Rv: Dr. Denis: Mukwege Version fraçaise attentat

C. Braeckman, le 26 octobre 2012

« Lundi dernier à Bruxelles, le Dr Denis Mukwege, médecin-chef de l’hôpital de Panzi à Bukavu, concluait par cette phrase désabusée une soirée-débat où, une fois de plus, il avait témoigné du sort des femmes du Kivu victimes de violences sexuelles et s’était interrogé sur l’impuissance de la communauté internationale.

Deux jours plus tard, soit jeudi soir, alors qu’il venait de rentrer à Bukavu, quatre hommes en civil, lourdement armés, le guettaient dans sa maison du quartier de Muhumba, commune d’Ibanda. Peu avant 18 heures, il avaient forcé la porte, menacé les deux filles du médecin et leur ami, les obligeant à se coucher sur le sol en attendant le retour de leur père. Trente minutes plus tard, alors que la voiture approchait, les deux hommes se mirent en position de tir et se dirigèrent vers la porte de la maison. C’est alors que la sentinelle se précipita vers le véhicule, hurlant au docteur qu’il était menacé. Le malheureux gardien fut abattu sur le champ. Quittant la maison, les tueurs s’approchèrent alors du Dr Mukwege, l’arrachèrent de sa voiture en prenant les clés du véhicule. Le médecin se jeta au sol, tentant d’échapper aux tirs. C’est de justesse qu’il eut la vie sauve.

Sous le choc, le Docteur Mukwege appela alors ses amis et collègues de Bruxelles, qu’il avait quitté la veille, en particulier Louis Michel. Ce dernier poussa la Monusco à dépêcher vers Ibanda des équipes de protection tandis que le gouverneur du Sud Kivu, Marcellin Cishambo, s’activait de son côté. Dans les heures qui suivirent, les Casques bleus, qui n’avaient jamais accordé de protection particulière à un homme particulièrement menacé, s’affairèrent à prendre des photos des lieux du crime et à préparer des rapports.

Les circonstances de l’agression, manquée de justesse, contre le Dr Mukwege rappellent la manière dont d’autres personnalités de premier plan furent assassinées à Bukavu, dont l’évêque Mgr Munzihirwa, qui avait dénoncé, lors de la première guerre du Congo, les menées d’intérêts étrangers désireux de prendre le contrôle des ressources du pays.

Le seul à n’avoir jamais reçu en audience particulière l’un des plus connus des Congolais est le président Kabila, qui, à plusieurs reprises, a cependant visité l’hôpital de Panzi et fait des dons privés à certaines de ses sections, dont la maternité, tout en refusant de se rendre dans les salles réservées aux femmes victimes de violences sexuelles. C’est que le Docteur Mukwege ne dérange pas seulement les voisins du Congo et en particulier le Rwanda, considéré comme la matrice de la violence qui déferle sur la région depuis 1994. Il dérange aussi le pouvoir de Kinshasa, qui, depuis les accords de paix conclus avec Kigali en 2009, aurait voulu faire croire que la région allait retrouver la paix et faisait preuve d’un optimisme que les populations locales ne partageaient guère. »

http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/

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