militaires pour surveiller la situation”, selon le communiqué diffusé sur le site de la présidence sud-africaine.
Dépêchée par l’UA, la délégation emmenée par M. Zuma et composée des présidents mauritanien, sénégalais, gabonais et du Premier ministre éthiopien, s’est rendue jeudi et vendredi à Bujumbura pour tenter de débloquer la crise politique dans laquelle est plongé le Burundi depuis 10 mois. Elle y a notamment rencontré le président Pierre Nkurunziza, deux des rares chefs de partis d’opposition à ne pas avoir fui le pays, des membres de la société civile, des autorités religieuses et un ancien président. La grande majorité des responsables de l’opposition et de la société civile indépendante est actuellement en exil.
La délégation de l’UA “a exprimé son inquiétude face aux niveaux de violence, aux pertes de vies humaines et à l’instabilité politique dans laquelle se trouve le pays”, poursuit le communiqué. “Nous pensons fermement que la solution des problèmes politiques au Burundi ne peut être trouvée que par le biais d’un engagement inclusif et pacifique” des parties.
Le président ougandais Yoweri Museveni, médiateur de l’UA dans cette crise, “organisera un dialogue inclusif le plus tôt possible auquel participeront tous les acteurs importants” de la crise.
La délégation de l’UA, dans son communiqué, appelle également la communauté internationale à “reprendre son aide au Burundi, comme le demande le peuple burundais”.
Lire aussi sous :
http://www.slateafrique.com/654291/burundi-lua-prone-le-dialogue-muscle-sa-mission-dobservation
http://www.rfi.fr/afrique/20160227-burundi-union-africaine-bilan-visite-crise
http://www.rfi.fr/afrique/20160228-burundi-reactions-delegation-union-africaine-ua-guichaoua-forsc
http://www.rfi.fr/afrique/20160302-burundi-couac-communication-union-africaine
Lire le communiqué final sous :
http://www.peaceau.org/uploads/com.burundi-fr-25-26-02-2016.pdf
(BUR_6) AFP – 29/2
Des experts indépendants de l’ONU chargés d’enquêter sur les violations des droits de l’homme commises durant les dix mois de crise au Burundi seront sur place dès demain, selon le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme. Les trois experts, dont le Conseil des droits de l’homme de l’ONU avait demandé l’envoi le 17 décembre, ont pour mandat d'”enquêter sur les violations et abus de droits de l’homme en vue de prévenir la détérioration de la situation”.
“Notre objectif est d’aider le Burundi à remplir ses obligations en matière de droits de l’homme et d’établir les responsabilités pour les cas de violations et d’atteintes aux droits de l’homme, y compris en identifiant les auteurs présumés”, a déclaré le Sud-africain Christof Heyns, rapporteur spécial de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires.
“Nous avons reçu un mandat clair du Conseil des droits de l’homme afin d’aider le Burundi à éviter le pire”, a renchéri l’Algérienne Maya Sahli-Fadel, rapporteuse spéciale de l’Union africaine sur les réfugiés, les demandeurs d’asile, les personnes déplacées et les migrants en Afrique. Le troisième de ces experts est le Colombien Pablo de Greiff, rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition.
“L’envoi de cette mission n’a pas été de tout repos car le gouvernement burundais a d’abord multiplié les obstacles. La situation a été débloquée pendant la visite du secrétaire général de l’ONU au Burundi il y a une semaine”, a expliqué un cadre de l’ONU, sous couvert d’anonymat. La mission d’enquête présentera un rapport préliminaire le 21 mars et son rapport final en septembre.
Lire aussi sous :
http://www.rfi.fr/afrique/20160301-burundi-le-groupe-experts-onu-met-travail
(BUR_7) RFI – 2/3
Le sommet des chefs d’Etats d’Afrique de l’Est qui s’est tenu ce mercredi 2 mars à Arusha a reconduit la présidence tanzanienne pour un an. Le nouveau président tanzanien, John Magufuli, a fait appel à l’un de ses prédécesseurs, l’ancien président Benjamin Mkapa, pour initier une nouvelle médiation dans la crise burundaise.
Benjamin Mkapa connaît bien tous les acteurs burundais. Même s’il n’intervient plus – ou très peu – sur la scène publique tanzanienne, l’ancien président reste une autorité reconnue et respectée dans le pays. Aujourd’hui âgé de 77 ans, Benjamin Mkapa est perçu comme celui qui a réussi la transition de la Tanzanie vers l’économie de marché. C’est aussi un vétéran de la diplomatie, il a été ministre des Affaires étrangères deux fois avant d’être élu président. Il connaît parfaitement la crise burundaise puisqu’il a déjà été à l’oeuvre comme médiateur aux côtés de Nelson Mandela. Il était d’ailleurs en première ligne pour établir l’accord d’Arusha signé en août 2000.
Il n’est donc pas étonnant que le nouveau président John Magufuli ait fait appel à lui. Mkapa est son mentor. Beaucoup disent en Tanzanie que c’est Benjamin Mkapa qui a « fait » John Magufuli en le soutenant depuis de nombreuses années.
Le président tanzanien lui est encore peu versé dans les affaires étrangères, il a reconnu ce mercredi avoir accepté la présidence provisoire de la communauté d’Afrique de l’Est « pour rendre service ». Et sur la crise burundaise, il va s’en remettre entièrement à Benjamin Mkapa.
OUGANDA
Vie politique…
(OUG_1) RFI – 29/2
Plus d’une semaine après l’annonce des résultats de la présidentielle, la pression sur les opposants est toujours très forte. Les candidats qui souhaiteraient contester le résultat des élections ont jusqu’à mardi pour déposer leur dossier à la commission électorale. Les deux principaux opposants qui ont déclaré rejeter les résultats de ce scrutin sont privés de leur liberté de mouvement. Pour la première fois depuis 8 jours, Kizza Besigye a été autorisé à sortir de chez lui ce dimanche. Il s’est rendu à la messe, mais a très vite été de nouveau remis sous le contrôle de la police.
À la sortie de la messe surveillée de très près par la police, Kizza Besigye s’est exprimé sur son désir de liberté et de justice. « Nous devons prier, nous devons travailler et se battre pour la justice, a-t-il lancé. Parce que c’est la justice qui garantit la stabilité. Aujourd’hui il n’y a pas de justice. Il n’y a pas que des injustices politiques mais une injustice générale : une injustice économique, une injustice sociale, une injustice culturelle. Et la justice ne vient pas d’elle-même. Il faut travailler pour l’obtenir, a martelé l’opposant. Nous devons nous sacrifier pour elle. Parce que sans justice le reste ne peut pas venir. Donc nous sommes engagés et déterminés à travailler et à nous battre pour la justice dans notre pays. »
Une liberté qui a été de courte durée. À peine est-il parti de l’église qu’il a été conduit au poste. Patrick Onyango, porte-parole de la police, explique qu’il n’a pas accepté de suivre l’itinéraire indiqué par les forces de l’ordre.
« Il a insisté, il voulait se rendre au marché de Kiseka. C’est l’endroit où toutes les manifestations commencent à Kampala. Donc nous avons dû l’amener ici. Il n’est pas en état d’arrestation. Il est seulement avec le commandant de police du district… Ils sont en train de parler. Ce sont juste des mesures préventives. Besigye est un homme libre », a-t-il assuré.
Il a été reconduit chez lui en fin d’après-midi sous escorte policière. Samedi, le candidat Mbabazi, qui souhaitait se rendre chez Kizza Besigye, avait lui aussi été ramené à son domicile par les forces de l’ordre.
Lire aussi sous :
http://www.rfi.fr/afrique/20160229-ouganda-intimidation-journalistes-opposition
http://www.rfi.fr/afrique/20160302-ouganda-resultats-presidentielle-museveni-contestes
RDC
Sécurité, Armée…
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Kivu
(RDC_1) Radio Okapi – 26/2
Les services de sécurité du territoire de Beni ont appréhendé deux hommes et une femme qu’ils suspectent d’appartenir à un réseau de recrutement des ADF, les rebelles ougandais auteurs de nombreuses tueries dans ce territoire du Nord-Kivu.
L’un des hommes arrêtés dans la commune de Rwenzori reçoit régulièrement des recrues ADF en provenance de l’Ouganda et d’autres villes de la RDC et les acheminent dans la brousse où s’entraînent les ADF, indiquent des sources sécuritaires de la ville.
Le même homme serait également à la tête du réseau de ravitaillement des rebelles en nourriture et produits pharmaceutiques. La femme arrêtée est présentée par les mêmes sources comme la fille d’un responsable rebelle ADF. Elle a été appréhendée dans un premier temps en décembre dernier par les services de sécurité ougandais avant de s’échapper. L’auditeur militaire de garnison de Beni affirme avoir lancé une enquête sur ce dossier.
Les services de sécurité affirment s’employer pour l’heure à identifier les véhicules de transport, officines pharmaceutiques et dépôts des vivres qui collaboreraient avec les personnes interpellées.
(RDC_2) Radio Okapi – 28/2
Cinq personnes sont mortes dans la nuit de samedi à dimanche 28 février, lors des affrontements entre les déplacés et les villageois à Nyanzale dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.
Des sources locales indiquent que tout a commencé lorsque qu’un corps d’un jeune du camp des déplacés tué dans son champ a été ramené par d’autres en début de soirée. Ces jeunes déplacés ont accusé les villageois de Nyanzale d’être à la base de sa mort et ont opté pour la vengeance. Ils ont à leur tour tué quatre villageois de Nyanzale, un village situé dans la zone de Bwalanda, en chefferie de Bwito.
Des sources proches de l’administration du territoire parlent aussi d’une quarantaine de maisons incendiées pendant que certains habitants ont trouvé refuge à la base de la Monusco.
Les militaires de la RDC qui sont en opération Sokola 2 dans cette zone, ont dû tirer en l’air pour disperser les gens durant toute la nuit. Jusqu’au petit matin de ce dimanche, les FARDC ont mis la main sur une dizaine de personnes présumées auteurs de ces incendies à Nyanzale, selon des sources militaires.
Les corps des victimes sont gardés par leurs familles respectives et aucune autorité locale ne s’est prononcée au sujet de l’enterrement de ces personnes. En ce moment, un calme précaire règne dans ce village.
Lire aussi sous :
(RDC_3) AFP – 29/2
Treize civils ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi par de présumés rebelles ougandais dans le territoire de Beni, dans l’est de la RDC, a déclaré l’armée congolaise, alourdissant un précédent bilan.
“Nous venons de découvrir au total treize corps, tués à l’arme blanche, dont quatre femmes”, a dit à l’AFP le lieutenant Mak Hazukay, porte-parole des forces armées de la RDC dans la région de Beni, au nord de la province du Nord-Kivu. “Les ADF (Forces démocratiques alliées) ont perpétré leur sale besogne dans trois petits villages isolés”, a ajouté le lieutenant Hazukay, joint au téléphone de Goma, capitale du Nord-Kivu.
Le porte-parole militaire avait auparavant fait état d’un premier bilan de six morts et trois disparus tandis que l’administrateur du territoire de Beni, Amisi Kalonda, avait déclaré que “deux corps venaient d’être retrouvés, décapités à la manchette”.
Selon M. Kalonda, la tuerie a eu lieu dans le village de Ntombi, situé à environ 40 km au nord-est de Beni, une zone de massacres et attaques récurrents attribués aux ADF, dans le nord du Nord-Kivu. “Le centre de santé de ce village a été complètement pillé”, avait-t-il ajouté.
Le Centre d’études pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme (Cepadho) a de son côté fait état d'”au moins douze civils massacrés par les ADF” dans deux villages.
(RDC_4) Radio Okapi – 1/3
Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont délogé depuis une semaine des miliciens du groupe Raïa Mutomboki des localités de Nyambembe, Nduma et Swiza dans le territoire de Shabunda. L’armée a également abattu cinq miliciens, récupéré quatre armes AK 47, capturé un milicien et libéré un militaire détenu en otage par ce groupe armé.
Les militaires ont lancé une opération contre ces miliciens, auteurs d’exactions contre des civils dans cette partie du Sud-Kivu.
Selon le commandant du 3309è régiment de l’armée, les militaires sont installés à Swiza. À l’en croire, les Raïa Mutomboki, en déroute, ont fui vers la forêt de Nkumwa qui sépare le territoire de Shabunda de celui de Walikale.
Les militaires invitent les habitants de ces localités libérées à y retourner. La population qui avait fui les combats dans la forêt commence à revenir et à reprendre peu à peu ses activités, affirment des sources locales.
La société civile locale salue l’opération menée par les FARDC contre les miliciens Raïa Mutomboki.
(RDC_5) Radio Okapi – 1/3
Environ deux cents ménages de déplacés qui vivaient dans les camps de Mugunga I et Bulengo ont regagné le week-end dernier leurs villages d’origine dans le groupement Kamuronza, en territoire de Masisi (Nord-Kivu).
Ces familles vivaient à la périphérie Ouest de la ville de Goma depuis l’occupation de leurs habitations par les rebelles du M23. Leurs localités sont repassées sous le contrôle de l’armée congolaise depuis la fin du mois d’octobre 2013. Le retour volontaire de ces déplacés a été facilité par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et la Commission nationale pour les réfugiés (CNR).
D’autres groupements du territoire de Masisi, notamment Ufamandu I et Bashali Mukoto, devraient accueillir ces retournés.
L’OIM a mis à la disposition de ces ménages des attestations de retour volontaire pour faciliter leur identification en tant qu’anciens déplacés. Ces attestations devraient également leur permettre d’avoir accès à des projets d’assistance communautaire dans les jours à venir dans leurs zones de retour. Une ONG locale a assuré le transport de ces déplacés vers des centres proches de leurs villages d’origine.
Selon le porte-parole du sous-bureau de l’OIM au Nord-Kivu, Philippe Muhima, le retour des déplacés de Mugunga I et Bulengo dans leurs milieux sera organisé chaque mois.
(RDC_6) RFI – 1/3
Ce sont des affaires dont on parle peu et pourtant, elles empoisonnent la vie des populations dans l’est de la RDC : les conflits fonciers et leurs conséquences, les déguerpissements. Des expulsions, des démolitions de maisons autorisées ou non par des décisions de justice. La société civile se plaint des méthodes musclées utilisées. Dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu, près d’une centaine de maisons auraient été brûlées, des milliers de personnes obligées de fuir. Face aux plaintes des habitants des localités concernées, les autorités provinciales du Nord-Kivu ont demandé la suspension de la mesure d’expulsion, le temps de réexaminer le dossier.
Tout commence par une décision de justice prise par le tribunal de grande instance de Goma autorisant le déguerpissement des habitants de Shonga et de deux localités voisines. Celui qui s’est présenté comme le propriétaire de la plantation où se trouvent ces villages aurait fait valoir un acte de propriété de 2006, mais n’aurait jamais tenté de démarches à l’époque.
Selon des sources locales, alors qu’un appel aurait été interjeté et aurait dû suspendre la mesure d’expulsion, l’homme se serait présenté dans ces villages pour lancer une vaste opération de démolition entre le 18 et le 26 février avec quelques éléments des forces de sécurité qu’il aurait commissionnés. Il y aurait eu près d’une centaine de maisons brûlées et même des pillages, selon des sources locales.
Un haut gradé de l’armée dément catégoriquement et assure que les policiers et les militaires ne seraient arrivés qu’après pour « mettre fin au désordre entre les concessionnaires et les villageois ». Pourtant, malgré les maisons brûlées et les dégâts occasionnés, le « propriétaire » n’a toujours pas été inquiété, déplore une source locale.
Le gouverneur de la province tempère. « On le sait, ce sont des terres disputées depuis les années 60 », explique Julien Paluku. « Mais on a demandé le réexamen du dossier, car il y a des zones d’ombre, on essaie de veiller aux intérêts de la population », poursuit-il. Une mission d’enquête conjointe de l’ONU et des forces de sécurité a été envoyée le week-end dernier pour tenter d’y voir plus clair.
Autre exemple d’expulsion manu militari : celle d’habitants du village de Mborero à 10 km au nord de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. C’est le chef de l’Etat lui-même, Joseph Kabila, qui assure être propriétaire d’un terrain. Le 30 janvier dernier, les habitants de ce terrain ont donc été expulsés et plusieurs maisons détruites par les forces de l’ordre.
En tout, une cinquantaine de familles sont à la rue, selon maître Ephrem Iragi qui défend un plaignant : « Il y a eu un assaut de 250 militaires dans le village. Ces militaires sans mandat ni document officiel ont démoli des habitations. Les familles survivent sans abri. Personne n’a jamais accédé à l’acte de propriété. On ne sait pas quand il a été signé ».
De son côté, le gouverneur de la province du Sud-Kivu assure que les « habitants avaient été avertis en bonne et due forme de leur expulsion à venir et que les démarches au niveau judiciaire ont été respectées à la lettre ».
(RDC_7) Radio Okapi – 2/3
Les policiers ont déserté depuis deux semaines cinq des neuf sous-commissariats de police que compte le groupement de Bashali-Mokoto (dans le territoire de Masisi) au Nord-Kivu, à cause de l’activisme des groupes armés. Faute d’équipements pour faire face aux miliciens, rapportent des sources locales, ces agents de l’ordre ont trouvé refuge à l’état-major de la police à Kirumbu, à plus 100 km à l’Ouest de Goma.
Depuis quelques jours, des miliciens s’attaquent aux policiers à Bashali-Mokoto. Ils en auraient tué quelques-uns et ravi à d’autres leurs armés. Le samedi 27 février dernier, des miliciens identifiés comme des combattants de la milice Nyatura ont ravi la tenue et une vingtaine de cartouches d’un AK 47 à un policier du commissariat de Bwederu à Lukweti, localité située dans le groupement Bashali-Mokoto. Le lendemain dans la nuit, des miliciens Maï-Maï ont tué deux policiers à Bihambwe et emporté leurs armes.
Un responsable de la police dans le territoire de Masisi sollicite un déploiement des militaires dans cette partie du Nord-Kivu en proie aux groupes armés. Il reconnaît que les policiers déployés à Bashali-Mokoto sont mal équipés. À en croire cette source, peu de policiers disposent d’armes à feu. Ceux qui en disposent les ont ravies aux bandits ou récupérées auprès des civils qui les détenaient illégalement.
Pour sa part, l’inspecteur divisionnaire-adjoint de la police au Nord-Kivu affirme que l’armée a planifié des opérations dans cette zone.
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(RDC_8) AFP – 3/3
Trois employés congolais d’une organisation humanitaire internationale ont été enlevés mercredi par des hommes armés non identifiés dans l’est de la RFC, a-t-on appris jeudi auprès de leur ONG, qui dit être sans nouvelle des otages. “Hier (mercredi), trois membres de notre organisation ont été enlevés vers 15h30 (15h30 HB) par les hommes armés dans le territoire de Lubero”, dans le centre-est de la province troublée du Nord-Kivu, a déclaré à l’AFP Heather Kerr, directrice pour la RDC de l’ONG Save the children.
Les trois “hommes étaient dans un convoi de deux véhicules”, l’un a été attaqué, “ils ont été amenés dans la brousse et pour le moment nous n’avons aucune information” sur le lieu de leur détention ou les revendications des ravisseurs, a-t-elle ajouté.
En mars 2015, deux employés congolais de cette ONG avaient déjà été retenus en otage pendant 48 heures par des ravisseurs non identifiés dans le territoire de Rutshuru (sud de la province du Nord-Kivu) avant d’être libérés par les forces de l’ordre.
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Province Orientale
(RDC_9) Radio Okapi – 27/2
Le calme est revenus depuis vendredi 26 février dans la localité de Drakpa, à 25 km de Djugu centre en collectivité de Walendu Pitsi, après des échauffourées qui ont opposé la nuit précédente les policiers et un groupe de jeunes de cette entité.
Le bilan avancé par la société civile du territoire de Djugu fait état d’un civil tué par la police et des plusieurs cases incendiées par cette bande des jeunes, accusée par les autorités locales de troubler l’ordre public. Les autorités rassurent qu’un dispositif de la police est déployé sur place en vue de sécuriser la population et ses biens. Ces jeunes pourchassaient des civils qui acheminaient au chef-lieu de la collectivité certains habitants cités par l’autorité coutumière comme instigateurs de l’insécurité. La société civile, qui l’affirme, précise qu’à l’arrivée de la police, la situation a dégénéré. Ces jeunes, munis d’armes blanches, ont résisté à leur arrestation.
Un policier a tiré à bout portant sur un jeune qui, selon la même source, voulait lancer une flèche sur cet agent de l’ordre. Le jeune homme a succombé sur-le-champ. Dans la foulée, la police s’est retirée. Ces jeunes, appuyés par leurs collègues venus en renfort, se sont mis à incendier des cases, dont celle du chef de la localité qui est en fuite.
Plusieurs biens, dont des habits et des ustensiles de cuisine, sont partis en fumée. Pris de peur, tous les habitants du village se sont enfuis dans la brousse.
L’administrateur du territoire a indiqué samedi matin que la population avait regagné le village. La police est déployée depuis vendredi pour assurer la sécurité de la contrée.
(RDC_10) Radio Okapi – 29/2
Trois personnes ont été tuées par balle le week-end à Bunia et dans les localités de Komanda et Nyakunde en territoire d’Irumu (Ituri).
Les sources policières indiquent que des hommes armés se sont introduits samedi 27 février à Bunia au domicile d’un commerçant qu’ils ont abattu. Les assaillants auraient également violé l’épouse du commerçant qui est enceinte.
Le lendemain de la soirée à Komanda, localité située à 75 km au sud de Bunia, quatre hommes armés ont tiré à bout portant sur un commerçant dans sa maison qui est mort sur place. D’après la police, avant de se retirer les bandits ont blessé par balle l’épouse du commerçant qui est grièvement blessé.
Au cours de la même soirée au village de Nyakunde, à 45 km toujours au sud de Bunia, des criminels ont abattu un autre opérateur économique bien connu sur place. Ils lui auraient également arraché une importante somme d’argent. Furieux après avoir été informés de ces meurtres, des habitants en colère ont incendié le bureau de la police à Nyakunde et lynché un militaire.
La direction de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) en Ituri qui avait appelé à la suspension des activités économiques ce lundi pour dénoncer ces assassinats, s’est ravisée.
Le maire intérimaire de la ville de Bunia a affirmé que des éléments de l’armée se trouvaient parmi les criminels.
Pour sa part, l’Auditeur militaire de garnison, capitaine Vicky Lopongo, dit avoir déjà demandé à ses services de démanteler ce réseau dans l’armée et la police. Il indique que deux militaires et deux civils qui seraient complices de ces meurtres ont été arrêtés.
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Vie politique…
(RDC_11) Radio Okapi – 27/2
La police nationale a empêché la cérémonie de la sortie officielle de la Dynamique pour l’unité de l’opposition et le G7, à Kisangani (Tshopo).
Les policiers ont été déployés à l’Alliance Française de Kisangani, où devait avoir lieu cette cérémonie. Tout le périmètre était bouclé. L’ordre d’interdire cette manifestation est venu du Maire de la ville.
Le vice-président du MLC/Fédération de la Tshopo, Paulin Maembo, a qualifié ce comportement de violation de liberté publique, garantie par la constitution de la République. «Nous sommes très étonnés de voir qu’une manifestation qui s’est fait dans un lieu privé parce que la salle de l’Alliance française est un lieu privé et ça fait partie des installations de l’ambassade de France. C’est un lieu inviolable selon les lois diplomatiques et aujourd’hui nos militants sont dehors et la police les empêche d’entrer dans la salle au motif que nous n’avons pas demandé l’autorisation», s’est-il plaint.
Paulin Maembo accuse par ailleurs le maire de la ville de Kisangani de violer la constitution pour avoir interdit la tenue de cette manifestation.
De son côté, le maire-adjoint de la ville de Kisangani, Ramazani Tabora a indiqué que les organisateurs n’ont pas officiellement écrit pour informer les autorités compétentes de la tenue cette activité.
(RDC_12) Radio Okapi – 27/2
La Majorité présidentielle (MP) a réitéré, samedi 27 février, sa demande de retrait de certaines candidatures des partis politiques et personnalités membres de sa plate-forme, aux postes de gouverneurs des provinces. Cette structure a accusé ces candidats d’indiscipline pour n’avoir pas reçu le quitus du regroupement politique avant de postuler. Ce que récusent les candidats concernés par cette mesure, estimant que la Ceni n’a aucune raison de les invalider.
Pour justifier la démarche de sa famille politique, le secrétaire général-adjoint de la MP, Joseph Kokoniangi évoque les articles 10 et 13 de la loi électorale ainsi que l’article 110 de la constitution. «Nos amis, qui débarquent comme candidat indépendant sans écrire aux partis politiques, restent membres de ces partis et ne peuvent pas prétendre être candidat indépendant. Je viens de vous citer l’article de la constitution qui soutient la lettre de la MP qui a demandé l’invalidation de tous ces candidats membres des partis de la MP», a-t-il souligné.
La MP appelle également à l’invalidation des candidats fonctionnaires et agents de l’Etat qui n’ont pas justifié leurs demandes de mise en disponibilité à la date limite du dépôt des candidatures.
De leur côté, les candidats incriminés se sont référés à l’article 22 de la loi électorale qui définit les conditions d’irrecevabilité des listes. Selon cette loi, une liste doit être rejetée si elle reprend le nom d’une ou plusieurs personnes inéligibles, ou si elle porte un nombre supérieur au nombre de sièges ou encore si elle reprend le nom d’un candidat dans plus d’une circonscription électorale pour un même niveau. Ces candidats estiment que la centrale n’a aucune raison de les invalider tant qu’ils remplissent les conditions reprises dans la loi électorale.
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http://www.radiookapi.net/2016/02/29/actualite/politique/rdc-la-liste-des-candidats-gouverneurs
(RDC_13) RFI – 2/3
Plusieurs organisations de la société civile appellent à une marche pour la paix et en soutien au dialogue politique convoqué par le président Joseph Kabila. Une marche prévue pour ce samedi 5 mars. Une démarche qui fait grincer des dents certaines organisations congolaises de défense des droits de l’homme.
Ce sera comme une procession, c’est ce que disaient les organisateurs de cette marche, une prière pour la paix, mais aussi pour qu’un dialogue s’instaure en République démocratique du Congo, comme l’explique Cathy Kalanga, porte-parole de la plateforme Société civile dans sa diversité : « Nous demandons que tout le monde puisse se mettre autour d’une table, qu’ils parlent parce que ce sont des Congolais qui se parlent. Comme ça, demain on peut organiser des élections apaisées, des élections qui ne vont pas amener la guerre après ».
Même si Cathy Kalanga dit parler d’un dialogue dans le respect de la Constitution et renvoyer dos-à-dos majorité et opposition, cette initiative suscite de la méfiance au sein de certaines organisations de défense des droits de l’homme, notamment à cause du passé de militant du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, parti présidentiel), mais aussi des prises de position de certains organisateurs de cette marche.
« C’est vraiment les pouvoirs qui l’organisent parce que si c’était réellement la société civile, qui est constituée par nos organisations qui dénonçons, qui critiquons tous les méfaits, les abus contre les droits de l’homme, on ne pouvait jamais nous accorder ça », estime maître Georges Kapiamba, représentant de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) au Congo.
Seules les manifestations de soutien à la majorité et aux initiatives du gouvernement sont aujourd’hui autorisées en RDC, dénoncent ces organisations de défense des droits de l’homme. Un deux poids deux mesures confirmé par les Nations unies, mais vertement démenti par le gouvernement.
Justice, Droits de l’homme…
(RDC_14) RFI – 27/2
La communauté internationale se dit à nouveau préoccupée par la restriction de l’espace politique et les atteintes aux libertés publiques en RDC après la condamnation de six militants de Lucha, le mouvement citoyen, à deux années de prison ferme pour avoir écrit des affiches appelant à lutter pour la démocratie, l’alternance et le respect des délais constitutionnels. Une condamnation qui est tombée en pleine visite du secrétaire général des Nations unies. Tour d’horizon des réactions.
C’est le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme qui a été le premier à réagir. « Ce verdict révèle l’instrumentalisation de la justice congolaise dans la répression des droits constitutionnels », a dit son directeur José Maria Aranaz.
Paris, Bruxelles et Washington ont emboîté le pas en faisant part de leur préoccupation suite à cette condamnation. Pour le Quai d’Orsay, « il est essentiel que la société civile puisse prendre part à un débat démocratique serein et que les responsables politiques ne subissent pas d’entraves dans leurs activités ». Pour la Belgique, « l’expression libre d’opinions divergentes est une condition nécessaire à l’avènement d’un dialogue permettant d’avancer sur la voie d’élections apaisées ». Paris et Bruxelles appellent les autorités à respecter les libertés publiques et leurs engagements internationaux.
Washington, par la voix de son envoyé spécial, pour les Grands Lacs se dit profondément déçu de cette condamnation. « Je pense que les réactions excessives de ce genre sont certainement vues comme une faiblesse et non pas comme une force », a estimé Tom Perriello ajoutant que la criminalisation de l’opposition légitime ne pouvait qu’entrainer une radicalisation que ni le gouvernement, ni l’opposition ne peuvent souhaiter.
Pour ce qui est de l’Union européenne, qui a appelé à un dialogue en RDC avec l’Union africaine, les Nations unies et l’OIF, un porte-parole se contente de rappeler qu’ « un dialogue ne peut porter des fruits si le droit de s’exprimer librement et d’une façon responsable est respecté. »
Face à ces réactions, le porte-parole du gouvernement congolais dénonce du néocolonialisme. « Nous trouvons surprenant et même scandaleux que des gouvernements étrangers qui ont le plus grand respect pour leurs propres institutions judiciaires se permettent de montrer un tel mépris pour celles de la RDC », s’est indigné Lambert Mendé.
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http://maliactu.net/la-rdc-rejette-les-appels-de-loccident-apres-la-condamnation-de-six-militants/
http://www.ibtimes.co.uk/law-disorder-drc-who-fred-bauma-congos-jailed-mahatma-gandhi-1546274
http://www.jeuneafrique.com/306666/societe/rdc-vers-peine-plus-lourde-six-militants-de-lucha/
(RDC_15) Radio Okapi – 2/3
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme (OBS) dénonce les menaces et actes d’intimidation contre les membres du collectif «Front Citoyen 2016». Cette structure a fait cette dénonciation dans un communiqué dont une copie est parvenue, mercredi 2 mars, à Radio Okapi. Selon l’OBS, ces activistes reçoivent des appels anonymes et messages, les menaçant de mort s’ils n’arrêtent pas de parler au nom du «Front Citoyen 2016».
Parmi ces défenseurs, cette structure cite Paul Nsapu, président de la Ligue des électeurs et secrétaire général de la FIDH, Jean-Claude Katende, président de l’Asadho et porte-parole du collectif ainsi que Floribert Anzuluni, coordonnateur du collectif Front Citoyen 2016.
Une des victimes présumées de ces menaces, Jean-Claude Katende a réagi à Radio Okapi: «Je pense que les menaces qui sont proférées contre nous, c’est pour nous pousser à quitter nos charges au sein du Front Citoyen. Ce que nous ne ferons pas». Il dit ne pas avoir l’intention de saisir les autorités du pays qui, selon lui, n’ont pas été capables, depuis novembre dernier, de mettre fin à la diabolisation dont les membres du collectif Front Citoyen 2016 sont victimes au travers les médias proches du pouvoir. «Il n’y a aucune autorité qui est intervenue pour faire arrêter cette diabolisation des Congolais par les autres Congolais. Et donc, nous ne pouvons pas penser qu’une fois l’autorité saisie, elle ferait quelque chose», a-t-il souligné.
Jean-Claude Katende a affirmé avoir déjà saisi les organisations internationales, qui s’occupent de cette question «pour que des pressions soient faites sur le gouvernement de la RDC».
(RDC_15_1) Belga – 4/3
Près de deux cents ONG congolaises remettront mardi à Genève une lettre ouverte au Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) exprimant leur inquiétude face à l’impunité dont jouissent selon elles les auteurs des violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire en RDC, ont-elles annoncé vendredi. “Nous voulons que les responsables politiques et militaires de ces crimes de guerre et de ces crimes contre l’humanité (commis depuis deux décennies) répondent de leurs actes devant la justice, quel que soit leur bord et quelle que soit la fonction qu’ils occupent aujourd’hui”, ont indiqué ces 182 ONG d! ans un communiqué commun adressé à l’agence Belga.
Elles demandent notamment au HCDH de lever l’embargo sur sa base de données, “actuellement strictement confidentielle”, identifiant les présumés auteurs des 617 incidents violents documentés dans le “Rapport du projet Mapping concernant les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la RDC”.
Ces ONG réclament encore la mise sur pied “sans plus de retard” de chambres spécialisées mixtes (congolaises et internationales) pour la répression du crime de génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Elles demandent encore un renforcement de la capacité des parquets congolais et de la police technique et scientifique.
Relations extérieures
(RDC_16) AFP – 3/3
L’ONU va bientôt reprendre sa coopération militaire avec l’armée régulière de la République démocratique du Congo (RDC) pour s’attaquer aux groupes rebelles opérant dans l’est du pays, a annoncé mercredi un haut responsable des Nations unies.
Ce soutien militaire de la Monusco (mission de l’ONU en RDC) aux FARDC (forces gouvernementales) était suspendu depuis février 2015. Cette décision a été prise à l’occasion de la récente visite à Kinshasa du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.
“Nous travaillons sur les détails et nous serons en mesure dans les prochains jours de reprendre tout notre soutien aux FARDC”, a expliqué ce responsable à des journalistes sous couvert d’anonymat.
Les opérations conjointes qui reprendront entre la Monusco et les FARDC viseront en priorité les FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) et les ADF (Forces démocratiques alliées, rebelles ougandais), a-t-il précisé.
En février 2015, la Monusco avait suspendu son soutien aux opérations de l’armée congolaise contre ces rebelles. L’ONU reprochait à Kinshasa d’avoir nommé pour cette offensive deux généraux qu’elle soupçonne de graves violations des droits de l’homme. Cette brouille a freiné le travail entre la Monusco et les FARDC sur le terrain alors que la situation sécuritaire se dégradait dans l’est, et plus particulièrement dans la province du Nord-Kivu, où plusieurs dizaines de groupes armés – dont les FDLR – sévissent.
L’ONU avait entrepris depuis plusieurs mois des discussions avec Kinshasa sur la possibilité d’une reprise du soutien militaire. À l’occasion de la visite de M. Ban, le président Joseph Kabila a donné son accord. “Beaucoup de travail a été fait et nous sommes désormais satisfaits” que les critères de l’ONU pour coopérer avec une armée nationale sont remplis, a expliqué le haut responsable. L’armée congolaise “a tenu compte de nos préoccupations”, a-t-il souligné. La Monusco et les forces congolaises, a-t-il ajouté, ont pris des mesures pour s’assurer que les futures opérations conjointes “ne créent pas de dangers supplémentaires pour les civils”. Certains des groupes rebelles se mêlent en effet à la population civile ou leurs combattants sont parfois accompagnés de leurs familles.
RWANDA
Justice, Droits de l’homme…
(RWA_1) AFP – Jeune Afrique
Le parquet rwandais a requis mercredi à Kigali une peine de 22 ans de prison contre l’ancien chef de la garde présidentielle et un général en retraite, notamment pour incitation au soulèvement.
Ces peines sévères ont été requises devant un tribunal militaire par le procureur Faustin Nzakamwita, à l’encontre de Tom Byabagamba et du général Frank Rusagara. Le premier est l’ancien chef de la garde présidentielle de Paul Kagamé, le deuxième a été secrétaire général du ministère de la Défense. M. Byabagamba est aussi le frère de David Himbara, l’ancien conseiller économique du président Kagamé, désormais en exil et fervent critique du régime de Kigali.
Le colonel Byabagamba et le général Rusagara avaient été arrêtés en août 2014, pour incitation au soulèvement et activités visant à ternir l’image du pays ou du gouvernement.
Lors de la première audience, Tom Byabagamba et Frank Rusagara avaient été accusés, pour le premier, d’avoir tenté de retourner des responsables militaires contre le pouvoir et, pour le second, d’avoir relayé la propagande du Congrès national rwandais (RNC), le parti d’opposition de Patrick Karegeya, mort assassiné. Ce parti a été formé par des opposants en exil, notamment d’anciens compagnons de lutte du président rwandais Paul Kagamé, qui les accuse aujourd’hui d’être des terroristes et des traîtres.
Pendant le procès, le procureur, disant s’appuyer sur des témoignages, avait assuré que Frank Rusagara avait l’habitude de dire à des officiers que le Rwanda était un État policier et une république bananière, ou encore que le président Kagamé était un dictateur.
Les deux accusés ont plaidé non coupable. La défense a pointé l’insuffisance des preuves : « Mon client, j’en suis convaincu, est innocent, a déclaré à l’AFP Pierre Célestin Buhuru, l’avocat de Frank Rusagara. D’autant que les preuves ne sont pas suffisantes et que ce sont des preuves qui prêtent à confusion et au doute », a-t-il poursuivi.
MM. Rusagara et Byabagamba avaient été arrêtés en même temps qu’un autre gradé proche du pouvoir : le capitaine David Kabuye, mari de Rose Kabuye, l’ancien chef du protocole de la présidence rwandaise. Ce dernier avait été condamné à six mois de prison pour possession illégale d’arme à feu.
(RWA_2) RFI – 4/3
Le gouvernement de la RDC a annoncé qu’il allait finalement extrader Ladislas Ntaganzwa vers le Rwanda. Arrêté en décembre dernier en RDC, cet ancien maire rwandais est accusé d’avoir participé au génocide des Tutsis en 1994. On ne connaît pas encore la date de son transfert à Kigali.
« Il n’y a plus que quelques formalités à remplir et son extradition pourra avoir lieu rapidement », a déclaré le ministre congolais de la Justice, cité par l’agence Reuters. Un engagement pris par Alexis Thambwe devant une délégation du Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux, un organe des Nations unies.
Dans un premier temps, les autorités congolaises avaient pourtant prévenu qu’il n’était pas question de relâcher tout de suite Ladislas Ntaganzwa. « Nous attendons que le Rwanda exécute les mandats d’arrêt que nous avons délivrés contre des personnes qui circulent à Kigali », avait expliqué en janvier, sur RFI, le ministre congolais se refusant toutefois à parler de « marchandage ».
Le gouvernement congolais a donc changé d’avis. Justification avancée : pas de marchandage possible avec un homme visé par un mandat d’arrêt international. Ladislas Ntaganzwa est l’un des accusés recherchés par l’ex-Tribunal pénal international pour le Rwanda qui a cessé de fonctionner. C’est désormais au Rwanda de le juger. L’ancien de maire de Nyakizu est accusé d’avoir incité et participé aux massacres de milliers de civils tutsis.
1 La réélection contestée du président Museveni et la tension prévalant dans son pays ne sont peut-être pas étrangères à cette décision. Voir infra (NDA)